Chapitre 5

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Hazel s'installe sur le cheval et je prends place derrière-elle.

- Nous allons faire un arrêt avant de nous rendre à l'endroit en question, annonce-t-elle en se saisissant des rênes. Je pose mes mains sur sa taille et elle claque de la langue pour faire avancer le cheval. Nous prenons la direction du village.

- Qu'allons-nous faire au village ? interrogé-je.

- Chercher des armes, des vraies. Un entrainement de qualité mérite des armes dignes de ce nom.

- Et où allons-nous trouver des armes sans argent ?

Je pense apercevoir un sourire se dessiner sur son visage.

- Laisse-moi m'occuper de ça, j'ai mes méthodes.

Me voilà rassurée, tiens. À tous les coups, elle va nous attirer des problèmes. Cela ne va cependant pas m'empêcher de la suivre, je dois m'améliorer et je ne compte pas lésiner sur les moyens.

Nous nous arrêtons devant la boutique du forgeron et Hazel descend de la monture.

- Attend-moi ici, dit-elle, avance-toi et tiens-toi prête à prendre les rênes.

Sur ces mots, elle entre dans la boutique, sans un regard en arrière. Hazel reste un moment à l'intérieur et le temps commence à se faire long. Je ne rêve que de descendre du cheval pour me dégourdir les jambes, mais les ordres sont formels, je reste donc sagement en place. J'en profite pour observer le village, je n'ai fait qu'y passer le premier jour et je ne suis pas revenue depuis. Les maisons ne sont pas grandes, mais pas petites non plus. Elles sont toutes extrêmement similaires : elles sont en bois et ont un toit rouge, elles semblent toutes chaleureuses et accueillantes, pas une n'est délabrée.

Des rires se font entendre à ma droite et m'arrachent à la contemplation de l'architecture phœnix. Il s'agit de la bande de lourdauds d'Ash. Ils sont adossés contre une maison qui semble être en réalité une taverne, et je comprends vite que je suis l'objet des plaisanteries. Ash est là également, mais ne rigole pas, les plaisanteries des lourdauds semblent l'agacer plus qu'autre chose. Je reste fixée sur son regard encore une fois. Je déteste quand ça arrive, ce n'est pas mon genre de fantasmer sur qui que ce soit, encore moins Ash, et pourtant, quand ses yeux se plongent dans les miens, je ne parviens jamais à me détourner.

Mon moment de faiblesse me coûte cher. Je ne remarque pas qu'un des sbires s'est munis d'une pierre et la lance dans ma direction. Le lanceur semble pourtant moins doué qu'Ash quand il m'avait lancé de la boue, ou bien ne m'avait pas prise pour cible, car le projectile me rate de justesse, mais touche le cheval. L'animal est pris par surprise et panique, il se cabre et manque de me faire tomber de la celle. Je tiens les rênes de toutes mes forces et parviens à le calmer après ce qui me semble être une éternité.

Je jette un regard énervé en direction du groupe. Ash semble aussi énervé que moi, les lourdauds n'ont cependant pas l'air de le remarquer et se fendent la poire. Ash attrape le lanceur par le col de la veste, il le domine d'au-moins une tête, et l'emmène derrière la taverne. Les trois autres les suivent sans broncher.

Je n'ai pas le temps de comprendre ce qui s'est passé qu'Hazel sort de la boutique en marche rapide, un drap sous le bras. Je comprends vite que ce sont des épées qui sont emballées dans le tissu. Hazel saute derrière-moi sur le cheval, une voix grave se fait entendre dans la boutique.

- TU AS FAIT QUOI ? s'écrie la voix.

Je me tourne vers Hazel, ma question aux bouts des lèvres.

- Je pense qu'on devrait partir, genre tout de suite, me devance-t-elle.

Fire and AshesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant