Chapitre 12

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J'ouvre les yeux sur une scène atroce. Il fait nuit noire et je suis sur un champ de bataille. Des centaines de fées se battent, il y en a de chaque clan, mais aucune ne m'est familière. Les arbres qui entourent la plaine ne sont qu'un énorme brasier. Malgré la fraîcheur de la nuit, les flammes font perler des gouttes de sueur sur ma peau. J'essuie mon front du revers de la main gauche, mon épée se trouvant dans la droite. Je n'ai pas besoin de regarder pour savoir qu'elle est là, son poids réconfortant pèse dans ma paume : cette arme est la mienne. Je serre davantage ma prise sur la poignée. Mon regard se perd sur la guerre qui fait rage, avant de se concentrer sur la personne qui se trouve à l'autre extrémité des terres. Je discerne une ombre sans visage, entourée d'une aura mauvaise. Je ne parviens pas à distinguer son identité.

- Malia !

Je cherche autour de moi qui m'appelle, mais personne ne semble avoir cessé de se battre.

- Malia !

La voix semble venir du centre du champ de bataille. Je scrute chaque visage, ils sont tous flou, sauf un. Le sien. Mon regard se fixe sur celui d'une fille qui me ressemble comme deux gouttes d'eau, immobile, une épée à la main et recouvert d'éclaboussures de sang.

- Réveille-toi !

J'ouvre les yeux juste à temps pour éviter la lame qui s'abat sur moi. Je roule de l'autre côté du lit, l'épée fend le matelas dans un nuage de plume. Je saute au sol et me dirige vers mon épée suspendue au pied du lit et en saisis la poignée. Mon adversaire ne perd pas de temps, il lève son épée dans mon dos. J'ai le temps de me retourner et de parer son coup. Les lames entrent en contact et des étincelles apparaissent dans l'obscurité de la chambre, éclairant le visage de mon assaillant pendant quelques secondes. Il porte un masque noir, mais je n'arrive pas à me défaire de l'impression que j'ai déjà vu ses yeux quelque part. Nous continuons notre combat pendant de longues minutes qui me semblent être une éternité. Mon assaillant est beaucoup plus grand et beaucoup plus lourd que moi. Je monte sur le lit pour me mettre à sa hauteur, mais il m'attaque avec une telle puissance que je n'ai d'autres choix que de redescendre. Ma perception me permet de voir la pièce malgré l'obscurité, et force est de constater que ce n'est pas dans cette chambre peu meublée que je vais trouver quelque chose pour me défendre. 

J'observe l'homme qui se déplace à grandes enjambées, j'ai beau fuir, il ne lui faut que quelques secondes pour me rattraper. Je réfléchis un instant, sans jamais stopper le combat, et trouve enfin une idée. Il s'approche de moi, je me baisse et profite de l'occasion pour passer entre ses jambes. L'homme semble surpris par ma décision, et ces quelques secondes m'offrent l'occasion rêvée. Je me tourne en passant la lame de mon épée au niveau de ses chevilles. L'homme tombe à terre, j'en profite pour me placer au-dessus de lui, un pied sur la main qui tient son épée, et le bout de mon épée contre sa gorge.

- Qui êtes-vous ? m'enquis-je en enfonçant mon épée un peu plus dans sa gorge.

- Encore une fois, ton ingéniosité m'aura coûté la victoire, petite souris, mais au moins cette fois-ci, nous nous sommes battu.

Petite souris ?

Sans relever la lame de mon épée, j'approche ma main du visage de l'homme et tire sur son masque. Je reconnais le garde que j'avais affronté lors de la première épreuve.

- Est-ce pour ça que vous m'avez attaquée ? Pour que nous nous battions ?

- Oh, non. C'était une belle distraction, certes, mais ce n'était pas la raison de ma venue.

- Quelle est-elle, alors ?

- Tu le sauras bien assez tôt, petite souris. J'ai peut-être échoué, mais ça ne veut pas dire que les attaques vont arrêter. Après moi, il y en aura un autre, et puis encore un autre. Ça ne s'arrêtera qu'une fois que tu seras morte, malheureusement.

Fire and AshesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant