Chapitre 6

42 7 54
                                    

Cela fait maintenant une semaine que je m'entraîne avec Ash et Hazel, en plus des entraînements communs avec les autres Phoenix. Ça a fait un choc à Hazel d'apprendre qu'Ash avait accepter de m'entraîner, mais elle a admis que c'était une bonne chose et qu'il avait encore plus de choses qu'elle à m'apprendre. Les méthodes d'Ash sont toujours aussi rudes, mais je dois avouer qu'elles en sont d'autant plus efficaces. Je m'améliore de jour en jour, bien que la route soit encore longue. Il reste un peu plus de trois semaines avant la Maheyaal et tous les Phoenix s'entraînent énormément. La compétition est rude, ils sont tous très bons, mais Hazel et Ash semblent penser que je puisse être meilleure et je me fie à leur jugement. Mon corps ne me fait presque plus souffrir, ou peut-être me suis-je simplement habituée à la douleur. Il a beaucoup changé ces derniers temps, mon corps : plus ferme, plus fort et plus marqué. Il me plaît beaucoup, un vrai corps de guerrière.

Aujourd'hui, c' est une demi-journée d'entraînement avec Onyx. Enfin, si je puis appeler ça un entraînement. À côté des séances intensives d'Ash, celles d'Onyx sont une partie de plaisir. J'y perds mon temps, j'aimerai autant ne plus y assister et continuer à m'entraîner de mon côté, mais c'est grâce à ces entrainements que les champions seront choisis, c'est pourquoi je continue de venir. Je passe donc encore une fois ma matinée à m'entrainer à l'épée avec Hazel. Les entrainements d'Onyx ont au moins l'avantage de me faire réaliser à quel point j'ai progressé : Hazel gagnait avec une telle aisance il y a encore une semaine, alors que maintenant, nos combats finissent la plupart du temps par une égalité, et je ne suis plus la seule à être épuisée à la fin.

- Je pense que j'ai eu mon compte pour aujourd'hui, déclare Hazel, les mains posées sur les genoux pour reprendre son souffle.

- Moi aussi, déclaré-je, tentant également réguler ma respiration.

Nous venons de batailler pendant presqu'une heure sans répit, c'était devenu tellement intense que les Phoenix autour de nous se sont arrêtés un instant pour assister au combat.

La fin de l'entrainement est proche, nous allons donc reposer les armes. Je me dirige ensuite vers mon cheval. L'étalon, à qui je dois toujours trouver un nom, m'attend patiemment là où je l'ai attaché ce matin. Je lui caresse la tête pour le saluer puis fouille dans le sac accroché à la selle à la recherche de ma gourde.

Quelque chose ne va pas. Mes sens se mettent en alerte. Je suis menacée. Le coin de ma bouche s'étire en un sourire narquois, il pensait me surprendre, mais c'est raté. Je saisis la dague accrochée à la selle et me retourne au moment où Ash se pose au sol derrière-moi. Je pose la lame contre son cou avant qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit.

- Et bien, Princesse, il semblerait que quelqu'un se soit approprié la perception, dit-il avec des yeux fiers.

- Il semblerait, effectivement, répété-je ses paroles de la veille.

Je me tourne pour remettre l'arme à sa place. Ash avance encore d'un pas et vient se coller contre mon dos comme il a pris l'habitude de le faire récemment. Ça semble presque normal, familier.

- Ramène le cheval à la maison, mange quelque chose et je viendrais te chercher pour l'entrainement.

La maison. Ça me fait toujours bizarre qu'il se réfère à chez lui comme la maison. C'est sa maison, c'est vrai, mais il le dit comme si c'était la mienne également. Pas comme si j'étais seulement là pour quelques mois, mais comme si j'y habitais désormais.

- Je n'ai pas tellement faim, on peut partir directement.

- Il faut quand même que tu ramènes le cheval, répondit-il en humant mes cheveux. 

Ma peau se couvre de chair de poule. 

- Et crois moi Princesse, poursuit-il, tu vas avoir besoin de toute l'énergie que tu peux emmagasiner, je te conseille de manger.

Fire and AshesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant