COLLIDE

11. Red mark.

ARIA

Los Angeles, Californie.

Les boîtes contenant notre déjeuner étaient éparpillées sur l'îlot sombre, tandis que nous étions assises sur les chaises hautes, face à face. Je regardais Madds aspirer ses nouilles bruyamment avant de laisser ses yeux révulsés de bonheur, me décrochant un éclat de rire.

— Putain c'est tellement bon ! elle gémit en en faisant des tonnes.

Elle était déjà en train de dévorer l'entièreté du contenu alors que j'étais seulement en train d'en ouvrir une.

— Ce soir c'est moi qui paye.

Elle s'arrêta de mâcher, remontant son regard vers moi.

— C'est grave si je te dis que... j'ai commandé avec le compte de Maze ?

Mes yeux s'écarquillèrent.

— T'as envie qu'il me tue ? m'écriais-je à moitié.

— Il ne le fera pas, s'amusa-t-elle.

— Crois-moi, il en serait capable.

— J'en doute pas.

Je m'étouffais presque avec ma première bouché de nouilles sous son regard amusé, elle avala avant d'éclater de rire.

— Je te taquine !

Mes doigts autour de la fourchette se détendirent lentement alors que je jaugé sa sincérité. Son sourire malicieux acheva mes doutes.

— Ce n'est pas la première fois que je le fais, puis d'ici à ce que ça apparaisse sur l'application de son compte bancaire, on aura mangé, digéré et expulsé la commande, dit-elle d'une voix lasse en haussant les épaules. Il va faire quoi ?

— Le débiter sur ton prochain salaire ?

Ses yeux se plissèrent une nouvelle fois amusé, elle mâcha rapidement avant de rétorquer:

— Il ne fait jamais ça. Maze ne touche jamais au montant, par contre après avoir donné l'argent, il arrive qu'il réclame son dû, elle gloussa. Il se pourrait qu'il me l'ai déjà fait deux ou trois fois ?

Elle ferma un œil, grimaçant se qui me décrocha un gloussement.

— C'est de bonne guerre, elle haussa finalement les épaules.

L'écran de son téléphone s'alluma sous mon regard curieux. Elle posa sa fourchette et le prit entre les mains avant de lire puis pianoter sur l'écran.

J'observais le fond de ma boîte de nouilles devenu super intéressant. Moi aussi j'aimerais avoir le mien entre les mains, d'ailleurs je me demandais où est-ce qu'il aurait bien pu le laisser ce con. L'avait-il sur lui ? Ou peut-être qu'il était planqué dans la maison ? Bordel, j'aimerais juste pouvoir parler à Lexi, la rassurais sur le fait que j'allais bien, pour ne pas qu'elle s'inquiète. Car il fallait dire la vérité, toute cette situation était absurde et surréaliste. Comme si moi, Aria, je décidais du jour au lendemain de disparaître sans en informer ma meilleure amie.

— Ça va là dedans ? me demanda Madds d'une voix douce.

— Ouais, je... Je pensais juste à Lexi.

— J'en ai touché deux mots à Maze, il m'a dit que ton père se chargeait de la situation, elle haussa les épaules.

— C'est censé me rassurer ? Non parce que je connais Lexi, elle n'est pas dupe Mads...