Prologue (2/2)

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Palais de Babylone et Tour de Babel
Nemrod contribua à la splendeur de Babylone, dont il conçu le mythe en édifiant l'un des plus célèbres monuments au monde : la fameuse Tour de Babel, que les spécialistes décrivent comme une ziggourat, autrement dit, une construction étagée, à vocation religieuse.
À côté des sept étages de pierre blanche de l'impressionnante Tour de Babel, se dressait l'enceinte du palais, tout aussi imposante. Bâtis avec les mêmes matériaux au ton blanchâtre, les deux édifices se répondaient et se complétaient, par leur majesté et leur noblesse, l'un par sa hauteur, l'autre par son ampleur.
Ce jour là, les babyloniens en deuil avaient investi les lieux, criant et frappant du pied le sol poussiéreux.
Les clameurs de la foule parvenaient assourdies derrière les larges murs de brique et de marbre. De lourdes tentures occultaient les ouvertures du palais, empêchant la lumière du jour de filtrer. Dans la salle d'apparat, somptueusement décorée pour l'occasion, les objets et les meules les plus précieux du trésor du roi avaient été rassemblés. Son trône, ses coffres, ses étoffes et ses parures, se devinaient à la lueur de la centaine de larges bougies qui brulaient tout autour, montées sur pieds.
Au centre, se tenaient trois cercueils surélevés.
Les lueurs ambrées des bougies projetaient dans la pièce des ombres en forme de grands chameaux jaunes et noirs. Sur le plafond vouté, des inscriptions en écriture figurative rappelaient les hiéroglyphes employés par les pharaons. Mais ce n'était pas la seule écriture utilisée. À certains endroits, dans la pierre, des caractères abstraits d'une langue ancienne, semi cursive, étaient gravés. Les signes, parfois liés entrer eux, parfois isolés, évoquaient l'alphabet syriaque, tantôt en lignes droites, tantôt enroulés en boucles, semi ouvertes ou fermées.
Les embaumeurs venaient de finir leur travail. Le corps momifié de Nemrod trônait majestueusement dans sa sépulture, enveloppé de bandelettes de lin. Insérées entre les bouts de tissu, des amulettes en or et en argile incrusté de pierreries devaient protéger le défunt roi au cours de son voyage dans l'au delà. Un masquée funéraire doré lui recouvrait le visage, aux yeux re dessinés, cernés de noir.
De chaque côté du sarcophage de Nemrod, deux cercueils de bois précieux contenaient la partie de son trésor que le roi emporterait avec lui, dans la tombe. Emplis de bijoux, d'ustensiles, de statuettes, ils finiraient enfouis dans les profondeurs des catacombes de Babylone, dérobés aux générations futures, pour les siècles à venir.
Dans l'un d'eux, brillait un coffret d'ivoire nacré, de bonnes dimensions, dont l'éclat ressortait parmi l'or des bracelets, des dagues et des joyaux amoncelés.
À l'intérieur, se cachait le secret de Nemrod, que le couvercle du cercueil, en se refermant, allait sceller pour l'éternité... sauf si le Destin en décidait autrement, par l'une de ces petites choses issues de ses nuées d'armées invisibles, qui viennent soudain en modifier le cours.

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