Extraits du Souffle (4/4)
« Sur le mystère de la mort, beaucoup a été dit. Certains pensent parfois trouver de bons arguments - ou ce qui leur en paraît - afin de démontrer que ce « mystère » n'en n'est pas vraiment un.
Le Souffle nous invite à considérer ces arguments.
Tout d'abord, la mort est certaine. Personne n'échappe à la mort. L'homme est parfois appelé le « commun des mortels » parce que, par définition, l'être humain est mortel. Comme tous les êtres vivants, aucun n'est immortel. Cela est parfaitement vrai : rien à redire sur cet argument. Pour le peu que l'on sait, de façon certaine, personne n'échappe à sa mortalité.
Mais que faire de la mortalité, quand elle pose problème ? Car la mort pose problème. Rares sont les humains qui n'ont aucun souci avec la mort, quand ils se mettent à penser à elle. C'est pourquoi, assez souvent, le sujet est évacué bien vite. On n'y pense plus. Ce n'est donc pas la peine d'en parler, pour l'instant, avec ceux qui ont choisi cette solution radicale, mais provisoire. Faire l'autruche ne dure qu'un temps : cela ne fait que retarder l'échéance ; la question de la mort se posera, un jour ou l'autre.
En attendant, poursuivons avec ceux qui ne font pas l'autruche face à la mort, et dont vous faites partie, ici ce soir, lecteurs du Souffle, en considérant un autre argument visant à démystifier la mort.
À ceux qui jugeraient la mort mystérieuse, cet argument vient expliquer que ce qu'ils appellent le mystère de la mort n'est en réalité qu'un sentiment ressenti par comparaison, face à l'immensité de la Nature. La mort n'est donc pas un mystère, mais quelque chose de normal qui peut facilement s'expliquer, grâce à une argumentation logique. La mort n'existe que pour les morts, et non pour les vivants, puisque ces derniers sont en vie, et les autres sont morts. Les vivants n'ont pas à se préoccuper d'une chose qui ne les concerne pas, tant qu'ils sont en vie, de même qu'ils n'ont pas eu à se préoccuper de ce qui se passait, avant leur naissance, quand ils n'étaient pas encore en vie. De ce qui arrive après la mort (« l'après-vie ») il ne faut pas plus se soucier que de ce qui existait avant la naissance (« l'avant-vie ») : ce n'était rien que le néant. Seule compte la vie.
Cet argument consiste à ne pas se soucier du néant après la mort, pas plus que du néant qui a précédé notre naissance, et à ne se soucier que de la vie présente.
C'est un argument valable, à condition de bien s'entendre sur ce qu'est le « néant ».
Tout le monde n'a pas la chance (si cela en est une) de se satisfaire d'un mot, pour évacuer une question aussi délicate.
Insouciants du néant, les lecteurs du Souffle ne le sont pas.
Certains, dont vous faites partie, ne partagent pas cette insouciance. Nous allons revenir sur ce point, juste après avoir examiné un dernier argument, qui vient prolonger le précédent.
Cet argument consiste à prendre en dérision certaines croyances, dont la solution d'immortalité de la religion révélée, dans ce qu'elle appelle le paradis.
Selon cet argument, c'est par dépit, ou par esprit de contradiction, que l'homme a conçu une solution d'immortalité à ses problèmes de mortalité, dont la solution par excellence serait un paradis éternel, qui plus est, pourvu de nombreux avantages. Outre l'immortalité (qui vient combler le dépit de l'homme d'être mortel) le paradis offre tout ce qui viendrait à manquer, sur Terre : de la nourriture à volonté, des jardins luxuriants, et même, pour certains, des épouses jeunes et belles, dociles et avenantes.
Cet argument tourne en dérision le sentiment d'inexplicable ressenti par l'homme face à la mort et à l'immensité de la nature, poursuivi au-delà par l'éternité du paradis.
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Mission Nemrod
Mystery / ThrillerExplorant l'humtivers d'après la théorie Suevan sur l'origine de l'Homme, Doug et ses amis se lancent dans une aventure à énigmes sur le trésor de Nemrod, pour venir en aide à la secrète Eiva. La présumée découverte du trésor du roi de l'antique Bab...