Émilie -
Depuis deux jours, je dors très mal. Sans savoir vraiment pourquoi. Je suis juste fatiguée. Que je me lève ou que je me couche, j'ai cette lourdeur qui me pèse. Et qui m'empêche de faire une bonne nuit de sommeil. J'ai des cernes énormes et la peau trop pâle. Les jumeaux sont à deux doigts de décider de me conduire à l'hosto. Ce qui est hors de question. Ça va bien finir par passer. Je me sers une tasse de café bien serrée pour me réveiller. Adrian est dubitatif face à ma tronche de zombi pas frai mais il ne dit rien. Il échange un regard plein de sous-entendu avec son reflet. Avec un grognement, je m'en vais me préparer pour aller bosser au restaurant. Le trajet en voiture jusque là bas a le mérite de me mettre dans un meilleur état d'esprit. Pendant que les jumeaux vont enfiler leur tenue de travail, je profite du calme pour faire un tour d'observation. J'en fais toujours un pour m'assurer que tout est à sa place. Non que je doute des capacités de mes employés mais ça me permet de bien commencer ma journée. Kirin marche à côté de moi, si proche que ses poils chatouillent mes doigts à chaque mouvement de roue. Ma chienne sait où elle peut allez dans le restaurant et les endroits qui lui sont formellement interdit. La cuisine en est un, pour des raisons évidentes de réglementations sanitaires. Un panneau à l'entrée du resto indique aux clients sa présence. Il est gros, visible, et annonce aux gens qu'un chien parcourt les lieux. Pour ceux qui serraient allergique. J'ai remarquée que sa présence sur les lieux m'aide, mais aide aussi les clients. Certains prennent le temps de lui amener un friandise, de jouer un instant avec elle ou juste de la caresser quelques minutes. Des bureaucrates en costumes, des secrétaires en tailleurs stricts, qui ont besoin d'un moment doux, d'un peu de calme et d'un câlin offert avec joie par ma boule de poils. Kirin me lèche les doigts et jappe une fois, me ramenant à ma tournée. Je lui gratte les oreilles, amusée, puis la laisse se coucher dans son panier pour me rendre en cuisine. Josh, sa femme Leslie et Marcus sont déjà là, derrière les fourneaux, comme tous les jours. Fidèles au poste.
– Bonjour. Lancé-je en m'approchant.
– Salut Bossette ! Répond Marcus, un sourire amusé aux lèvres.
– Bossette ? Fait Leslie en pinçant les siennes. T'as pas trouvé mieux ?
– Bah non. J'aime bien moi.
– Comment va, Boss ? Demande Josh.
– Fatiguée. Mais sinon ça va. Et vous ?
Un trio de « En forme » me répond. Tant mieux. Je reste discuter et goûter leurs tests de plats et de pâtisseries qui seront servit aujourd'hui pendant une bonne heure et demi avant de retourner en salle où mes trois serveuses, Jenna, Katy et Lili-ana sont en train de se préparer pour le futur service. Les jumeaux sont derrière le bar à mettre en place les bouteilles et les verres, vérifier les stocks et les tireuses. À onze heure pile, le service est lancé. Les premiers clients, des fidèles, sont déjà là, attendant que j'ouvre les portes. Ce que je fais avec un sourire ravi. J'aime voir que cet endroit plaît autant. J'ai fais de ce restaurant un endroit chaleureux, conviviale et agréable. Attirant. Les clients aiment ça. Le bouche à oreille a fonctionné rapidement, me faisant connaître. J'ai un paquet d'habitués maintenant. Des gens très sympathiques avec je prend le temps d'échanger quelques mots sur leur vie. Les rageux, les haineux et autres, on les laisse dehors. Les premiers arrivés s'installent et le ballet de mes serveuses commencent. Les filles sont douées pour ça. Elles font un travail de pros. Certains plateaux peuvent être lourds et certaines commandes encombrantes. Elles gèrent ça avec dextérité. Après avoir salué tout le monde, je me dirige vers mon bureau pour la paperasse habituelle. Les appels aux fournisseurs, la comptabilité. Ce genre de truc a le don de me prendre la tête mais c'est ma partie du boulot pour faire tourner cet endroit. Alors je le fais, et bien. Vers midi trente, je quitte ma pièce qui sent le cuir et la lavande pour retourner en salle. Il est l'heure de manger un morceau. Avant, je fais un petit tour des tables, discute quelques minutes, ris aux blagues des uns et compatis aux problèmes des autres. Je rejoins finalement les jumeaux au bar. Aurélien m'aide à poser mon cul sur un des tabouret haut qui jalonnent le bar. Jenna passe rapidement me demander ce que je voudrais avant de filer en cuisine avec ma commande et celle d'une table non loin. Adrian pose une tasse de thé à la menthe sous mon nez. Je lui souris. Comme tous les jours d'ouverture, je passe la demi-heure suivante ici, dans le bruit des couverts et des conversations, à manger un bon plat chaud, perchée sur ma chaise. Quand j'ai fini, je suis redéposée dans mon fauteuil et je retourne à mes occupations. L'après midi est plus calme, on a une coupure entre quatorze heure et seize heure trente. Pendant cet interlude, deux gamins du quartier d'à côté, pas très riches, viennent faire la plonge contre quelques billets. Je libère les filles et ceux de la cuisine jusqu'à dix-neuf heure pour le service du soir. Moi, je profite de cette pause pour dormir ou faire autre chose. Les jumeaux viennent souvent s'échouer comme deux morses obèses sur les canapés de mon bureau. Je boucle mon labeur du jour pour pouvoir profiter de la soirée en salle. J'en passe une grande partie assise au bar les gens viennent manger, boire, danser, faire la fête. C'est une autre ambiance que le midi. La moitié des tables a été rangée, l'autre est poussée dans un coin de l'énorme pièce pour faire de la place. La deuxième salle, plus club avec sa musique trop forte et sa piste de danse pour se dépenser est ouverte avec son propre personnel.
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Evil Eater - T1 - Alexeï - Quand l'amour vainc la mort
عاطفيةLes âmes sœurs, vous y croyez ? Cette histoire qui dit que l'on a, quelque part, un morceau de notre âme qui vit dans la personne qui nous est destinée et que l'on possède un morceau d'elle ? Moi, j'y crois fermement. Car, quand j'avais six ans, je...