Death – Quelques jours plus tard.
Parfois, je déteste ma vie. Souvent même. Comme aujourd'hui, lorsque je me réveille en sursaut, le corps couvert de sueurs froides, l'esprit plein de ces souvenirs que je garde habituellement enfermé dans une partie oubliée de mon cerveau. Foutus cauchemars de merde. Souvenirs de merde. Connard de merde. Je me lève en réprimant le frisson qui tente de faire vibrer ma peau. Je me débarrasse des quelques morceaux de tissu humide et je prend une douche brûlante. Ce connard de fantôme a beau être mort, il continu de me hanter, de temps à autre. Et je le haie pour ça. Une fois propre et habillé, je descend avaler un truc. Il est peut-être trois heures et des brouettes, je n'ai pas envie de me rendormir. Je sais que je retournerais là-bas, dans mon passé. J'aime torturer des types, pas me torturer moi-même. À cette heure, la cuisine est, bien sûr, totalement vide et donc libre d'accès. De quoi se mettre aux fourneaux sans remarques de la part de mes frères. Juste moi et ma cuisine. J'ai du temps, aucune envie de faire quoi que ce soit de douloureux pour mes mains en cours de remise à niveau. Cuisiner me permettra de tester l'élasticité de mes doigts, de faire des exercices de motricité et de me faire un bon truc à becter. Et en faire aussi pour les autres. Je lance une playlist métal après avoir trouvé une paire d'écouteurs. Je jette un œil aux frères qui se pieutent au sol côté salon, certains avec des brebis au bras ou sur la queue. Quelle bande de cons. Mais vu le nombre de personnes à nourrir dans cette bâtisse, je sors tout en gros. Je commence par de la pâte à crêpe que je mets ensuite au frais pour le moment.Puis je prépare de quoi faire des pancakes, je façonne par la suite des cookies et des meringues colorées qui sont mit à cuire. Ouai, colorés, y'a quelqu'un qui a laissé des colorants alimentaires dans un placard. Je me suis même amusé à faire des formes avec la meringue. On s'éclate comme on peut. J'y vais lentement, me stoppe dès que mes mains me lancent. Vers six heures, plus ou moins, Evil me rejoint.
– Déjà debout ? Fait-il.
– Cauchemar. Me contenté-je de répondre.
Evil hoche la tête. Il ne demande rien de plus, pique une meringue rose bonbon en forme de cœur et sort du bâtiment, sûrement pour fumer une clope ou dix. Après son départ, je fais cuire les crêpes. C'est dingue le nombre de trucs qu'on fait avec ses mains habituellement sans réfléchir et qui deviennent une torture quand elles sont dans l'état des miennes. Retourner la putain de crêpe d'un coup de poignet ? Mal. Mauvaise idée. La pâte brûle sans que je ne puisse vraiment y faire quelque chose d'autre que de la retirer du feu pour la mettre à la poubelle. Je pense que j'ai trop forcé ce matin. Mes doigts ne veulent plus coopérer. Je grimace de douleur et les pose à plat sur le plan de travail. Evil me retrouve comme ça, à juguler ce que je ressens par des exercices de respirations donnés par Mercy.
– Un problème ? Fait le Près.
– J'ai, peut-être, un peu trop forcé. Grincé-je.
– T'as mal ?
– Ouai ...
– OK.
– ...
– Oh, allez Death, que veux-tu que je te dise ? Tu t'es foutu dans cette situation tout seul, comme un grand. Je ne vais pas te tenir la main et souffler sur tes petits bobos. Assume.
– Je sais, c'est pas ça le problème. Si je ne peux pas faire ces merdes de crêpes, je vais devoir balourder la pâte.
– C'est rien ça. Je vais les faire à ta place.
Je hausse un sourcil. Evil fait le tour et me rejoint. Il me tend au passage une enveloppe que je prend, surprit. Elle m'est adressée personnellement. Alexeï Azarov. L'écriture est soignée. Mon cœur fait un bond étrange quand je vois celui de l'expéditeur. Émilie Frekison. Elle m'a écrit ... Elle m'a envoyée une lettre. Je déglutis.
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Evil Eater - T1 - Alexeï - Quand l'amour vainc la mort
RomanceLes âmes sœurs, vous y croyez ? Cette histoire qui dit que l'on a, quelque part, un morceau de notre âme qui vit dans la personne qui nous est destinée et que l'on possède un morceau d'elle ? Moi, j'y crois fermement. Car, quand j'avais six ans, je...