Evil Eater - T1 - Alexeï - Quand l'amour vainc la mort

Chapitre 7

Émilie-

Il était là. Et il n'est plus là.

Il était là. Et il n'est plus là.

Il était là. Et il n'est plus là.

Il l'était n'est-ce pas ? Il était là ? Vraiment ? Vivant ? Mon Alexei ?

Il était là. Et il n'est plus là.

Je ... Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à réfléchir. C'est comme si mon cerveau avait explosé et que mes circuits avaient grillés. Le voir, là, en chairs et en os ... Je calcule à peine son pote qui lui court après avant de revenir, dépité alors que le rugissement d'un moteur s'éloigne, vite. J'ai du mal à respirer. Ma poitrine est comprimée. Douloureuse. Les larmes ne cessent de dévaler mes joues sans que je ne puisse, ni ne veuille, les arrêter. La seule chose dont je suis sûre, c'est qu'il était là. Et qu'il n'a rien dit. Il est partit. N'a t-il rien ressentit ? Je ... Je ne ... Je crois que je ne sais plus vraiment qui je suis. Soudain, je me sens tellement vide. Une petite barque de feuilles ballottée sur un océan déchaîné. Je me tourne vers les jumeaux, la seule chose solide qui reste. Ils fondent vers moi, le visage fermé.

– On te ramène à la maison. Disent-ils.

– Non. Soufflé-je. Chez mes parents.

– OK.

Je n'ose même pas comment je pourrais apprendre à mes parents et à ceux de Lyocha la vérité, pourtant, je sais que je dois leur dire.Ce n'est pas quelque chose que je peux garder pour moi. C'est leur fils, notre famille, ils doivent être au courant. Peut-être m'aideront-ils à y voir plus clair ? Je l'espère. Dans un état second, je laisse quelques ordres à mon personnel, saluts mes amis et me dirige vers la sortie. Le trajet jusqu'au quartier de mes parents s'effectue dans un brouillard silencieux. Une fois garé, je descends de la voiture et roule jusqu'à la porte de chez eux. Je toque doucement. Mon père m'ouvre aussitôt. Presque comme s'il s'était trouvé juste derrière la porte. Il me sourit, visiblement heureux de me voir. Son visage se ferme quand il voit le mien, et celui des jumeaux. Il nous invite à entrer. Kirin est la première à le faire. Elle sautille joyeusement autour de papa pour lui dire bonjour. On entre et on se dirige vers le salon. La maison n'est pas très grande, un petit vestibule à l'entrée qui donne sur un couloir dont l'un des mur a été percé d'une grande arche où on trouve la cuisine, le salon et la salle à manger. L'autre côté donne sur les pièces comme les chambres et les salles d'eau. C'est un agencement particulier mais ça a été pratique pour moi quand j'ai dû revenir vivre ici, avec mon fauteuil. Une salle de bain aménagée et une porte de chambre plus grande et le tour était joué. Dans le salon, assis sur les deux canapés, se trouvent maman, Anita et Ivan. On salut tout le monde puis on se pose nous aussi sur les canap'. Je déglutis péniblement. Je ne sais pas comment leur en parler, ni même si je dois essayer de les préparer avant. Alors que je réfléchie, et répond au badinage de base de ma famille comme les « Comment tu vas ? », « Ça se passe bien au travail ? » et autre questions, les jumeaux prennent le taureau par les cornes et foncent dans le tas.

– On a vu Alexei aujourd'hui. Annonce de but en blanc Adrian.

– Ad ! Lancé-je.

– Quoi ? C'est comme un pansement, faut l'arracher d'un coup sec.

– Mais c'est totalement différent là !

– Ou pas. Avance Aurélien.

En face de nous, les parents d'Alexei deviennent livides. Ils s'agrippent l'un à l'autre comme deux naufragés perdu en mer. Bienvenu sur les reste de mon navire. Papa et maman ne semblent pas aller beaucoup mieux.