Chapitre 26

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Émilie – Quelques heures plus tôt.


Cette soirée a été bien différente des autres. Il n'y avait pas foule aujourd'hui, je dirais une cinquantaine de clients tout au plus. Bien loin des quelques centaines qu'on enregistre quotidiennement. Mais, c'est déjà arrivé quelques fois. Il y a des jours comme ça où tout le monde se dit qu'ils sont bien mieux chez eux et délaissent les établissements comme le mien. Je dirais qu'on vit ça une à deux fois par mois, un genre d'essoufflement avant que cela ne reprenne normalement. Ce sont des dynamiques intéressantes et plaisantes à étudier. Je sais que, pour ma part, je note chaque jour creux sur un calendrier afin de voir s'ils apparaissent plus à certain moment du mois qu'à d'autres. Et, il est vrai, que j'ai remarquée qu'il y avait effectivement un paterne récurent. Entre la deuxième et la troisième semaine du mois, et entre la dernière et la première su mois suivant. Jamais tout à fait aux mêmes endroits donc c'est difficile de prévoir le jour. De temps à autre, cela tombe au pif dans le calendrier. Ce soir fait partit de ces jours aléatoires. Je le note en vert pour le différentier du rouge et du bleu que j'utilise déjà. Une fois cela fait, un contage de caisse et un nettoyage plus tard, on peu rentrer. Il fait doux dehors, et avec la luminosité tamisée offerte par les lampadaires, l'atmosphère est particulière. Je décide de retourner à l'appartement à roue, Kirin tirant doucement mon fauteuil autant que je me pousse. Les jumeaux sont quelques mètres devant nous, a se chamailler sur l'interprétation d'un excellent pourboire reçut plus tôt dans la soirée. Une cliente leur a laissé cent dollars à se partager. Je n'ai pas vue la femme, mais d'après ce que j'entends, elle devait être un canon de beauté. Je secoue la tête, amusé par leur cinéma, une bouffé d'oxygène dans ma vie.

On en est a un peu plus de la moitié du chemin quand un mini-van apparaît dans la rue déserte. En soit, qu'un véhicule passe, même à une heure si tardive ou tôt suivant les points de vue, ce n'est pas le problème. Par contre, il n'a pas de plaque, il est noir, et le pare-prise et les fenêtres sont teintées. Ça, ce n'est pas normal, j'ai vu assez de séries policières pour le savoir. Le mini-van se déporte violemment de sa trajectoire et fonce vers moi. Il n'est même pas arrêté que la porte latérale s'ouvre et trois mecs habillés en noir et masqués en sortent. Je suis pétrifiée, mais pas ma chienne qui montre les dents et claque des mâchoires. Deux types m'attrapent par les bras tandis que le troisième s'occupe de Kirin. C'est à ce moment là que je réagis enfin. Je hurle et me débat, griffe tout ce que je peux. Je suis soulevée de mon fauteuil pour retomber lourdement sur le sol quand l'un des hommes qui me tenaient s'écroule. Le second me lâche aussi pour se tourner vers les agresseurs. Adrien et Aurélien ont fait demi-tour et se jettent sur le pauvre gars. Adrien passe la garde de l'homme, esquive l'attaque suivante et lui explose la tête dans la portière ouverte. Son frère tombe à genoux devant moi et me soulève dans ses bras pour filer vers l'appartement. Choquée par ce qu'il se passe, totalement perdue, je en peux que m'accrocher à mon ami. Ce dernier siffle Kirin, qui lâche son adversaire pour courir à notre suite. Ma chienne a du sang plein les babines et le poitrail. On tourne à un coin de rue et je remarque qu'Adrien ne nous a pas suivit. J'ouvre la bouche pour en faire la remarque mais Aurélien secoue la tête, les mâchoires serrées et le souffle court. On entre dans le hall de l'immeuble en quelques minutes. Aurélien délaisse l'ascenseur et monte les volées de marches sans efforts apparent. Je suis ensuite chargée de déverrouiller la porte de chez nous une fois devant celle ci. Une fois à l'intérieur, je suis déposée dans le canapé avant que l'entrée de soit fermée à clefs. Kirin saute sur le coussin à côté de moi et se blotti contre mes jambes. Mon cœur bat trop vite, trop fort, dans mes oreilles comme dans ma poitrine. J'ai chaud, je tremble, je ne me sens pas bien du tout. J'essaie d'analyser ce qui vient de se passer. J'essaie de comprendre. J'essaie de ...

– Émilie, respire. Dit Aurélien en s'accroupissant devant moi.

– Je ... Je ... Il vient de se passer quoi, là ? Soufflé-je tandis que mon ami attrape mes mains pour les serrer dans les siennes.

Evil Eater - T1 - Alexeï - Quand l'amour vainc la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant