Chapitre 8

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Death -


Le réveil est ... Douloureux n'est pas le mot. Atroce peut-être ? Horrible ? Insoutenable ? Je ne sais pas trop, mais j'ai mal comme jamais. Même ouvrir les yeux et les garder dans cette position me bouffe toute ma putain d'énergie. Je grogne et gémit, ce qui est totalement pathétique mais qui a le mérite d'attirer l'attention de Mercy. Il s'approche aussitôt de moi et me tourne autour tel en vautour en chasse pour vérifier un tas de trucs sur ses machines qui bipent sans cesse. Il marmonne une chose ou deux. Je ne saisis pas tout cependant, j'ai la tête dans du coton. Le Doc sourit finalement et hoche la tête distraitement.

– Content de te voir réveillé Death. Dit-il.

– Cool. Articulé-je avec toute la peine du monde, la langue pâteuse à mort et la gorge sèche comme un désert.

– Pour ton information, tu as une lourde insolation en cours de traitement, tu étais déshydraté, et je ne parle même pas de l'état de tes mains. T'es pas prêts de reprendre la route sur ta bécane mon gars.

– Tu ... crois ?

– J'en suis sûr. Sur ce, bonne nuit mon cher.

Et avant que je ne comprenne, il m'enfonce une seringue dans le cou. Je plonge comme une masse.


*** *** ***


Le réveil est ... Différent. La douleur pulse dans chaque fibre de mon corps et ma tête est lourde. Mais ouvrir les yeux ne me demande plus tant d'efforts. Cependant, j'ai le malheur de bouger un doigt ou deux. Une atroce décharge de douleur me foudroie. Je gronde entre mes dents serrées à mort. Je souffle et tente de juguler la souffrance. Je bats des paupières pour chasser l'obscurité qui obstrue ma vue. Et les larmes. Putain de sa mère la pute. Pourtant, mon petit côté maso doit ressortir car je retente le coup. Pour voir. Cette fois ci, plus franco, je plie un poing. Ou j'essaye. Le hurlement qui franchit mes lèvres rebondit sur les murs de l'infirmerie de Mercy tandis qu'un torrent salé dévale mes joues. Le Doc ne tarde pas à pointer le bout de son nez.

– Mais qui m'a foutu un con comme ça ! Râle t-il. Pourquoi, mais pourquoi tu bouges ducon ?

– Je vais ... bien. Soufflé-je.

– Et je suis un Little Pony. Y'a marqué « Abruti » sur mon front ? Non ? Alors c'est que j'en suis pas un. Toi par contre ? Je le pense.

– Connard. Gémis-je.

– S'tu veux. Bonne nuit Death.

– Pas ... encore. Grogné-je.

Mais je n'ai pas la force de m'y opposer. Une seringue et je m'endors.


*** *** ***


La troisième fois sera la bonne, foi de Death ! Malgré la douleur qui me cisaille, je me lève. Je vois des points noirs, mes mains sont plus bandées que des momies et puent à mort une des crèmes chelou dont Mercy a le secret. J'ai mal sa mère. Je me lève, tangue un peu, manque de me casser la gueule et ravale la nausée qui galope dans ma gorge. Mon cœur bat dans mes oreilles. Je souffle et prend plusieurs grandes et profondes inspirations. Zen mode, Death. Une fois sûr de tenir debout sans mourir, je prend conscience de mon environnement proche. Et du faite que je ne porte absolument rien ! Je baisse un instant les yeux sur mon corps nu, seulement couvert par mes nombreux tatouages. Doucement, avec des gestes d'une précaution qui m'était inconnue jusque là, j'attrape le drap noir dans lequel je dormais et l'enroule autour de mes hanches. Et putain, ça fait maaaaaaaaaaaaaal !!!!!!!!! Je douille mais au moins, je ne suis plus à poils. Non pas que mes frères n'est jamais rien vu de ma plastique les soirs de beuveries. C'est plus une question de respect et de principe. Maintenant, je n'ai plus qu'à sortir d'ici. Ouvrir la porte est une nouvelle épreuve de douleur. Marcher dans le couloir aussi, étrangement. J'ai l'impression que mes jambes ne sont pas vraiment là. C'est franchement bizarre et dérangeant. Vive les merdes dont m'abreuve ce connard de Doc. Tel un soldat revenant d'une âpre bataille, j'entre dans la grande salle où la plupart de mes frères sont là. Tous les regards convergent vers moi dès que ma présence est signalée par le hurlement outragé de Mercy. Ce dernier fonce vers moi comme un missile à tête chercheuse, la colère déformant son visage. Il se colle devant moi en soufflant comme un taureau.

Evil Eater - T1 - Alexeï - Quand l'amour vainc la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant