Chapitre 38

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Evil -


Après une journée si riche en émotions, tout ce que je veux, c'est faire redescendre la pression qui fait bouillir mes veines. Donc, dès que tout est réglé au Club, que Nadine est enfermée, que le bébé est sous bonne garde et que mes gars savent ce qu'il faut faire, je kidnappe Stone pour le séquestrer dans notre chambre. Bon, mon otage est plus que consentant ce qui me retire malgré moi un peu de plaisir. Il aurait pût faire semblant de résister. Au lieu de ça, il court presque derrière moi. Une fois rien que tous les deux, par contre, le chiot devient loup et je me retrouve plaqué contre la porte à peine refermée. Mon dos heurte brusquement le bois et les mains de Stone encadrent ma tête. Il s'approche jusqu'à ce que sa bouche frôle la mienne.

– Pressé pour quelque chose ? Grogne t-il.

Je dégluti. Il faut savoir que Stone est comme une pièce. Une face qu'il montre aux autres, calme, posée et discrète tout en étant solide et autoritaire lorsqu'il le faut. L'autre, réservée exclusivement à ma personne, est dominatrice, possessive et violente. Je ne vais pas le cacher, c'est la personne que je suis en temps normal. Alors tout laisser par terre une fois cette porte fermée, laisser les commandes à Stone, ça me repose. Plus besoin de réfléchir pour tout et tout le temps. C'est lui qui gère. Il est mon équilibre dans ces ténèbres que peuvent êtres nos existences. Mon ancrage dans l'océan. Je ne pensais pas tout a fait comme ça, mais découvrir de nouvelles choses sur moi, avec lui, ça a quelque chose d'existant, d'interdit et de sauvage. De vivant.

– Et si c'était le cas ? Murmuré-je.

– Hummm. Sur le lit. À poil.

Faut pas le dire deux fois. Si j'y mets toute mon énergie, il est plus dans la retenu. Lentement, pour me faire péter un plomb ce connard. Il sourit, fier de lui. Il prend le temps de mettre un fond sonore sympa, de sortir tout ce dont on peux avoir besoin avant de m'en faire voir de toutes les couleurs, comme toujours. Tout était parfait. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Death entre doucement et on se fige dans une position plus que ... comment dire, compromettante ? Comme un gosse qui vient de voir un truc qu'il n'aurait jamais dû voir, Death se plaque la main sur le visage et nous offre la vue de son dos, le cou rouge. Stone et moi nous fixons un instant avant d'exploser de rire. Nos corps vibrent tellement la situation est grotesque et hilarante. J'en ai les larmes aux yeux putain ! Stone fini par rouler loin de moi et on prend le temps de se réajuster et d'enfiler un bas. Puis j'annonce à mon fils préféré qu'il peut nous faire face. Le pauvre, il a une tête traumatisée. Les épaules secouées d'un rire qui ne veut absolument pas me lâcher, je lui fais signe de venir s'asseoir sur le lit. Il hésite avant de poser ses fesses sur le rebord, les lèvres pincées.

– Quoi, t'as jamais vu deux mecs imbriqués ? Fait Stone, laissant Tact et Délicatesse je ne sais où.

– Non, c'est pas ça. J'm'en branle d'où vous vous fourrez la queue. Grince t-il. Mais merde quoi ! Evil est comme mon père, toi pas loin, on n'a jamais envie de voir ses parents s'enculer !

Son visage est si rouge qu'on pourrait le confondre avec une tomate. Moi, je me roule de rire dans mes draps. Bordel, quand c'était la dernière fois que je me suis autant marré ? Je ne sais même plus ... J'ai tellement l'habitude d'être sérieux et froid que j'en ai oublié certains fondamentaux comme rire, ou juste être heureux et amusé. Par contre, je garde au fond de mon cœur les paroles de Death. Être son père est ma plus grande fierté, que ce lien soit réciproque déclenche toujours autant d'émotions mon âme. Ce gosse est exceptionnel. Je prend de grandes inspirations pour essayer de me remettre de ce fou-rire qui ne veut pas me lâcher et me redresse sur mon matelas.


– Bon, tu nous voulais quoi ? Demandé-je finalement alors que Stone coupe la musique, un air boudeur sur le visage.

Evil Eater - T1 - Alexeï - Quand l'amour vainc la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant