! TRIGGER WARNING ! Ce chapitre contient des scènes choquantes et un langage violent.
4H50.
Nous étions toujours sur le toit du building, et Nate n'avait pas bougé. Toujours la tête enfouie dans mon épaule, ses larmes étaient cependant moins nombreuses. Je ne pouvais m'empêcher de repasser en boucle ce qu'il venait de me confier. C'est un garçon très grand, imposant et malgré leurs douceurs, ses mains étaient dures comme marbre. Comment avait-il pu se laisser marcher de cette façon ? Et je commençais à comprendre que l'amour pouvait parfois nous faire faire des choses insensées.
Je me gardais bien de le lui dire, mais d'une certaine façon, je me sentais plus humaine à ses côtés. Ce n'était certainement pas de l'amour, plutôt un sentiment de plénitude. Et je ne savais pas si j'aimais ça, ou non.
Pensé à Max me donnait des frissons, et son nom me donnait envie de frapper dans les murs. Comment une personne ayant subi l'enfer pouvait-elle reproduire les mêmes horreurs sur une autre personne ? Je commençais à croire que sa disparition n'avait finalement rien de surprenant.
L'orage qui commençait à gronder au-dessus de nous me fit sortir de mes pensées.
- Nate, on devrait partir.
Finalement, le fait de m'en avoir parlé ne semblait pas l'avoir soulagé. Il paraissait plus brisé, encore. Il fit mine de ne pas m'entendre, et se releva doucement. Tout en évitant mon regard, il se dirigea vers la cage d'escalier. Mais il fit un arrêt, et se tourna vers moi tout en affrontant mon regard pour la première fois depuis ses révélations. Il avança dans ma direction, tandis que la pluie tombait à torrent. Son menton se posa sur le haut de mon crâne, tout en encerclant ses bras autour de ma taille.
Je ne comprenais pas son geste, mais je n'osais pas non plus bouger. Il faisait froid dehors, et le temps humide rendait l'atmosphère glaciale. Mais, la seule chaleur de son corps suffit à me réchauffer. Ses mains remontaient doucement le long de ma colonne vertébrale, délicatement. Puis finalement, son visage se plongea dans le mien. D'une main il se mit à caresser mes lèvres.
- J'ai beaucoup pensé à elles, depuis cette nuit au motel.
Ces yeux se remplirent à nouveau de larmes, mais cette fois je n'en comprenais pas la raison. Il me lâcha, et tandis qu'il se précipitait dans les escaliers, je restais là. Me remémorant cette étreinte, et la sensation de ses doigts sur mes lèvres. Seule, sous la pluie.
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8H40.
NATE
Après cette nuit au-dessus de la ville, je l'avais laissée, une nouvelle fois. Seule avec mes tourments, mes larmes infiltrés dans le tissu de son tee-shirt. Encore une fois, j'ai été faible. Je me souviens qu'elle m'a rejoint, dans le pick-up. Elle n'a rien dit, et son silence m'avait brisé le cœur. Je ne pouvais pas lui en vouloir, comment était-elle censée réagir ? Elle m'avait prévenu, elle ne veut pas être ici. Elle ne veut pas que je fasse partie de sa vie, et finalement quand je me regarde je comprends son point de vue. Après ça en arrivant, elle n'avait pas prononcé un mot, encore. Elle était partie se coucher, sans rien dire. J'aurai voulu sauter par-dessus la rambarde.
Ce matin, elle est sortie tôt de la maison. Peut-être essayait-elle de m'éviter ? Un dimanche, que pouvait-elle bien faire ?
Mon cerveau est réduit en poussière, je n'arrive plus à faire le tri à l'intérieur. Parfois, il m'arrive de penser à la bonne partie de Max. Aux bons moments que j'ai passés avec elle, même s'ils sont peu nombreux. Ce sont ses pensées qui m'ont donnés la force de la chercher ces derniers mois, plutôt que de tirer un trait sur elle. Sa disparition m'avait fichu à terre, mais depuis, mes pensées se tournaient vers ce qu'elle m'avait fait. Et ce sont ces pensées-là qui m'achèvent. Petit à petit, je me sens sombré.
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Système Limbique
RomansaLes êtres humains sont capables du meilleur, mais aussi du pire. Le cerveau est complexe, même peu compréhensible. A chacun sa vision du bien, et du mal. Mais comment distinguer les deux lorsqu'on ne ressent rien ? Tic, tac, tic, tac... Le même son...