Système Limbique

Chapitre 34 - Résilience

NATE / GHOST

Après l'irruption de Derek dans la chambre de Pearl, je m'étais empressé d'enfiler un pull en le suivant. Elle était sur nos pas, mais alors qu'elle allait franchir le caveau où on s'engouffrait, Derek l'en empêcha. Il ne voulait pas que sa présence m'empêche de mener l'interrogatoire correctement, et il avait raison. Je m'efforçai de devenir une personne meilleure, et il était clair que les séances de torture ne m'y aideraient pas. Malgré tout, je le suivais à contrecœur. Il ne me permettrait pas de rester ici si je ne lui étais pas utile, et vu le type, je ne le ménagerais pas. Après avoir entendu tout ce qu'il avait fait à la rousse, je lui aurai bien tranché la gorge sans même lui adresser un mot. Il n'aurait entendu que le bruit de son sang jaillir de son artère.

Je passai l'encadrement de la porte, et mon regard se posa immédiatement sur Léon. Je n'étais jamais venu dans cette partie du bâtiment, et vu les cadavres qui jonchaient encore le sol, je n'avais aucune envie de m'y trouver un jour. De nombreuses pièces ressemblantes à des cellules étaient présentes de chaque côté du couloir, dont les barreaux étaient complètement rouillés. Je reportai mon attention sur Léon, le costume qu'il portait était à moitié déchiré, et le symbole sur sa bague attira d'autant plus mon regard. Je le connaissais, j'étais persuadé de l'avoir déjà vu quelque part. C'était une dague, planté dans une rose. Je secouai la tête, les souvenirs commençaient à se mélanger dans ma tête. Je n'arrivai plus à démêler le vrai du faux, ce que j'avais vu, ou ce que lui avait vu. Nous étions deux personnes bien distinctes, et tous les souvenirs n'étaient pas communs. On partageait certaines choses, mais d'autres étaient complètement flou pour l'autre. C'était une drôle de manière de vivre, et je n'avais que des bribes de ses souvenirs. Généralement, c'était simplement des visages ou des lieux, mélangés. Il est quasiment impossible de rassembler le puzzle, et ça ne restait que ça, des bribes.

Alors que j'observai la scène, Derek asséna à Léon un coup de poing que je n'aurais pas aimé prendre. Sa tête avait quasiment fait un tour complet sur elle-même, mais il ne flancha pas. Il se contenta de baisser la tête pour cracher une dent à nos pieds. Je ne comprenais même pas pourquoi il l'avait ramené ici, il avait récupéré son argent, et la mission aurait dû se terminer là.

- Qu'est-ce qu'on fait ici, Derek ? Demandai-je.

- Cette petite merde est le fils de Stephen, ça ne te dit rien ?

- Non.

- Son connard de père détient pas mal de parts de marchés, et j'espérai pouvoir un jour trouver un moyen de les reprendre. Étant donné qu'ils m'ont fait un coup de pute, je me dis, pourquoi pas. C'est une bonne façon de marchander. M'expliqua-t-il en faisant glisser un couteau sur la joue du brun. Il apprendra que je suis la dernière personne à entuber.

Le brun souriait légèrement, en me regardant. Comme s'il savait quelque chose que j'ignorai. Je me sentais mal à l'aise, et il l'avait bien remarqué.

- Dis-moi, tu ne te souviens pas de moi mec ? Me demanda-t-il.

- Je devrais ?

- Oh si tu savais... J'admets que les techniques de mon père sont réellement impressionnantes.

Derek me regardait avec attention, et il l'avait l'air d'attendre ma réponse. Mais je n'en avais aucune, je ne comprenais pas où il voulait en venir.

- Alors, tu ne te souviens de rien ? C'est incroyable. Ria-t-il.

- Parle, ordonna Derek.

- Je trouve ça vraiment très intéressant, et mon père sera ravi de le savoir. Je pensais que tu me reconnaîtrais à la seconde où tu verrais mon visage. Mais, de toute évidence ce n'est pas le cas. Moi par contre, j'ai directement reconnu le tien.