Chapitre 31 - La belle et le fou

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! TRIGGER WARNING ! Ce chapitre contient des scènes choquantes et un langage violent.

GHOST

Les cris. J'entendais leurs cris, je revoyais le sang coulé. Je revoyais ma lame se planter dans leurs chairs, et leurs âmes quittées leurs corps. Je les revoyais se déchaîner, me blesser physiquement. Mais alors qu'elles se débattaient pour leur vie, je ne flanchais jamais. J'avais toujours ce que je voulais, les voir mortes. Et depuis maintenant une semaine, ces images me hantaient. J'avais fini par les enterrer profondément, enfermer à clé dans une partie de mon cerveau que je n'ouvrai jamais. J'avais presque réussi à oublier mes démons, essayant tant bien que mal de rattraper les dommages que j'avais causés. Mais rien ne se perdait, rien ne pouvait s'effacer. Et alors que j'avais l'impression de devenir une meilleure personne, la spirale infernale dans laquelle j'avais été enchaîné, continuait de me mettre plus bas que terre.

Derek me donnait des ordres, et je les exécutai. Je ne savais pas pourquoi je le faisais, et pourquoi j'étais devenu son meilleur soldat. Toutes les missions que j'avais menées, étaient un succès. Il n'y avait rien d'étonnant, tuer était la seule chose que je savais réellement faire. J'étais indéniablement une personne intelligente, je voyais plus loin que les autres et ça m'avait toujours permis de comprendre plus facilement la façon dont les humains sont des êtres faibles. Il me suffisait de peu d'effort pour obtenir les informations dont j'avais besoin, et les désirs des personnes en face de moi. La plupart du temps, c'étaient des choses futiles. Le pouvoir, l'argent, l'amour des femmes. Il n'y avait rien d'original. La plupart du temps, les gens étaient animés par les mêmes désirs.

Derek faisait partie du même groupe de personnes, il voulait le pouvoir bien plus que tout autre chose. La manière dont il se séparait des membres de son propre clan reflétait parfaitement le genre d'homme qu'il était. Rien ne comptait pour lui, ni personne. Il n'avait qu'une seule ligne de conduite, et elle était d'être au sommet. Il ne laissait personne lui marcher dessus, et il était prêt à exterminer la moitié des personnes qui vivaient près de lui pour prouver sa domination. Il était le loup, et nous étions les agneaux. Les deux seules personnes qui comptaient ne serait-ce qu'un peu pour lui était ces deux enfants. Pearl, la fille qu'il n'avait jamais connue. L'union d'une femme banale, et d'un homme destiné à devenir le leader d'un gang dont seul le nom faisait trembler la moitié des États-Unis. Puis Aiden, le bâtard adopté.

Depuis quelques jours, ils passaient la moitié de leurs temps ensemble. Ils apprenaient les rouages du « métier » à la rousse, la formant à combattre. Lui inculquer le sens des affaires, et exprimer sa domination envers les autres membres du clan. Les bruits de couloirs étaient tous les mêmes, ils ne se laisseraient pas commander par une femme. Ils étaient loin de l'avoir accueillie les bras ouverts, et quelques-uns s'étaient déjà fait décapiter sur la place publique. Pearl paraissait froide, sombre, son regard n'était plus le même. Une nouvelle lueur s'était installée dans ses yeux, et pour la première fois, il m'était impossible de déterminer quel était son désir le plus profond. Mais après plusieurs tentatives de m'expliquer, elle m'avait bien fait comprendre qu'elle était sérieuse quand elle disait que je ne serais plus qu'un fantôme à ses yeux.

Elle passait régulièrement devant la suite qui m'avait été donnée par Derek, mais jamais elle ne s'arrêtait. Jamais elle n'avait tenté de rentrer en contact avec moi, même pas en espérant croiser Nathan. Son ignorance le blessait profondément, et même si je ne lui avais pas dit, elle me rendait malade à moi aussi. Je me contentais de remplir mes fonctions, et au final, je tirai une certaine satisfaction de mes actes. Je détestais devoir me salir les mains pour cet enculé, mais, ça me permettait de garder les pieds sur terre et de ne pas devenir complètement fou. À plusieurs reprises, je l'avais entendue rire avec Aiden et son pote Castiel. Celui qui était venu la « délivrer » lorsque nous étions venus attaquer le bâtiment avec Jack. Apparemment, ils étaient devenus bien copains. Et le seul fait de la voir entourer de ces deux enflures, me donnait envie d'éclater quelques crânes. Même si elle ne voulait plus de moi dans sa vie, j'étais bien décidé à veiller sur elle quand même. J'avais refusé la proposition de Derek, et lui avait dis que je serais plus utile à ses côtés. Il avait légèrement été contrarié, mais avait fini par accepter de me garder ici.

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