Chapitre 26 - Phœnix

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PEARL

Le nez en sang, et à moitié consciente, les deux hommes continuaient à proférer des menaces. Ils m'avaient rué de coups, mais il était hors de question que je réponde à leurs questions. Leur seul but était de nous dresser l'un contre l'autre pour nous punir, mais ils n'auraient pas cette satisfaction. Je sentais le regard lourd de Ghost pesé sur nous, il restait complétement immobile et pourtant, il avait l'air de prendre feu.

- Je commence à avoir mal aux poings, ma belle. Grogna l'homme en massant ses phalanges.

En guise de réponse, je lui crachai le sang accumulé dans ma bouche en pleine face, ce qui décrocha un sourire satisfait à l'homme attaché en face de moi.

- Une vraie tigresse, mais c'est moi qui tiens l'arme et toi qui es en train de crever. Rigola-t-il.

- Alors finissons-en pour de bon et tuez-moi, merde ! Hurlai-je.

- Tu es bien trop précieuse pour ça, mais l'envie est présente.

- Est-ce que vous allez finir par m'expliquer ce qui se cache derrière tout ça ? Soufflai-je.

- Non, ce n'est pas à moi de le faire. Pourtant, je prendrais plaisir à te voir te rouler en boule pour chialer. Mais dis-moi, je suis tellement curieux. Comment as-tu pu te laisser embobiner par ce type ?

- Vous n'êtes pas les seuls à avoir un plan, je suis resté avec lui simplement pour obtenir des informations. Ce n'était rien de plus qu'une pièce du puzzle, il n'est pas important pour moi. Répondis-je, dans un semi sourire.

Ils ne répondirent rien, mais Ghost me regardait intensément. J'avais tout fait pour éviter son regard, de peur de faillir. Les deux hommes se dirigèrent vers la sortie, nous laissant à nouveau seul. J'en profitai pour regarder à nouveau autour de moi, cherchant désespérément une porte de sortie. J'avais mal partout, et j'avais perdu tellement de sang que je me demandais comment mes organes pouvaient encore fonctionner. Mes côtes me faisaient un mal de chien, et je me doutais que certaines devaient être cassées.

L'homme en face de moi n'avait pas bougé, il me scrutait toujours. J'essayai d'en faire abstraction, mais je rêvais de pouvoir les lui faire détourner. Mes poignets étaient creusés par le frottement des cordes, et je sentais leur contact sur ma chaire ouverte. Pourtant, je continuais nerveusement de les frotter entre elles, espérant qu'elles cèdent. Je n'avais plus aucun repère horaire, et aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis que nous étions ici. J'avais l'impression de répéter le même geste depuis des heures, quand finalement, l'une des cordes céda. J'expirai lourdement, soulagée d'être enfin libre. Je me levai doucement, mais la douleur m'arracha un cri incontrôlable. Je portais une main sous ma poitrine, tout en posant un doigt sur ma peau tuméfié. Bande de connards.

Je me mis à faire le tour de la pièce, à la cherche d'une porte ou d'une fenêtre. Celle que les hommes avaient empruntée était verrouillée de l'extérieur, il était donc impossible de sortir par là. Je remarquai une petite trappe sur le côté, tout juste assez grosse pour que je puisse m'y faufiler. Je retournai vers la chaise sur laquelle j'étais attaché, et me baissai pour ramasser mon pull et ma casquette. Je tapotai les poches à la recherche de mon téléphone, bingo. En le déverrouillant, je vis plusieurs messages de la part de mon patron.

< Yoan, reçu à 1h30

La transaction n'a pas été faite, tu as eu un problème ? >

< Yoan, reçu à 2h05

Pearl, je commence à m'inquiéter. Qu'est-ce qui se passe ? >

Système LimbiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant