Chapitre 28 - Euphorie

16 1 1
                                    

NATE

Quelques secondes de blanc plus tard, les deux hommes se dirigèrent à l'intérieur de la planque. J'étais loin d'imaginer que Peter fricotait réellement avec eux. Durant tout ce temps, il savait tout ce qui se tramait. Il avait donc réellement agressé Pearl. À cette idée, je bouillonnais de rage tout comme l'autre. Tue-le, chuchotait une voix dans ma tête. Mais j'étais loin d'être comme lui, et je ne tuai pas sans raison. J'allais lui laisser l'occasion de s'expliquer, avant de prendre une décision. Même si nous étions amis depuis l'école primaire, il était clair que je n'aurais aucun scrupule à lui en mettre une entre les deux yeux.

J'incitai les deux hommes à prendre place sur le canapé, tandis que je prenais place sur une chaise en face d'eux. Pearl était toujours à mes côtés, son visage paraissait pensif. Aucun de nous deux s'attendaient à devoir mener un interrogatoire si tôt le matin, surtout en arrivant. Peu importait, j'allai prendre les choses en main.

- Je t'écoute Peter, raconte-moi comment tu es devenu le bâtard que j'ai en face de moi. Demandais-je sèchement.

- Tout doux, grand brun. Lâcha-t-il en souriant. Je vois que la rousse te colle toujours au train. Elle est fan de toi ? Dis-moi que tu l'as baisé au moins !

- Ferme ta grande gueule, Peter. Crachai-je en essayant de garder mon calme.

- De toute façon, on sait tous les deux que la seule personne à qui j'adresserai un mot c'est à ton putain d'alter-ego. Ta gueule d'ange cache la plus sombre des faucheuses, n'est-ce pas ?

Je me levai d'un bond, et mon poing s'écrasa contre sa mâchoire. Bien vu, camarade. Je mourrai d'envie de lui arracher la langue pour qu'il ne puisse plus prononcer un seul mot, et visiblement, l'autre le voulait aussi. Étrangement, je le sentais tendu aux côtés de Peter. Pourquoi m'incitait-il à le buter, lui qui avait l'air d'être son ami ? Cette histoire m'avait l'air encore bien compliqué. Pourquoi les choses n'étaient-elles jamais simples ? Peter ne broncha pas et se contenta d'éponger le sang à ses lèvres à l'aide de sa manche. Son regard avait l'air bien trop malicieux à mon goût, et son demi-sourire commençait sérieusement à me rendre dingue.

- Si tu savais dans quoi tu t'es embarqué ma pauvre, je t'avais pourtant prévenue. Lâcha-t-il, en s'adressant à Pearl qui ne ratait pas une miette du spectacle.

- Je peux savoir de quoi tu parles Peter ? Cessez de toujours faire des mystères, ça devient usant.

- À voir ton bras, j'imagine que tu l'as déjà rencontré.

La rousse fronça les sourcils, tout en descendant la manche de son pull pour camoufler la marque laissée par l'autre. Je l'invitai à sortir un moment pour avoir une vraie conversation avec les deux hommes, et elle acquiesça, apparemment perturbée. Je continuai durant la moitié de la journée à cuisiner les deux hommes, mais l'un d'eux restait complètement muet. Peter avait fini par me révéler que lui et l'autre étaient effectivement très proches. Il ne m'avait cependant pas révélé de quelles sortes étaient leurs échanges, et ça me frustrait. Que pouvaient-ils bien faire ensemble quand j'étais absent ? Pourquoi avait-il conseillé à Pearl de me fuir, de nous fuir ? J'étais déjà au courant bien avant qu'il ne me le dise que mon alter-ego était complètement dérangé, mais il avait l'air d'en savoir bien plus sur ces activités que moi.

- T'es une bombe à retardement Nathan, enfin l'autre l'est. Et crois-moi, il va finir par éclater. Quand ce sera le cas, tu pourras dire adieu à ta rousse.

- Je contrôle la situation.

- T'es un bon menteur, mais je sais que ce n'est pas le cas. Tu le contrôles de moins en moins, n'est-ce pas ? Le psy te l'avait dit, plus il aura un ancrage à l'extérieur, plus il te bouffera. Tu n'y pourras rien. Et les gens autour de toi haha... Tu vas les vider comme des sacs à viande. Et franchement, j'ai hâte de voir ça. Il a toujours été plus que toi, mon vieux. Un vrai leader, puissant, et sans pitié.

Système LimbiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant