Chapitre 7 - La planque

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! TRIGGER WARNING ! Ce chapitre contient des scènes choquantes et un langage violent.

NATE

Le système limbique.

Son comportement, sa façon de parler, ce détachement constant de tout ce qui l'entoure. Ça explique beaucoup de choses depuis son arrivée. Du moment où elle m'a vu pointer mon arme sur elle, la fois où je l'ai traîné jusqu'au QG pour lui faire peur afin qu'elle ne dévoile rien de la soirée avec Richard, mon ton froid et distant. Je n'avais fait que nourrir le trou béant qui l'habitait.

- Arrête me fixer de cette façon, j'ai l'impression que tu regardes à travers ma peau. dit-elle, tout en grimaçant.

- Dis-moi... pourquoi tu as pris ma main...dans le bunker ?

- Honnêtement, j'ai vraiment cru mourir. Et toi, tu étais à côté de moi. Je voulais un dernier contact. Tu sais, c'est n'est pas parce que j'ai beaucoup de mal à ressentir quoi que ce soit que je ne me souviens plus de ce que ça fait. Tout ce que j'ai pu ressentir dans le passé, toutes les émotions qui m'ont portés, elles sont encore là. Tout au fond, mais elles sont là.

- D'une certaine façon, je t'envie énormément sur ce plan. Si tu savais à quel point j'aimerais ne plus ressentir tout ce que je ressens. J'ai l'impression de perdre la tête, je vais mal, et pour aller mieux il va me falloir plus que du temps. Disais-je avec une pointe d'amertume.

- Tu ne sais pas ce que tu dis...Les humains sont précieux pour cette raison, non ? On aime, on déteste, on peut brûler de colère, d'amour, de peine. Mais au moins, on sait qu'on est vivants. Ce sont nos émotions qui nous rendent humain.

Ces paroles donnaient à réfléchir, mais je ne pouvais pas être d'accord avec elle. La disparition de Max m'avait littéralement mis à genoux. Et à chaque fois que j'essayai de me relevé, quelque chose me brisait à nouveau.

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PEARL

Il s'était écoulée une bonne heure et Nate dormait profondément. Moi, je ne pouvais pas m'endormir. Mon corps entier était brisé. Après la dixième tentative, je finis par réussir à me lever et atteindre la salle de bain. Je me doutais que je ne devais pas être belle à voir, mais j'étais encore loin de la vérité. Mon visage entier était recouvert d'hématomes, et j'avais les yeux tellement gonflés que ma vision était trouble. Mes yeux étaient injectés de sang. Ma jambe était vulgairement recousue, certainement par un de mes nouveaux amis. Sans vraiment comprendre, une larme s'échappa de mon œil gauche.

Tu vas parlée espèce de salope ! Est-ce que tu vas finir par nous dire quelque chose ! On va te faire lécher ton propre sang, peut-être que tu aimeras la sensation.

C'est comme si sa main me tirait encore les cheveux. Il m'avait fait lécher mon propre sang. Ça va aller Pearl, inspire, expire. Ma main se dirigea à l'arrière de mon crâne, et comme je le pensais, un trou. Il avait tiré si fort qu'une partie de mes cheveux était restés dans ses mains. Sans trop réfléchir, je me mis à chercher frénétiquement un ciseau.

Le ciseau en main, et sans voir correctement mon reflet dans le miroir, un coup parti. Mes cheveux roux se répandirent sur le sol.

Une fois le carnage terminé, je me rallongeai sur le matelas. Le regard vide, et un trou béant à la place du cœur.

- Pearl, est-ce que ça va ? Chuchota Nate.

- Eh bien, ne me laisse jamais devenir coiffeuse. Lui répondis-je un sourire aux lèvres.

- Moi, je trouve que ça te va plutôt bien.

Nos regards se croisèrent, et sans trop savoir pourquoi, on se mit à rire.

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