Chapitre 33 - Possession

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PEARL

Après les confessions de Ghost, j'avais fini par craquer et lui avouer ce que je ressentais entre ces murs. On était resté un moment, sans rien dire, à pleurer dans les bras de l'autre. Je m'en voulais de lui en avoir parlé, ça faisait de lui un complice. Et après tout ce qu'il s'était passé, je me disais qu'il avait droit à un moment de répit. Il méritait une fin heureuse. Les jours qui avaient suivi s'étaient tous ressembler, c'était comme être prisonnière d'une boucle temporelle incroyablement barbante et violente.

Il n'y avait jamais de juste milieu, ma vie était définitivement devenue un chaos total. La seule chose étrange, c'était le comportement de Nathan et de Ghost. Parfois, j'avais du mal à dissocier les deux. Plus le temps passait, plus leurs deux personnalités se mélangeaient. Lui-même avait parfois l'air perplexe, comme s'il se demandait lequel les deux il pouvait bien être. C'était étrange, mais j'appréciai le fait qu'il soit doux et gentil. Dans un monde aussi barbare que celui-ci, avoir un humain doté d'émotions sur lequel se reposer était une aubaine.

Derek craignait Ghost autant qu'il lui vouait une admiration macabre, et même s'il appréciait l'avoir à ses côtés je ne lui faisais pas confiance. Le plan de base était de m'éloigner de lui, pour que Derek ne puisse pas avoir de moyen de marchandage au cas où nous aurions un problème. Mais malgré nous, nous étions attirés l'un vers l'autre comme deux aimants. C'était inévitable. Il faisait partie du début de l'histoire et il était inconcevable pour moi qu'il ne soit plus à mes côtés.

J'avais trouvé au fond de moi la force de le regarder à nouveau dans les yeux après ce que j'avais appris, et même si cela me semblait étrange au début, j'y pensais de moins en moins. Ghost avait assassiné des tas de personnes, que ce soit des hommes ou des femmes. Mais ce que je comprenais à présent, c'est qu'il n'avait jamais tué sans raison. Il était comme un enfant à qui on n'avait pas appris le bien et le mal, et l'écart minime qu'il y avait entre les deux. Pourtant, cette limite était abstraite puisque tout le monde voit les choses d'une façon différente. Il était le dommage collatéral de souffrances répétées, et il n'avait fait que les éviter pour les autres. Au fond, il voulait simplement aider. Il ne l'avait jute pas fait de la bonne manière et moi, je n'étais pas mieux pour me permettre de le juger. Derek avait fini par m'envoyer en mission, moi aussi. J'avais droit à des tâches ingrates la plupart du temps, et il me faisait enfin assez confiance pour l'accompagner.

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Il devait être à peu près 22h30, lorsque Derek est venu me chercher dans ma chambre. Ce soir, il était convié à un gala, et une personne présente là-bas lui devait un paquet d'argent. Alors que je me levai, il me donnait les dernières informations.

- Le type s'appelle Léon, il est brun, yeux gris, fait environ un mètre quatre-vingt. Sa couleur préférée, le rouge. Il roule dans une Porsche, et il est souvent accompagné de plusieurs gardes du corps. Mais ça, ce n'est pas ton affaire. Nathan et moi, on est sur le coup. Contente toi de lui faire les yeux doux, et de le pousser dans un coin tranquille le temps qu'on arrive.

- Qu'est-ce que je suis censée faire exactement ? Demandais-je, en enfilant un collant.

- Tout. C'est ta partie à toi, je ne veux rien savoir. Si tu dois enlever ton string pour qu'il reste, fais-le. Je n'accepte pas l'échec. Siffla-t-il, d'un ton sec.

- Bien. Pourquoi est-ce qu'il te doit de l'argent ?

- Désolé ma jolie, mais cette partie ne te regarde pas non plus. Contente toi d'être une femme fatale, ce soir.

Après quelques minutes désagréables à enfiler une robe plus étroite que mon propre corps, je sortais de ma chambre. Derek et Nathan m'attendaient un peu plus loin dans le couloir, adossés contre l'escalier. En me voyant arrivé, Nathan posa les yeux sur mon corps. Il le déshabillait carrément, et je ne pus m'empêcher de sourire discrètement. Quant à Derek, il resta de marbre. Nous descendions les escaliers, quand Nathan se pencha à mon oreille.

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