Another love - Terminé

2. Parler c'est bien mais la vérité l'est moins

Ashya

Je n'aurais jamais dû boire autant, mon mal de crâne me le prouve. Allongée sur le dos, toujours les yeux clos, je masse mes tempes pour calmer cette douleur, mais rien n'y fait. C'est pour cette raison que j'évite de boire parce qu'il me faut presque une journée entière pour que ce mal de tête me quitte.

Dans le lit, je m'étire et soulève mes paupières. Mon amie n'est plus à mes côtés. Depuis combien de temps elle est réveillée ? Je me lève lentement pour éviter de tomber à cause de mon manque de fer.

Je fais quelques pas avant de me retrouver devant la porte en chêne, je la repousse. La lumière du jour m'aveugle pendant de longues secondes, je papillonne des yeux pour retrouver un vison approximatif.

Je me frotte le visage encore sonné par la veille et regagne la cuisine. Je tire une chaise et m'y installe. Sur la table rectangle, se trouve un verre d'eau avec une boîte d'aspirine. C'est spécialement ce dont j'ai besoin. J'ingère l'aspirine et l'eau avant de mettre le verre dans l'évier.

— Il y a des croissants dans le four.

Lentement, je pivote et observe mon amie, déjà habillée et douchée. Comment fait-elle pour être aussi joviale et fraîche après un coup pareil ?

— Moins fort, dis-je en levant la main au niveau de mon front.

Lucrezia me lance un sourire moqueur.

— Comment tu fais pour être... comme ça ?

Je montre son physique de la main, plus particulièrement son visage rayonnant. Ce à quoi elle me répond qu'elle a l'habitude. C'est vrai que je ne suis pas comme elle. Lucrezia boit depuis longtemps, elle allait souvent à des fêtes étant adolescente, tout mon contraire. Je suppose que l'habitude d'ingérer de l'alcool vient d'ici.

Lucrezia passe devant moi et s'abaisse devant le four pour y sortir les viennoiseries. Je la remercie presque de faire ce geste à ma place. Elle pose la nourriture sur la table tandis que je détaille plus attentivement sa tenue du jour. Elle porte un short en jean blanc avec un débardeur de même couleur m'étant en valeur sa forte poitrine, quant à ses cheveux, ils sont attaché dans une queue-de-cheval bien haute.

— Il faut que j'aille bosser, prend ton aise, ce qui ne change pas de d'habitude.

J'écoute mon amie bien que mon cerveau soit brutalement bercé par les secousses qu'il ressent encore. J'affiche mon pouce non loin de mon visage pour lui faire passer le message que j'ai bien compris. Lu' se dirige vers la porte et avant de me laisser, elle attrape ma mâchoire pour me bloquer de tout mouvement avant de m'y déposer un baiser.

Pour une fois qu'elle ne me lèche pas la joue. J'ai parlé trop vite. Sa langue glisse sur ma joue, puis Lu' se rue vers la sortie de son appartement.

— Je vais te tuer, Lu' ! m'exclamé-je en réanimant la douleur dans ma tête.

— Moi aussi, je t'aime !

Puis, la porte se ferme. Je me trouve désormais seule dans un appartement qui n'est pas le mien, pourtant, je le connais comme ma poche. J'ai passé un nombre incalculable de soirées ici, pour m'amuser avec mon amie, regarder des films jusqu'à me tordre le ventre de rire, ou encore par les pleurs quand je me disputais avec Lucas. Pour faire court, c'est presque si je vis ici.

J'engloutis avec rapidité mon croissant et nettoie les miettes encore sur la table avant d'aller dans la chambre de Lucrezia. J'ouvre sa penderie. La dernière fois que je suis venue ici, la semaine dernière, il y avait beaucoup moins de vêtements. Cette fille est une acheteuse compulsive.