Another love - Terminé

4. Prendre sa vie en main

Ashya

C'est aujourd'hui que j'ai la possibilité de revoir Lucas. Une semaine est déjà passée et oui, il m'a manqué. Pourtant, je ne veux pas le revoir après le coup qu'il m'a fait. J'ai senti mon cœur battre si vite en entendant cette nouvelle que je me suis vue dans l'obligation de m'asseoir. C'était presque si je voyais flou et je ne parle pas de mes maux de tête.

Depuis que je suis enfermé ici, je me restreins à la chambre, la cuisine, la salle de bain et les toilettes. Je ne veux pas voir la tête de cet homme. S'il a tout cet argent, pourquoi il me retient ? Oui, je peux sortir, mais avec son approbation. J'ai l'impression d'être enfermé dans une cage.

Je bois mon thé à la menthe et réfléchis à ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui. La peinture pour Ricci est en ce moment même en train de sécher alors je ne peux pas y toucher. Et j'ai promis à Lucrezia de passer chez elle. Je vais être obligé d'en informer l'autre con.

Je me perds dans le fond de ma tasse et repense à la semaine dernière. Il a pris toutes les saveurs se trouvant à la supérette. Il a fait ça pour éviter que je meurs d'une potentielle allergie, c'est certain. D'un côté, ça me fait plaisir parce que Lucas n'a jamais pris la peine de le faire. Il s'est toujours basé sur un seul goût, celui que je déteste, mais pour lui faire plaisir, j'ai toujours bu le thé. Je suis la petite amie parfaite qui s'est fait engloutir par les dettes de son copain. C'est pathétique.

- Bonjour.

Mes yeux glissent dans sa direction. Une lignée de frissons longe mon échine face à sa nonchalance. C'est presque s'il est inconscient de ses actes.

- Tu ne veux toujours pas voir Lucas ? demande-t-il en faisant couler du café dans une tasse blanche.

- Cette après-midi, je sors, dis-je sans lui répondre.

- Où ?

Je le regarde ahuri alors il m'explique en retour qu'il ne veut pas que je voie Lucas hors des murs de son appartement sinistre. De toute façon, je n'en avais pas l'intention. J'ai refusé chacun de ses appels, je n'ai pas encore la force de me battre contre lui.

- J'ai promis à une amie d'aller la voir, réponds-je enfin.

- Ne fais pas de promesse quand tu n'es pas sûr de les tenir, rétorque-t-il mécontent.

Ce mec est carrément cinglé. Il est loin de me connaître et jamais il ne va pouvoir me faire rester ici une seconde de plus. Je déteste être enfermé. Être dehors et se sentir libre comme le vent a toujours fait partie de moi, depuis ce fameux jour.

Un traumatisme ne nous quitte jamais. Même lorsqu'on est jeune. Les souvenirs autrefois effacés refont toujours surface.

- Quoi que vous pensez, je me tire. Je m'en bats les reins de vos règles, craché-je en quittant la pièce.

Je me dirige vers la salle de bain simpliste et me lave, puis je regagne ma chambre. J'en profite pour mettre un jean noir et une chemise de couleur bordeau. Je boucle ma ceinture et glisse mes mains dans mes cheveux pour me les attacher en une queue-de-cheval.

Je vaporise mon cou de parfum et enfile mes baskets. Puis, en sortant de la chambre, j'arrive à distinguer Amadeo. Il est dans la cuisine, un verre d'eau à la main. Il avale soudainement un cachet et lorsqu'il tourne la tête dans ma direction, il fronce les sourcils.

Lui aussi prend des cachets ? C'est pour cette raison que la semaine d'avant, il s'est enfermé dans la salle de bain pendant une heure ? Cet homme a un réel problème.

- Brunette. Si tu sors hors de chez ton amie, préviens moi.

Je ne lui offre aucune réponse et ouvre la porte de son appartement. Je sens enfin la liberté prendre possession de mon visage lorsque le vent frais s'empare de moi.