10. La mort attrape tout sur son passage

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Ashya

*Quinze ans plus tôt*

Une fois lavée, je mets mon collant blanc et mon uniforme. La jupe quadrillée grise ce mari avec la chemise blanche. Je me lave les dents et dévale les escaliers avec le sourire aux lèvres. Maman est dans la cuisine, elle prépare mon goûter pour la récréation de ce matin.

Je me tiens de l'autre côté de l'îlot de cuisine, les mains appuyées dessus. Maman lève les yeux vers moi et me rend mon sourire. Je lui montre fièrement mes dents propres, elle me dit qu'elles sont bien blanches.

- Va mettre tes chaussures, mio caro (ma chérie.)

Je hoche la tête et sautille jusqu'à l'antre de la maison. À ma droite se trouve le placard en chêne dans lequel se trouvent toutes nos chaussures. Je m'assois sur le sol et enfile mes bottines. Avant de revenir voir maman, je prends mon sac rose pastel à la main pour qu'elle puisse mettre mon goûter à l'intérieur.

Papa est également dans la cuisine, il dépose ses lèvres sur celles de maman. Puis, il se tourne vers moi, il plisse ses genoux et glisse ses mains sous mes aisselles et me porte en me faisant tourner autour de lui. Mon sourire se transforme rapidement en éclat de rire.

- Repose-la, Andrea, intervient maman. Elle a déjeuné il y a dix minutes.

Papa me repose au sol et m'embrasse le front. Il réajuste le col de ma chemise et glisse les lanières de mon sac sur mes épaules, après que maman y ait glissé mon goûter.

Avec mes parents, on sort de la maison, l'école est de l'autre côté de la route. Il suffit seulement de la traverser. Mes parents restent à la porte matin et soir pour veiller à ce que je rentre bien. Je prends chacun de mes parents dans mes bras pendant qu'ils me souhaitent une bonne journée.

- Je t'aime au-delà de l'univers, dis-je à maman.

- Je t'aime au-delà de l'univers, répète-t-elle avec le sourire.

C'est un truc entre maman et moi. Un jour, j'avais eu une pastille rouge pour annoncer que je parlais trop avec mon amie, alors en rentrant à la maison, j'ai pleuré dans les bras de maman. Et c'est là qu'elle m'a dit cette phrase. Bien que j'ai eu cette pastille, elle continue de m'aimer, parce qu'elle m'aime comme je suis. Maman m'aime pour mes qualités et mes défauts.

Je regarde des deux côtés de la route avant de traverser et avant de passer la grille, je regarde par-dessus mon épaule pour lancer une dernière œillade à mes parents. Ils ne sont pas encore partis. Ils se tiennent la main et je crois discerner un sourire sur leurs visages.

- Ashya ! s'exclame Sofia.

Je me retourne après avoir passé les grilles et discerne la couleur de peau noire et les cheveux frisés de mon amie. Je lui fais un signe de main et m'arrête pour l'attendre. Elle se joint à moi pour rejoindre la cour de récréation. On pose notre sac à côté du muret sur lequel on s'assoit, chaque jambe d'un côté. Ce muret est le nôtre, on s'y assoit tout le temps, excepté lorsqu'on joue avec les filles et les garçons de notre classe, ou lorsque le ciel tonne.

- Tu as quoi comme goûter ? me demande-t-elle.

- Deux barres de chocolat et une Pom'Potes.

- Oh, trop cool ! Moi, j'ai deux crêpes à la fraise et aussi une Pom'Potes.

Avec Sofia, on prend notre goûter ensemble et on se le partage, comme ça, on a pareil.

Je suis sur le point de rétorquer, mais on m'interpelle. Je tourne la tête la première, suivie de Sofia. Devant nous se trouve Zockyo. Il a son cartable sur les épaules et les mains enfouies dans les poches de son jean bleu.

Another love - TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant