Le Pardon du Feu

Chapitre 42

Mairon, était content, le banquet se déroulait à merveille. Il discutait avec les elfes et s'amusait à roucouler devant les elfines, qui rougissaient intimidées. Pourtant, il sentait un regard noir, qui le vrillait dans le dos. Il finit par se tourner et remarqua que Thranduil n'avait fait que l'ignorer. Mairon tel un enfant, gonfla ses joues et marmonna avant de voir Celeborn se tenir dans un coin, sirotant sa coupe de vin. Il s'approcha et finit par se pencher et lui souffler.
-" C'est vrai que la vue est belle... mais je la trouve plus belle..." Il lui attrapa les épaules et le fit pivoter pour qu'il regarde son épouse. Celeborn rougit et lui lança d'une voix peut amène.
-" Je vous en prie ! Cessez ses enfantillages !" Galadriel le remarqua et sourit légèrement avant de s'approcher d'eux. 
-" Je vois que vous gardez toujours ce côté taquin... Mairon !" déclara-t-elle. Mairon rit.
-" Oh... cela vous rappelle quelque chose Dame Galadriel ?" hasarda-t-il joueur. Elle secoua légèrement la tête.
-" Comment pourrais-je oublier notre duel d'aura ténébreuse ?" répliqua-t-elle.  Il pouffa de rire et se gonfla de fierté.
-" Vous étiez forte..."
-" J'étais ? Vous parlez comme si tout cela est terminé Mairon !" gronda l'elfine blonde aux yeux si clairs.
-" Si vous étiez pas la femme de Celeborn, je serais tombé amoureux de vos yeux et de votre chevelure !" déclara-t-il, figeant tous les elfes. Pourtant, cela ne fit aucuns effets escomptés sur Thranduil qui resta imperturbable. Pourtant, Celeborn le foudroyait du regard.
-" Si j'avais du temps, je vous aurais provoqué en duel !" dit-il froidement.
-" Oh est-ce que vous restez quelques temps ? Si vous le souhaitez demain on pourra se mesurer ?" proposa le Maiar du feu.  L'impassibilité de roi elfe, mettait ses nerfs à rude épreuve ! Il finit par décider de se retirer, pour souffler un peu et reprendre contenance. Il arriva sur un des balcons qui offraient une vue toujours à couper le souffle. Il poussa un soupir.
-" Tss.. quel imbécile..." marmonna-t-il repensant au peu de réactivité de Thranduil. Pourtant, un bruit de pas et enfin une présence, le força à se tenir sur ses gardes. Il se retourna et vit le fameux imbécile, se tenant avec sa coupe de vin dans sa main sertie de bagues. Il bût une gorgée de son vin, tranquillement. Mairon, déglutit. Ce calme... n'était pas du tout un bon signe.
-" Vous vous êtes bien amusé ?" demanda finalement le roi. Le Maiar, voulut répondre par l'ironie, mais quelque chose le poussa à répondre franchement.
-" Non..."
-" Je vois ça... a part faire des compliments... parler à des elfines... dire des sottises à Galadriel... s'était fort ennuyeux." le ton plat fit ricaner Mairon.
-" A vrai dire, je n'ai fais que dire la vérité cher Thranduil ! Si vous avez entendu que ça... alors cela a dû piquer votre curiosité ?" demanda-t-il, étirant ce sourire insolent, sachant que le roi, détestait qu'on soit insolent.
-"hum." Son hum fût conclut par la coupe qui fût posé sur une console. Puis rapidement, Thranduil, arriva à la hauteur du Maiar. Leurs visages étaient proches.
-" Heu... hein ? Qu'est-ce que tu..." Il n'eut pas le temps, qu'il se cogna contre les lèvres fermes du souverain. Ses cheveux furent tiré pour rapprocher un peu plus leurs visages. Leur baiser fût fougueux ! Mairon finit par se libérer et reculer, haletant.
-" Ha... tu..." il tenta de prononcer quoi que ce soit, mais Thranduil tira sur sa veste et il se retrouva happé par ses lèvres encore une fois. Il finit par  briser le contact.
-" Attends ! Mais qu'est-ce qui t'arrive enfin !?" s'écria-t-il perdu, par le comportement de l'elfe.
-" ça ne se voit pas ? Je revendique ce qui est à moi !" Mairon écarquilla les yeux.
-" euh... je croyais que tu étais... en colère contre moi ?" demanda-t-il, naïvement, sondant de ses yeux dorées le souverain qui restait très calme.
-" Je le suis toujours, mais ça ne signifie pas que je ne peux pas t'embrasser !" gronda Thranduil, s'approchant à nouveau. Mais Mairon, le contourna avec une rapidité digne de lui, et il se retrouva à le serrer contre son torse, enfouissant son nez dans la chevelure de l'elfe blond.  L'elfe s'était figé et raidit, avant de se détendre rapidement. Ils restèrent ainsi, avant que l'être de feu, murmure.
-" On peut maintenant se parler ? Il faut qu'on est une discussion sérieuse..."
-" Je ne t'écouterai pas si tu ne viens pas avec moi !" les rôles s'étaient inversés et l'effet fût plus drôle. Il pouffa de rire.
-" Mais oui mais oui ! Je te borderai si tu veux !" fit-il amusé. Il le libéra et recula.
-" Tu garde cette distance... est-ce intentionnel ?" la question à double tranchant tomba.  Mairon, s'assombrit et baissa son regard flamboyant vers le sol.
-" J'ai enfin trouvé... la façon d'obtenir le pardon du feu ... Mais cela ne risque pas d'être une belle fin que ça soit pour toi comme pour moi..." avoua-t-il, sentant le regard indéchiffrable de l'elfe Sinda, posé sur lui.
-" Et bien... tu vas m'expliquer tout cela dans ma chambre !" Mairon se fit entraîner rapidement vers les appartements du souverain.
-" tant que tu reste sage... ça ira !" lança-t-il, avant de remarquer les petites pointes d'oreille rougir. Il ricana, se recevant le fameux regard noir.
-" Moui ?" il fit mine de n'avoir rien remarqué.
-" Cesse de faire des allusions pareil ou je te jure que je ne le serai pas !" La menace laissa Mairon coite. Bon... 

Ils entrèrent dans les appartements et Thranduil retira son manteau. Mairon lui s'assia dans un fauteuil et croisa une jambe par dessus l'autre.  L'armure du roi, était là posé dans un coin, brillante. Il remarqua les allées et venues de l'elfe avant qu'enfin, il se décide de s'asseoir aussi face à lui.
-" Tu as parlé du Pardon du feu... déjà j'aimerai bien savoir ce qu'un élément pareil peut pardonner ?" Mairon rit.
-" C'est une expression Thranduil... Ne le prends pas tout de suite au verbe !" L'elfe fronça les sourcils.
-" Une expression ? Et donc ?"  Mairon se pencha et serra ses mains.
-" Le seul moyen que mon feu ne devienne plus aussi mauvais et dangereux, c'est que je dois recevoir le pardon de tout ceux qui ont souffert par ce feu !" Thranduil, écouta et finit par soudain se dégager de ses mains.
-" tu es entrain de me dire que tu vas devoir t'humilier !?"
-" Non... Lorsque je recevrai le pardon... mon feu cessera d'être haineux !"
-" Fort bien ! Mais alors pourquoi me fais-tu une telle tête !?"
-" Parce que je ne reviendrai pas lorsque j'arriverai à transformer mon feu..." Et le bond violent fit sursauter le Maiar qui écarquilla les yeux.
-" Tu t'en vas, tu reviens et maintenant tu dis que tu ne reviendra pas !? Mais pourquoi joue-tu avec mon cœur ainsi !?" hurla l'elfe, les yeux brillant de colère.
-" Je ne joue pas !! Tu es aveuglé par des sentiments qui doivent revenir à ton épouse et pas à moi! Bon sang Thranduil !" et la gifle retentissante coupa tout le reste. Le lourd silence tomba. Mairon, serra la mâchoire et finit par se lever lentement, laissant toute sa taille dépasser l'elfe.  Ses yeux brillaient d'une flamme qui brûlait au fond.
-" Ne compte pas sur moi pour te pardonner quoi que ce soit !" le doigt pointé vers lui, le rendit encore plus énervé.
-" Est-ce que tu te rends compte de ton comportement ? Si ton épouse te voyait... elle voudrait retourner là où elle est morte !" siffla-t-il sur un ton glacial. Il savait que ses paroles allaient secouer Thranduil.
-" Je vais... renaître... mais je n'aurais plus de corps. Je vais purifier mon feu, lorsque je recevrai le pardon. Alors cesse de tout tourner autour de toi ! Il y a les autres !"
-" Les autres le savent ?" Mairon, détourna la tête et ce fût cette fois le ricanement du souverain qui retentit.
-" Oh tu ne leurs a pas dit ? Oh ... ils vont être très heureux ! Tu as joué avec tout le monde et maintenant tu va disparaître ? Est-ce que tu n'as pas eu une envie de vivre !? Tu peux vivre ici ! Tu peux vivre le plus longtemps possible !! Pourquoi dois-tu toujours tout briser !? Pourquoi tu te soumet aux choix des Valar !? ne peux-tu pas avoir de fierté !?" la voix brisé du blond rebondit sur tout les murs. Le rouquin, entendit ses paroles et baissa la tête.
-" Je ne peux pas vivre comme si il n'y avait rien eu... Tu le sais non ? J'ai provoqué tant de douleurs... j'ai tué... tant de gens... Le seul moyen de recevoir le pardon... est la mort... mais elle ne sera pas vaine... partout où tu te promènera, je serais ta lumière, je te guiderai... je te réchaufferai ! je serais là, pour apaiser ton esprit ! Je serais là pour te suivre partout !  Je serais... le feu. Et je suis fier de le devenir Thranduil... alors tu peux me dire que je suis égoïste... mais tu l'es toi ! As-tu oublier que ton épouse t'attends en Terres Immortelles !? Celeborn avait raison... de dire que je ne suis qu'une étape... pour te réouvrir au monde ! Alors... Thranduil, ne pleure pas, ne sois pas si brisé je t'en prie ! Je veux que tu sois heureux... je veux que ton fils soit soigné, qu'il soit heureux ! Pense à ton épouse... ses sentiments que tu as eu... n'étaient qu'un passage, pour ouvrir ton coeur..."
-" Tu me l'as fait saigné... je ne peux plus le refermer..." la voix lourde et sombre, figea Mairon.
-" Dans ce cas, laisse le ouvert... le saignement s'arrêtera lorsque tu reverra ton épouse !"  Le Maiar, se dirigea vers la porte.
-" Je suis navré... mais je serais bien plus heureux ainsi !" et il quitta la pièce, lui-même triste.