Chapitre 28

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Maira fixa le feu de cheminée d'un air vide. Quand elle entendit qu'on toquait à sa porte, elle ravala un soupir. Elle savait qui osait venir, apparaitre alors qu'elle n'était pas d'humeur. 
-" Entrez..." dit-elle dans un air lasse. Il entra et referma la porte. Puis il resta debout. En retrait. Elle haussa un sourcil, mais n'avait pas la force de parler. Il avait vu son véritable visage... que dire plus ? 
-" Est-ce parce qu'on a vu votre visage qui  vous force à vous cacher ?" demanda-t-il finalement. Elle serra les accoudoirs avec force et détourna le regard. 
-" Si vous êtes venu pour vous moquer de moi... vous pouvez partir." lacha-t-elle froidement. Il la fixa et puis quand elle pensa qu'il partirait, elle sentit soudain deux mains se poser sur ses épaules, puis des cascades de cheveux blonds. 
-" Pardonnez-moi..." murmura sa voix grave. Elle serra la machoire.
-" Pourquoi restez-vous ?" 
-" Et pourquoi pas ? N'ai-je pas votre pardon ?" demanda-t-il faussement surprit. Et un bruit sourd, un fauteuil renversé d'un coup sec et Thranduil était plaqué contre le mur. Il écarquilla les yeux. Les yeux dorées de Maira brillaient, plutôt s'enflammaient. Deux torches, et pourtant en eux, il voyait quelque chose de sombre, une solitude, une douleur. Plutôt d'avoir peur, il se détendit. 
-" Ne voyez-vous pas que je peux être violent ?" demanda le Maiar. Les deux êtres se jaugeaient avec puissance. Thranduil qui n'était pas petit, le fixait. Maira finit par le lâcher brutalement.
-"Allez-vous en. Je ne veux pas vous voir." Elle lui tourna le dos, le laissant déstabilisé. Il observa le fauteuil renversé et puis quitta les lieux. Il n'aura rien, pas de réponse. 
Il s'éloigna l'esprit chamboulé par cet éclat. Il s'était contenu, il s'en doutait. Il essayait de se contenir, de se maitriser. Il serra les lèvres. Il n'avait rien à dire, pas la force de la serrer dans ses bras. Elle le rejettait, gardant cette distance qui pourtant avait été brisé par un premier baiser. Qu'est-ce qui avait changé depuis ? Puis comme un idiot il se souvint le pourquoi ! Ils étaient du même sexe ! Deux êtres masculins ! Au fond il comprit que la barrière était là et ne se brisera pas. 
Il inspira et descendit vers les géôles qui étaient bien calmes ce qui le fit hausser un sourcil d'étonnement. Elle avait finit par abandonner de crier ? Il arriva devant la prison et la vit roulée en boule tournant le dos à la porte. 
-" Et bien pour être calme vous êtes plus calme que tout à l'heure..." lacha-t-il avec ironie. Elle bougea et se tourna toujours couchée, le fixant de  ses yeux sombres, ses cheveux noirs s'étalant sur le sol. 
-" Puis-je avoir un nom ?" dit-il froidement. 
-" Obscura..." marmonna-t-elle l'air renfrogné. Il préféra ne pas faire de critique sur ce nom qu'il n'appréciait guère. 
-" Bien. Que faites-vous ici ?" 
-" ça vous regarde ?" demanda-t-elle sur un ton agressif se levant et s'approchant de la porte. 
-" En effet. J'aimerais savoir pour quels raisons avez-vous attaqué Mair.."
-" Sauron ! Son nom n'est que Sauron pas Mairon, il ne le mérite pas !! Comment osez-vous le soutenir !!? Ne vous a-t-il pas prit énormément des votres !? Des innocents !? Ne vous souvenez-vous pas de votre souffrance... De ce qu'il voulait faire ..." cria-t-elle avant de s'effondrer sur les genoux, les yeux brillants de colère, mais des larmes s'échappaient de ses yeux. Il baissa la tête pour observer cette silhouette voutée, effondré à ses pieds. 
-" Que vous a-t-il fait ? Qu'a-t-il commit ?" demanda-t-il d'une voix posé mais calme. Elle serra la machoire avant d'entreprendre son récit. 
-" Nous vivions dans une ville bordée de très belles plaines, de très beaux lacs... Notre seigneur était marié et eut une fille... Malheureusement, cette beauté, Sauron il la voulut pour lui. Il envoya son armée mais la ville résista. Enragé, il y alla et lança un ultimatum. Si il n'avait pas la fille du Seigneur prisonnière il brûlerait tout, même la ville... Le seigneur résista refusant de donner à ce monstre son unique fille. Alors il brûla tout. Et fit prisonnier le seigneur ainsi que la fille. Sous ses yeux il le tortura, lui infligeant les châtiments les plus cruels malgré ses suplications ! Il s'en délectait. Il mourrut dans les bras de sa fille. Puis Sauron partit, laissant la fille du seigneur dans une ville noircit et détruite. Elle enterra chaques cadavres de ses propres mains... Mais Sauron n'en avait pas terminé. Il détruisit de son feu, les plaines où il y avait de l'eau... les animaux moururent et il  n'eut plus de nourriture. La fille du seigneur resta seule vivant parmis des ruines, sous la pluie, le froid. Personne ne venait... Mais elle jura de se venger... car cette ville à été salie et pire on disait qu'elle permettait aux troupes de Sauron de s'y abriter nous traitant de traîtres !". Un lourd silence tomba après ce récit. Thranduil était horrifié. 
-" Vous êtes donc..  la fille du Seigneur... je suis navré..." murmura-t-il. Elle serra avec force les grilles. 
-" Vous comprenez pourquoi... je le hais... je souhaiterais sa mort plus que tout !" lacha-t-elle levant des yeux froids et sombres. La soif de vengeance y était inscrite.  
-" Je comprends..." dit-il doucement. Pouvait-il acéder à sa demande et lâcher Mairon entre ses doigts ? Il se sentit brisé de nouveau par le doute. Il n'arrivait plus à peser le pour et le contre. Il glissa une main sur la moitié de son visage ne sachant que faire. Il s'en alla, promettant qu'il reviendrait.  Il remonta et se laissa errer dans les couloirs du palais. Que devait-il faire ? Comment réagirait-il au juste désormais ? Même si Sauron n'était plus et qu'il était plus affaiblie, il restait une menace. De rage, il arracha les boutons de son manteau et le défit. Il s'enferma dans sa chambre et bût son vin sans se soucier combien il en buvait. Il voulait effacer ce sentiment qui le prenait. Un sentiment idiot ! La pitié n'affecterait pas le Maiar du feu ! Alors ne parlons pas de l'amour.  Car oui... il était amoureux... Mais d'une mauvaise personne. 
Il fixa d'un air vide sa coupe et la laissa glisser entre ses doigts, déversant le contenu sur le sol. Elle résonna lourdement en frappant les pavés. Comme une sentence. 

Le Pardon du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant