Le Pardon du Feu

Chapitre 15

-"Mairon dis moi... Qui aime-tu ?" demanda une voix grave et un peu caverneuse. 
-" Vous mon maître !" répondit le Maiar avec sincérité. Melklor l'observa assit sur son trône noir. Ses longs cheveux noirs bouclés bougèrent un instant. Il se leva et descendit les quelques marches sombres et s'avança vers son serviteur qui lisait un rapport. Il glissa deux doigt sous son menton et le força à lever les yeux. Un léger sourire apparut. Mairon écarquilla les yeux mais ne dit rien. 
-" Tu m'aime donc ...? N'est-ce pas plutôt le pouvoir que tu aime ?" demanda-t-il forçant au roux à continuer de le regarder.  Mairon avala sa salive. 
-" non Maître... C'est... C'est vous !" murmura-t-il la gorge sèche. Melklor le lâcha subitement et tourna lentement autour de lui. 
-" C'est vrai les serviteurs doivent aimer leurs maitres..." dit-il avec une voix doucereuse. Le Maiar inclina la tête. Il continua de tourner avant de demander d'une voix froide. 
-" Qui hais-tu ?" 
-" Les elfes !" s'exclama Mairon ne retenant pas la haine qui coulait dans sa voix à l'appellation de ce peuple. 
-" Et si un jour ils me tuaient... Me vengerais-tu ?" Le Vala déchu était juste derrière lui, et ses lèvres frôlèrent son oreille. Il frissona mais resta calme. 
-" Oui !"répondit-il. Un léger rire sortit des lèvres du Vala qui s'écarta de nouveau et marcha vers son trône. 
-" Tu ne devrais pas m'aimer autant Mairon..."
-" Vous m'avez sauvé la vie Maître !" s'écria Mairon qui éleva la voix refusant d'entendre une telle chose. Melklor s'arrêta et tourna juste son visage, restant de dos. 
-" Pour toi oui... Mais ne t'ai-je pas détruis ? Peut être que je t'ai promis une vie de solitude ? De souffrance ?" interrogea-t-il. Mairon sentit la colère l'envahir. 
-" Non c'est faux !! Vous mentez pour me tromper ! Me faire flanchir ! Je vous sers et je vous servirais jusqu'à la mort !!" cria-t-il. Un long silence dura, dans cette salle sombre et immense. Mairon se rendit compte de l'irrespect qu'il a eu et posa un genoux à terre, baissant la tête. 
-" Veuillez me pardonner Maître... je ne voulais pas vous manquez de respect !" murmura-t-il. Il se doutait que Melklor ne laisserait pas passer un seul caprice et crie de sa part ! Des pas et le bruissement de la cape le fit tressaillir. 
-" Mairon... Je suis sérieux. Tu sera peut être seul... Si je meurs...". Il ne dit rien, serrant les lèvres. 
-" Pour l'instant tu es encore sous mon contrôle ! Tu es mon pantin !" lacha brutalement le Vala déchu d'une voix cruelle. Il sentit soudain quelque chose envahir son corps. Il poussa un cri de douleur, et se débattit. Le rire démoniaque de Melklor résonna. Il convulsa de nombreuse fois, sa chemise fût déchiré avec violence, le griffant. Il inspira, jetant un regard affaiblit a son maître qui tendit ses mains et planta ses ongles noirs dans sa poitrine. Mairon hurla et tenta de combattre la brûlure interne qui l'envahissait. 
- "Ton âme est à moi... Mairon... Ne l'oublie jamais !" siffla Le Vala déchu. Puis il le libéra de ses doigts. Le sang coula de ses plaies. Le Maiar se dressa doucement rampant, serrant les dents. Il parvint à se lever et partir vers ses appartements, où il s'effondra sur son fauteuil. Il pansa ses plaies profondes et regarda son miroir. Il y vit un reflet, aux cicatrices profondes. Ce n'était pas que des cicatrices de combats. C'était les preuves de "l'amour" comme disait Melklor. Il glissa ses doigts sur les dernières marques qui barrait sa poitrine. Cela a été fait avec son sceptre. Mais cela ne lui enlèvera pas cette fascination et cette reconnaissance qu'il avait pour lui ! Les yeux de Melklor parfois le vidait littéralement de son énergie lorsqu'il n'avait pas d'idées sadiques. Il se changea et donna des ordres aux orcs et aux wargs. Il sentait la colère enfler. Et Melklor l'alimentait ! Sa haine envers les elfes était irrémédiable et il ne pensait pas une seconde a vouloir discuter avec eux ! Quand il avait tué Celebrimbor, il voulait continuer. Et durant les guerres, il en tua des elfes. Gil Galad fût réduit en cendres. 
Voilà son travail et sa passion ! Faire souffrir ce peuple qui a rejetté son maître !