Chroniques d'une Mercenaire - Tome 5 : Divinité Temporelle [Terminé]

Chapitre 11

Sans beaucoup d'enthousiasme, Leïmy se laissait entraîner par Negg dans les riches couloirs du palais d'Arancha.
Alors qu'ils avaient quitté Rilin il y avait seulement trois heures et qu'ils digéraient encore leur repas de midi qu'ils étaient parvenus à prendre en tête à tête sans Sire Délèk, Negg avait déclaré avoir une idée pour découvrir des informations sur Iphamme.
Le rouquin partait du principe que, si un dieu conseillait de la trouver, elle devait forcément être une personne d'importance dont il y avait trace quelque part. Leïmy n'avait guère été convaincue par ce raisonnement mais elle l'avait tout de même suivi.
Negg tourna à l'angle du couloir et ils arrivèrent face à une haute porte en bois sombre dont les gravures étaient emplies d'or. Negg l'ouvrit et s'effaça de l'entrée pour laisser passer Leïmy.
Cette dernière leva les yeux au ciel. Elle ne savait toujours pas pourquoi Negg était de temps en temps pris par un élan de galanterie plus prononcée qu'à l'accoutumée qui le poussait à se comporter comme un chevalier servant. La jeune fille trouvait cela très ironique.
Elle s'arracha à ses pensées en entrant.
De l'autre côté du battant de bois, elle découvrit une gigantesque bibliothèque. Sa taille devait bien valoir celle du palais du Conseil à Welkonn mais dans un style différent.
De forme carrée, la pièce s'élevait sur deux étages. On atteignait le second par l'un des six escaliers aux marches décorées de motifs. Ce deuxième étage n'était pas fermé par des murs mais par des balustrades rappelant à nouveau la bibliothèque du palais du Conseil. Entre les grandes étagèrent fixées aux mures et les barrières, il y avait juste suffisamment d'espace pour se déplacer. Les étagèrent étaient organisées de la même manière au rez-de-chaussée, elles faisaient le tour de la pièce, poussées contre les murs.
Le reste de la salle était occupé par plusieurs tables rondes en bois clair et foncé, entourées de confortables fauteuils recouverts de brocart de différentes couleurs. Un tapis aux teintes chatoyantes se déroulait sur toute la longueur de la pièce et, pour terminer, la plus grande partie du plafond était une coupole de verre dont le tour était des vitraux qui projetaient des taches colorés dans la pièce.

« Ça vaut le coup d'œil, hein ?

Lança Negg en entrant derrière sa compagne.
Leïmy, se souvenant parfaitement de la passion du rouquin pour les livres, lui donna un coup de coude et le taquinant :

- Tu dois être heureux ici, toi.

- Si nous n'avions pas tous ces problèmes, peut-être.

Répondit sombrement Negg. Leïmy redevint sombre à son tour, sa frivolité n'ayant duré que quelques secondes, comme celle de Negg.
Sans avoir besoin de se mettre d'accord, ils parcoururent les rayonnages du regard, tentant de deviner quelle section aurait pu leur apporter les réponses qu'ils étaient venus quérir mais ils ne repérèrent aucune indications susceptibles de les guider.
Leïmy avisa tout de même quelque chose, ou plutôt quelqu'un, à qui il arrivait d'être utile. D'un mouvement du menton, elle montra Dévlin à Negg.
Le nécromancien était assis à une table, la tête soutenue par une main, il était plongé dans un épais volume. Les deux mercenaires vinrent s'installe en face de lui, le tirant de sa lecture dans un sursaut. Il soupira de soulagement en voyant qu'il ne s'agissait que de Leïmy et de Negg mais également d'exaspération, agacé d'avoir été effrayé de la sorte pour rien.
Il demanda :

- Que faîtes-vous ici, tous les deux ?

- Que lis-tu ?

Questionna Negg sans répondre à son frère et, sans patienter, il tira le livre posé devant lui et le referma pour pouvoir lire le titre qui était "Lois et fonctionnements d'Arancha".
Le rouquin leva un sourcil, surpris. Ce n'était pas le fait que son frère cherche à se renseigner sur la cité du désert qui l'étonnait mais celui qu'il le fasse dans des pages jaunies. Il se serait plutôt attendu à ce que Dévlin interroge les habitants. C'était une technique qui lui ressemblait davantage mais il avait remarqué que le nécromancien était plus renfermé et taciturne qu'à la normal. La faute à sa séparation avec Maige.
Negg lui rendit l'ouvrage en demandant :