June.

Chapitre 2

*Point de vue June*

Les jambes flottant dans le vide, je regarde la ville de New York avec ses rues toujours bondées.
La porte s'ouvre ; je ne me retourne même pas.

Mlle Brown : - June... Voilà ta famille d'accueil. Je te présente Cathy et Dan.

Moi : - Oh Cathy, quel prénom de vieille ! Je sens que j'vais m'éclater parmi vous.

Mon but n'est pas d'effrayer ce couple... À vrai dire je n'en ai strictement rien à faire. Je dis ce que je pense c'est tout.

Je tourne la tête. Ce couple est là, debout à l'entrée de la pièce, me regardant comme si j'étais un animal en furie que personne n'ose apprivoiser. L'homme a l'air désespéré et cette femme a l'air sévère. Elle n'a pas intérêt à monter le ton avec moi ! J'ai 18 ans, je suis majeure et vaccinée.

Cathy : - Ecoute Maddie, je tenais à te dire que Dan et moi sommes heureux de te recevoir chez nous !

Moi : - JUNE ! Putain ! C'est si compliqué ? Qui c'est qui lui a dit que je m'appelais Maddie ? J'm'appelle pas Maddie !

*Point de vue Cathy*

Elle a l'air si triste... Ses yeux bleus sont éteints ; aucun sourire ne s'affiche sur son visage. Ses longs cheveux blonds sont ternes et sans vie. Elle est grande et mince, beaucoup trop mince. Ses habits noirs recouvrent ses cicatrices et ses bleus pourtant apparents sur ses bras et ses cuisses.

Je ne peux même pas imaginer ce que cette jeune fille a dû endurer durant sa vie, elle est très agressive et arrogante.

Je ne comprends pas pourquoi elle s'est mise en colère lorsque je l'ai appelée "Maddie". C'est pourtant le prénom qui est écrit dans son dossier..!

J'aimerais pouvoir l'aider à la sortir de ce trou.

*Point de vue June*

Je déteste plus que tout qu'on m'appelle "Maddie".

Moi : - C'est June, c'est tout ! June, et simplement June.

Cathy a l'air très gênée, j'ai peut-être été un peu trop dure ? Mais non, c'est moi, je suis comme ça, je l'ai toujours été, je le serai encore.

Cathy : - Bon. Je pense qu'on va y aller... June.

Moi : - C'est pas comme si j'avais le choix. vous m'avez pas laissé choisir la famille que je veux, dis-je en m'adressant à la gouvernante.

Mlle Brown : - June ! Ça suffit ! Dan et Cathy sont les seuls parents qui veulent de toi !

Moi : - Toi la ferme ! Je te déteste ! Je vous déteste ! SORTEZ !

Je déteste plus que tout au monde Mlle Brown.
Cette femme qui s'occupe de moi par force depuis déjà plusieurs années est une pure sorcière.

Elle ne m'a jamais laissée sortir ; ça doit faire environ 10 ans que je ne suis pas allée dehors. Je suis toujours sur le rebord de ma fenêtre avec la belle ville de New York, que je contemple les étoiles dans les yeux.
Je la regarde pendant des heures ; je n'ai rien d'autre à faire. C'est ma seule amie.
Je me dis qu'un jour, peut-être, j'aurai enfin la liberté d'aller marcher seule au milieu de tous ces gens et ces immenses tours.

Pourquoi ai-je une vie aussi nulle ? J'aurais préféré ne pas naître.
À présent j'aimerais disparaître, même si je ne pense pas être dépressive. Je n'ai pas de but ni de commencement, ce sont sans arrêt des journées sans fin ni sens qui complètent mon univers complètement vide que j'appelle "ma vie".

Je suis arrivée dans ce foyer toute petite, après que mes parents m'aient battue puis abandonnée, puis que Mlle Brown me trouve dans un parc, seule.