Chapitre 24

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Une nouvelle journée commence, toute aussi banale, que les autres.

Je fais ma routine du matin. Je dis au revoir à Juliette et pars.

Lorsque j'arrive au lycée, j'aperçois mes potes. Ils sont entrain de parler à June. Je ne veux pas voir cette pétasse une fois de plus !

Dans la direction opposée, il y a Carina. Elle m'avait envoyé des messages, alors je la rejoins :

- Salut ! commençai-je.

J'arrive de profil, alors je lui fais un bisou sur ses cheveux.

- Coucou ! mes souria-t-elle.

- Je suis désolé je viens tout juste de voir tes messages, déclarai-je.

- C'est pas grave t'en fais pas. Au fait, t'es pas avec les gars ?

- Si mais ils parlent à l'autre conne.

- Ah ouais, je vois...

- J'ai fais une très grosse erreur, maintenant elle me colle et me suit de partout. On dirait un p'tit chien ! m'énervai-je.

- Tu sais, en vrai elle est gentille. C'est juste qu'elle t'apprécie bien, rigola Carina.

Je sors mes écouteurs en attendant que la sonnerie retentit. Je lui en tends un et elle le met. La musique se lance, et plus aucun problème ne parvient à ma tête.

J'essaie d'oublier...
Oublier ce qui m'empêche de vivre, ma vie, comme je l'aurai souhaitée, en compagnie de mes soeurs que j'aime.
Je me force à renoncer au pessimisme, et privilégier plutôt l'espoir...

- Tout va bien ? T'as l'air perdu ? me demanda Carina.

- Non non... Je pensais juste à quelques chose... réfléchis-je.

Il était l'heure d'aller en salle de cours. Je laisse Carina et rattrape la bande, qui était déjà sur le seuil de la porte :

- Tenez, M. Gunburs. Vous allez vous installer au fond. Il y a une chaine abîmée. En plus, vous éviterez de bavarder avec votre voisin, m'interpela le prof.

La chaise à coté de Tim était clairement coupée en deux. Je ne sais pas quel est l'élève qui a fait ça, mais il doit avoir un sacré cul.

La petite chaise au fond, m'attendait déjà. Elle paraissait encore plus seule et désespérée que moi.

Le professeur déroule son cours, tandis que Parker et Tim, échappent de temps en temps, des regards, pour vérifier si j'allais bien. Je leur renvoie de la détresse.

Quand soudain, je fouille dans ma poche et frôle un papier froissé. Qu'est-ce que c'est ?

Je voulais te dire que je t'ai piqué ton chargeur. Je pouvais pas t'envoyer un message, car j'ai plus de batterie évidemment.

~ Juliette

Putain ! Juliette ! Ce n'est qu'un chargeur, je le sais, mais j'en ai besoin des fois moi !

Je vérifie le dos, aux cas où, si il y a autre chose. En effet, il y a autre chose, mais... c'est une écriture différente...
C

es mots me transpercent les yeux...

Vous ne viverez plus pour longtemps.

Mon cœur s'arrêta de battre pendant 3 secondes. Ma respiration s'accélère. C'était encore ce squelette...
J'en étais persuadé.
Comment a-t-il fait pout écrire ?!?

Je sais que je vais mourir, mais je n'ai plus peur de lui...
De toute façon, que faire ? Demain à l'heure qu'il est, je serai probablement plus ici, ni mes soeurs...

Je froisse le papier avec colère et le jette par la fenêtre. Le prof ne m'a pas vu.
Tim m'envoie un regard qui traduit : " Qu'est-ce que t'as fait ?", puis se retourne.

À peine le cours était fini, je fonce sur un gars et lui déboîte presque l'épaule. Celui-ci crie quelque chose, surment une insulte.

Sans m'en rendre compte, mes jambes se retrouve dans un lieu : je suis aux toilettes pour garçons. La rage m'emporte et prend le dessus sur moi. Je tape les portes, et mon poing s'enfonce contre le mur. Sur la porte se dessine un trou.

Merde ! Il faut que je me calme...
Détend-toi !!
Après plusieurs minutes, je ressors de la salle :

- On t'a vu défoncer l'épaule d'un gars. Tout va bien ? me demanda Will.

- Tes cheveux, et ta peau ! On dirait tu t'es battu avec un ours, enrichit Tim.

En me défoulant sur la porte, je n'avais pas fait attention, mais quelques morceaux de bois avaient écorché une partie de mon visage.

- Ce n'est rien. J'ai simplement glissé... répondis-je.

Ma colère partit. Mes muscles étaient moins serrés, et ma respiration redevint normale.

La suite de la journée fut particulièrement pénible et lourde. Cette routine commence sérieusement à me taper sur le système ; le bus qui s'arrête, puis qui reprend, les cours qui débutent, puis se finissent, les journées qui sont de plus en plus longues, le soleil qui se lève, puis se couche. Tout ça m'énerve !! Toujours la même chose, qui se répète sans cesse !!

Mon ancienne vie me manque...

J'ai l'impression que le monde s'écroule sous mon regard, sans que je ne réagisse. Les personnes pensent que tout va bien, que tout peut se résoudre. J'aimerai leur dire qu'ils ont tort. Mais je ne peux pas...
Je ne peux pas non plus, briser leurs chances...

Ils ne savent pas ce que ça fait, de savoir le moment où l'on va mourir.
C'est comme si c'était une mort lente et douloureuse. Ou plutôt, une souffrance silencieuse, sans savoir quoi faire...

The ImmortalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant