Chapitre 25

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PDV Maria

Je me lève de ce foutu lit. Aller courage, c'est bientôt le week-end. Et peut-être bientôt ma dernière heure...

Hier soir, Juliette et Clément ont creusé un grand trou, au fond de notre tout petit jardin, minuscule. C'était notre plan.

Nous savions que cet être maléfique, pouvait voir ce que l'on faisait, mais tant pis. C'est notre seule chance.

Ma voiture démarre machinalement. J'entends le moteur ronfler, et le volant glisse sous mes mains. La fenêtre ouverte, l'air agite mes cheveux. La lumière du jour carresse mon visage, et l'odeur de l'herbe fraîche, réveille mes narines. Le vent bouscule doucement les branches des arbres, des forêts. Des paysages défilent sous la fenêtre. Je ne les avais jamais remarqués auparavant. Ce moment à l'air éphémère, mais pourtant si agréable. Alors que, c'est juste un instant dans ma voiture.

La voiture garée, j'embarque mes affaires avec moi et débute cette journée qui semble être unique pour une fois.

Vivre le moment comme si c'était le dernier...

Ces mots résonnent dans ma tête.
C'est ce que me répétait ma mère.

C'était une femme superbe, remplie de rêves, et de projets. Ambitieuse, elle souhaitait tout réussir dans sa vie, et d'avoir de magnifiques enfants. Elle disait qu'on était ses merveilles à elle.

Mon père, lui, il était un peu plus réservé, mais toujours drôle et attentionné. Je l'ai un peu moins connu, malheureusement. Occupé par le travail, je le voyais rarement.

Parfois, j'aperçois une partie de mon père chez Clément, et une partie de ma mère, chez Juliette...

- Salut, tu as l'air perdue ? Tout va bien ? m'interrompit une fille de mon âge.

- Oui, tout va bien. Pour une fois, je suis heureuse, lui répondis-je.

Elle ne comprenait pas mon comportement, mais elle semblait gentille. Elle reprit,

- Je suis contente pour ton cas, mais ça te dérange si je m'installe ici, à côté de toi ? Y'a plus beaucoup de place, me demanda-t-elle.

- Ouais, bien sûr.

Elle s'installa à gauche. Pourquoi je lui ai répondu ça ?
C'est vrai, malgré la fin qui est de plus en plus proche, je me sentais libre, et resplendissante.

Cependant, il faut avant tout, me concentrer sur le professeur et son cours.

Ce soir, je ne travaille pas au magasin, le patron m'a accordée un jour de repos.

Mon téléphone vibre :

- Coucou c'est moi Juliette. Je voulais te dire que ce soir je pars à Richmond, voir quelqu'un. ~Juliette.

Je m'en souviens maintenant, elle m'en avait parlé. Je crois que Léo qu'on avait rencontré au lac, a gardé contact avec Juliette.

Je mange mon repas de midi, au bord d'une fontaine. En me promenant dans la ville, les boutiques apparaissent lumineuses, et bondés. Des personnes marchent d'un pas saccadé, elles sont surment pressées, d'autres encore sont au téléphone, entrain d'appeler leurs proches, ou même, certaines sont immobiles sur un banc, peut-être font-elles de la méditation ?

Beaucoup de gens détestent la ville. J'étais de leur avis autrefois, lorsque j'habitais à Atlanta. Mais mon avis a changé, cela dépend de la ville, où l'on est. Vancouver est magnifique, on peut trouver tout ce que l'on souhaite.
Je me souviens que mes parents me répétaient que la ville est une source d'étouffement clos. Ils n'avaient peut-être pas tort, dans un sens.
Mon ancienne maison me manque terriblement. Dedans, j'avais de multiples souvenirs et moments nostalgiques, en compagnie de ma famille entière. En y repensant, je souris.

Parmi la foule de gens qui remplit la rue, mon regard est attiré vers un jeune garçon. Il doit avoir 7 ans. Sa petite main est serrée par celle de ses parents, qui le rassurent. Cet enfant reflète un sourire éblouissant.
On dirait mes parents et moi, lorsque nous nous premenions dans les champs et dans la forêt. Juliette et Clément étaient probablement pas encore nés, ou alors, maman était peut être enceinte.

Je restai plusieurs minutes, voire plusieurs heures assise sur cette fontaine, en observant les passants, et en nourrissant les pigeons qui passaient par là. Ceux-ci, se battaient pour recevoir, ne serait-ce qu'une miette de mon pain.

Je regarde l'heure. Il était presque 19h. Oula, j'ai pas vu le temps passé moi !
Je me dirige vers le lieu, où j'avais laissé ma voiture.

Je ne sais pas pourquoi, mais cette journée était belle. Pourtant, elle a l'air banale, dit comme ça. Je viens de réaliser que ;

c'est en perdant les choses les plus préciseuses, que l'on se rend compte de leur valeur.

Encore une phrase de ma mère.

J'avais hâte de pouvoir rentrer, et profiter enfin du week-end !

En rentrant, de la maison, il n'y a pas Juliette, ni Clément :

- Coucou ! C'est moi ! criai-je.

Personne ne répondit. D'habitude, Clément joue à sa console, ou est dans sa chambre. Je m'étais souvenue que Juliette devait partir à Richmond. Mais, c'était 19h30, elle devrait revenir.

Je pose mes affaires et fouille partout dans la maison. Je regarde dans le jardin, et aperçois deux tas de terre, et un autre trou à côté. Pourquoi ils ont creusé deux trous ? Et pourquoi sont-ils rebouchés ?

Mes questions s'arrêtèrent, lorsqu'une main m'aggripe violemment mon cou avec une corde. Quelqu'un m'étrangle !!Je me débats, et tente de frappe mon agresseur.

Ma tête se tourne péniblement et mes yeux plongent dans les deux gros creux vides et froids qui inspirent le chaos. Ce crâne paraissait plus vrai que nature. Je hurle à la rescousse :

- CLÉMENT !! CLÉMENT !!! hurlai-je en panique.

Les yeux ruissellent sur mes joues.
Celui-ci apparait toujours pas. J'arrive tant bien que mal à m'echapper des bras du démon. Je cours aussi vite que possible dans la maison. Je m'enferme et me cache dans ma chambre.
Je panique, je tente de rester calme.
Même si ça m'est impossible. Je suis recroquevillée dans un recoin.
Le squelette frappe la porte de coups. Il arrive à la casser et pénètre dans la chambre :

- DÉGAGE !! CASSE-TOI DE CHEZ MOI !!!

Il s'approche de moi et aggripe violemment mes cheveux. Il me traine au sol. Un couteau était sorti du tiroir, il le prend et me transperce un oeil. Je hurle de douleur. La sensation est terrible. Personne de peut comprendre ce que je vis. Mon corps est secoué, des spasmes envahissent mes jambes. Une grosse coulée de sang rouge foncé s'écoulent de ma bouche. Je crache, mes vêtements sont tous tachés.

La chose me traine jusqu'au jardin, et me balance dans le dernier trou. Je ne peux plus bouger, je suis collée au fond de la terre.

Le démon commence à reboucher le trou,grâce à une pelle. Je crie, ou plutôt je m'égosille une toute dernière fois la voix.

Cela fait 5 minutes que je suis entièrement ensevelie sous la terre. Je suis emprisonnée pour l'éternité.
Où étaient Clément et Juliette ?
Mals attend, les deux autres tas...
C'ÉTAIT EUX !!

Je commence à suffoquer, et à étouffer. La terre est beaucoup trop dure pour que je puisse me dégager d'ici.
L'oxygène commence petit à petit à manquer à mon organisme. Ma tête se brouille, ma vision devient floue.
C'est donc ça, cette sention...
Le fait de mourir.

Pleins de flashbacks, surviennent dans ma tête. Il y a tous les moments passés à Atlanta, Juliette qui fait du vélo pour la toute première fois, Clément qui gagne son match de baseball. Et celui duquel, Clément qui ouvre ce fameux cercueil. Ce moment qui nous a conduit jusqu'ici.
Finalement, il y avait peut-être une solution ? Refermer le cercueil. Cette éventualité aurait pu éviter tout ce que nous avions vécu en venant ici...
Je ferme les yeux, et...

Maria succomba dans les Enfers et rejoignit son frère et sa soeur.

The ImmortalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant