Chapitre 22

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Dans la forêt, je cours aussi vite que possible. Mon regard est focalisé droit devant moi, je ne me retourne même pas. Peut-être qu'une personne me poursuit ? Mon coeur, mon souffle, et ma panique s'accélèrent. Qu'est-ce que je fais ? Pourquoi je suis ici ? Où sont Juliette et Maria ?

Je trébuche sur un rondin de bois. J'enchaîne des roulades au sol. J'ai très mal, mon genou est ensanglanté. Je me mets à sangloter. Je souffre, je ne me sens pas bien. Finalement, il n'y a personne qui me pourchasse. Je ne peux m'empêcher de sentir les arbres qui m'entourent et me font suffoquer. Ils m'oppressent.

Mes jambes essaient péniblement de se mettrent debout, sur mes deux pieds. Je regarde autour de moi. J'analyse ce qu'il se passe...

Des tas de cadavres sont emplilés les uns sur les autres, ils ne possèdent plus de yeux. Ils me fixent tous, de leurs orbites vides qui traduisent l'agonie. Un détail attire mon regard. Je sens au plus profond de mon coeur, un profond dégoût. Je ne peux pas croire ce qu'il se déroule sous mes yeux. Je suis épouvanté et horrifié d'observer des bébés et des enfants jeunes, pendus à des cordes, à côté du tas de cadavres.

Un cri, ou plutôt un hurlement s'échappe de mes tripes. Celui-ci est étouffé, comme si j'étais sourd, comme si j'avais des acouphènes, et que mes oreilles sifflaient.

Quel est ce massacre horrible ?!! Cette hallucination est entrain de percer mes yeux, à travers cette boucherie humaine. Je ne peux pas le croire...
Et pourtant je peux identifier ce qui s'expose sous mon regard.

Tout mes membres sont petrifiés au sol.
Ce carnage infecte, m'empêche de de lever ne serait-ce qu'un doigt.

Je perçois une odeur de sang nauséabonde. Mon regard se jette aux alentours, et tombe sur un rat qui se fait déchiqueter l'estomac par des vers. Des hiboux et des oiseaux sont cloués sur des troncs de chênes. Une ligne rouge s'écoule d'eux. C'est du sang, et il est frais.

Quelle est cette vision ?! Qu'est-ce qu'il m'arrive ??!!

Quelque chose m'aggripe le bras. Quelque chose de froid et glacial.
Une voix étouffée parvient jusqu'à moi :

- Clément ! Clément !

Une personne me secoue. J'entrouve les yeux. Je suis encore sous le choc. Un mal de tête m'envahit. Ma vision devient légèrement flou. Et je flanche par terre.

- Aidez-moi ! Il ne se sent pas bien ! Clément ! Tu m'entends ??! me cria quelqu'un au loin. Je suis incapable de distinguer mon interlocuteur.

On me frappe la joue pour tenter de me réveiller. La méthode est peu efficace, mais après un long moment, j'arrive petit à petit à reprendre esprit.

Mon interlocuteur me relève et je peux de nouveau marcher. Je me rends compte que je suis dans une salle de classe. Je n'ai absolument aucun souvenir de ce qu'il s'est passé en début de journée.

Je viens de faire un cauchemar, un rêve, un malaise ? À vrai dire, je n'en sais rien...

- Mec ? Ça va ?

Je tourne faiblement la tête et aperçois Tim. J'ai à peine la force de parler.

- Ouais... hésitai-je, encore bouleversé.

- T'es sûr ? me demanda-t-il.

Je hôchai de la tête en signe d'approbation.

Il m'aida à m'installer sur ma chaise. Le prof était venu à ma rescousse, il était positionné à côté.

- Si vous ne vous sentez pas bien, M.Gunburs, vous pouvez aller à l'infirmerie, me proposa le professeur.

- Non, tout va bien merci, répondis-je.

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