Forêt Noire

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Je détestais voyager en avion, surtout quand le vol allait durer une éternité. Les lieux confinés n'étaient pas ma tasse de thé, mais je m'y accommodais quand je n'avais pas le choix. Mais si je pouvais les éviter, je les évitais.

Un homme à la peau halée était assis en face de moi. Son crâne et sa barbe étaient bien rasés, son treillis impeccable. Je remarque l'insigne décoré d'une paire d'aile : Armée de l'air. Surement un commando parachutiste ou un aviateur. Il se lève et me tend la main, je l'accepte.

-Sergent Idris Miller, Armée de l'air.

Bingo.

-Major Mila Sanders, j'avais demandé une équipe réduite, je ne m'attendais pas à ce qu'on soit deux.

-Rassurez vous Major, deux autres membres de notre équipe nous attendent déjà sur place.

Pas de second degré, foutu aviateur...

Je n'avais jamais travaillé avec un membre de l'Armée de l'air, je n'en ai pas eu l'occasion. On ne trempait pas forcément dans la même came. Si Frank l'avait choisis, ce n'était surement pas anodin.

Avec son air solennel, il me tend une chemise blanche que j'accepte en soupirant. Frank m'avait déjà fait un topo complet de cette mission. Je n'avais pas besoin de grand-chose si ce n'était l'endroit où se trouvaient ce foutu labo et l'objet de la mission.

J'ouvre la chemise qui contenait seulement trois photos satellites. Je hausse les sourcils en regardant le Sergent qui attendait ma réaction.

-C'est au milieu de nulle part, comment ont ils pu le localiser ?

-Notre taupe a mis plusieurs années à le localiser. Les bruits de couloirs étaient ses seuls indices. Le gouvernement garde précieusement leur paperasse. Il lui a fallu plusieurs mois pour obtenir un passe-droit. Me répond Miller.

-Vous étiez chargé de récolter les informations de la taupe ?

-Oui, nous étions en contact une fois par mois.

Je hoche la tête et jette un œil sur la seconde photo. On distinguait avec peine le laboratoire, mais un camion blanc transperçait le ciel.

-Après avoir réussi à localiser le laboratoire, nous avons surveillé jour et nuit les allers venus de ce camion. Nous pensons qu'il fournissait de la nourriture ou du matériel.

-Ils vivaient tous là-bas. Je déduis en fermant la chemise.

-Oui, trop d'allers et venus aurait été suspect. Si l'arme chimique se trouve là-bas, nous devons la détruire.

-On ne peut pas détruire une arme chimique sous peine de propager ce putain de virus. On doit le prendre et l'enfermer à triple tour. Nous devons le ramener au gouvernement français.

-Rien ne dit qu'il ne pourra pas l'utiliser.

-Ce n'est pas notre problème, nous obéissons aux ordres, le reste, c'est à eux de gérer. Pas d'autres documents ?

-Non, nous n'avons que sa Major. Notre taupe ne voulait prendre aucun risque de se faire prendre. Toutes les informations nous étaient transmises en code que seuls lui et moi connaissions.

-C'est-à-dire ?

-Ce laboratoire a été construit en 2038, une équipe de trois personnes travaillent sur cette arme depuis 2039. Nous ne savons pas ce qu'elle est capable de faire, mais aucun risque n'est à écarter.

-Un jeudi comme un autre ! Je m'exclame en attachant ma ceinture.

On n'était jamais trop prudent avec cet engin de malheur. Une dizaine d'heures de vols nous attendait et j'étais seul avec Top Gun. Pas aussi sexy que Tom Cruise et pas non plus très bavard. Miller se contentait de regarder à l'extérieur en gardant cet air solennel qui commençait légèrement à m'agacer.

Amour FuturOù les histoires vivent. Découvrez maintenant