Les Inconnus

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-Ce n'est pas possible, ce n'est pas le Blair Castle! S'exclame Paula en agrippant mon poignet.

-Nous devons avancer, restez à côté de moi et quoi qu'il arrive ne me lâchez pas d'une semelle. Ne paniquez pas, ça ne sert à rien à part nous mettre dans la merde. Ok ?

Elle hoche rapidement la tête et accepte le couteau que je lui donne.

-Vous plantez et vous tournez. Je lui explique en mimant le geste.

-Je plante et je tourne, ok, je vais y arriver.

Oui, enfin, elle pouvait toujours rêver, mais au moins, elle était rassurée et moi, je pouvais réfléchir sans l'entendre geindre toutes les cinq minutes.

-Dîtes moi votre prénom, si nous mourrons ensemble au moins, je saurais. Me demande-t-elle, les yeux brillants.

-Une fois morte, mon prénom ne vous servira à rien, mais si vous y tenez. C'est Mila.

-Mila, c'est joli.

-Si vous voulez, venez.

Nous avançons, sur nos gardes les sens en alertes. J'avais des yeux partout, je ne savais pas ce qu'il se passait, il y avait forcément une explication logique. Ce n'était pas le Blair Castle, ou c'était une mauvaise blague.

Paula marchait à mes côtés en respirant bruyamment. Elle avait peur et en tant que scientifique, je pense qu'elle se posait mille questions. Tant qu'elle ne me les posait pas.

L'allée normalement en pierre était recouverte d'herbes. La pelouse habituellement bien tondue m'arrivait aux genoux. Il n'y avait plus un seul gravier, plus une seule trace de pierre. Plusieurs arbres qui n'étaient pas là à l'origine cachaient l'entrée du château. Ou plutôt de la ruine qui se trouvait devant nous.

Nous étions bien devant le Blair Castle.

C'était un rêve. J'étais encore assommée et j'étais en train de rêver. Ou bien, je suis morte. Oui, c'est ça, je suis morte dans l'explosion et mon esprit ère dans une sorte de paradis post apocalyptique où la nature a repris ses droits.

Nous contournons l'amas de pierre recouverte par la mousse à la recherche d'une brèche. Une explosion aurait pu causer cet effondrement, pour l'instant, il nous était impossible d'y entrer. Nous n'avions plus aucune trace du Major Cameron.

-Nous devons continuer jusqu'à Glasgow. J'annonce défaitiste.

-Quoi ? Mais c'est à 45 minutes de marche au moins ! J'exclame Paula.

-Et bien après vous ! Je vous suis, je ne connais pas ce pays et vous semblez très bien le connaître pour une Anglaise.

-Je suis d'origine espagnole, j'ai vécu en Écosse après mes études en Angleterre. Donc non, je ne suis pas Anglaise et oui, je connais bien l'Écosse !

-Ne vous énervez pas, vous allez vous fatiguer pour rien. Vous aurez besoin de votre énergie pour marcher. Je lui dis le ton cinglant.

-Vous êtes vraiment désagréable !

-ça garde en vie apparemment. J'enchéris en espérant avoir le dernier mot.

Elle soupire et me dépasse en marmonnant dans ses moustaches. Je souris dans son dos, triomphante.

-Oh, allez, ne boude pas ! Je m'esclaffe en la suivant.

-On se tutoie maintenant ? C'est nouveau ? Grogne-t-elle sans un regard en arrière.

-Je t'ai dit comment je m'appelais et puis si nous devons marcher ensemble jusqu'à Glasgow, autant se tutoyer, tu ne crois pas ? Je lui propose en essayant d'adopter un ton agréable.

Amour FuturOù les histoires vivent. Découvrez maintenant