Amour Futur

Mission Suicide

Mila

2040 France

La cour était déserte. Bien. J'aimais la solitude.

Non pas que la présence de mes frères d'armes me dérangeait, mais je n'ai jamais été douée pour les relations humaines.

Mes parents sont morts quand j'avais 13 ans. Un accident de voiture. Moi, je fumais mon premier joint avec Justin, un de mes ex petit copain. J'étais entré dans l'âge con et la mort de mes parents n'avait pas arrangé la chose.

C'est Frank, le meilleur ami militaire de mon père qui a eu la chance de finir mon éducation. Le pauvre, je lui en ai fait baver, mais il ne m'a jamais laissé tombée. C'était un dur à cuire et entre dur à cuir, on avait tendance à bien s'entendre. En tout cas, je l'aimais bien, même si nos débuts furent difficiles. Il était comme un oncle et peut-être même mon seul ami.

Des amis, je n'en ai pas eu beaucoup. Frank partait souvent en mission et je l'accompagnais partout. Je changeais d'école presque tous les ans donc vous comprendrez que niveau ami, je n'avais pas trop le temps de m'en faire.

On vivait à la base, Frank travaillait aujourd'hui comme entraîneur des jeunes recrues. À force d'observer sur mes temps libre, j'y ai pris goût. À 18 ans, je me suis engagée dans l'Armée de terre. Aujourd'hui, j'en ai 32 et un grade pas trop déconnant.

Major Mila Sanders.

Résultat d'un travail acharné et d'un tuteur greffé à mon cul pour me faire gravir les échelons.

Pas de vie de famille, pas de maris, pas d'attache. Seulement quelques plans cul entre deux missions. Et ma solitude.

Je monte sur l'estrade et pose ma veste à côté de moi et regarde la pluie tomber. Je revenais du Venezuela, mon vol avait atterri il y a deux heures. Retrouver la fraîcheur du nord de la France me faisait du bien. Je n'étais pas une grande fan des grosses chaleurs. J'aimais l'air frais, la pluie et l'humidité. Une vraie Nordiste.

-Tu me fais une petite place ?

Frank s'assoit à côté de moi en soupirant bruyamment.

-T'as une cigarette ? Je lui demande seulement.

-Tu devrais arrêter, ça va te tuer un jour. Me répond mon oncle en me tendant son paquet de clope.

J'en tire une et l'allume avec son zippo favoris qu'il trainait partout. En argent avec un aigle gravé dessus.

-Dis celui qui fume un paquet par jour.

-Je suis vieux, pour moi, il n'y a plus d'espoir.

-On est au moins d'accord là-dessus.

Il ricane en s'en allumant une à son tour.

-Il faut qu'on parle Mila.

-Sinon tu ne serais pas là n'est-ce pas ?

-J'ai une mission pour toi.

-Et depuis quand mon entraîneur envoie un soldat en mission ? Je lui demande le ton taquin.

-Depuis que ce soldat en question est devenue une vraie tête brûlée. Me répond Frank en me donnant un coup d'épaule.

-Tu peux faire mieux que ça.

-Je ne suis que le messager, la moitié de notre armée se trouve sur le territoire anglais, ou du moins, ils essayent. C'est de pire en pire là-bas, Mila, nous avons perdu la moitié de nos soldats rien qu'en essayant de rentrer sur le territoire. Les gens sont devenus cinglés, des vrais animaux. Putain, ils se bouffent entre eux !