Le Dîner

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Cet idiot avait remarqué que j'avais défait mes liens sans pour autant s'en inquiéter. Il était donc impossible de sortir. Ou c'est justement ce qu'il voulait. Je n'eus pas le temps de réfléchir, car le médecin revient quelque temps après.

Il ferma la porte sur mon geôlier et se précipita vers moi.

-Je n'ai pas beaucoup de temps, les gens comme nous sommes surveillés. Vous devez trouver un moyen de vous enfuir.

-Je ne peux pas partir sans ma famille. Je lui réponds en secouant la tête.

-Vous devez vous sauver, vous et votre bébé s'il vous plait.

-Comment ? Il n'y a aucun moyen de sortir d'ici, c'est une vraie forteresse !

-Gauderic a pour projet de vous sortir ce soir. Il veut dîner avec vous, ses intentions sont très bizarres.

-Il est bizarre.

-Oui, mais il a une sorte de fascination morbide vous concernant. Méfiez-vous de lui, et partez quand vous le pourrez.

-La seule façon de partir d'ici et de mourir.

-Non, pas forcément. Vous êtes capable de le tuer, personne ici n'en est capable, il les contrôle tous grâce à des menaces. Nous avons tous une famille ici, ils sont dehors, au-delà du mur. S'il arrivait que l'un de nous désobéit, ils mourraient tous.

-J'ai ma famille moi aussi, il les retient prisonniers, il peut en faire ce qu'il veut !

-Pas si vous l'arrêter avant.

On frappe à la porte, Gilles sursaute et me glisse quelque chose dans la main.

-Quelques vitamines, il y en a assez pour deux semaines.

Puis, il part sans se retourner.


On vient me chercher dans la soirée. Deux hommes m'emmenèrent dans une sorte de salle à manger d'environs 30 m². Une grande table était installée en plein milieu avec deux couverts installés face à face. Je m'assois devant mon assiette, on me détacha et Gauderic entra.

Il avait troqué ses vêtements pour un smoking pingouin. Je me retiens de rire et baisse la tête sur mon assiette en faisant semblant de tousser. Il s'approche de moi et me tend la main. Je la regarde, suspicieuse et lui tend la mienne. Il la baisa et me lance un sourire charmeur.

-Heureux de vous revoir Mila.

-Vous devriez arrêter de faire ça, nous savons tous les deux que je suis votre prisonnière et que vous me détestez.

Il lâche ma main et se redresse en riant.

-Je ne vous déteste pas voyons !

-Je fais partie des responsables de votre arrivée ici.

-Oui, vous en faites partie et grâce à ça je dirige cette ville, je devrais vous remercier.

-En me libérant par exemple ?

-Oh non, j'ai besoin d'une compagnie. Féminine de préférence.

-Je suis mariée, j'ai une famille qui m'attend en nouvelle Écosse. Vous n'avez aucun droit de me garder ici, ma famille et moi.

Il sourit, et part s'installer en face de moi. Il prend sa serviette et la pose en dessous sa table, surement sa jambe. Puis, il reste silencieux un moment, sans me lâcher du regard.

-Votre mari. Crache-t-il.

-Relâchez-les et je resterai avec vous autant de temps que vous le voudrez. Je lui propose.

Amour FuturOù les histoires vivent. Découvrez maintenant