Attaque surprise

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Gauderic n'attaqua pas le lendemain, ni le surlendemain. Nous n'avions aucune nouvelle de notre messager, nous pensions que Gauderic avait posté des hommes partout dans la forêt et que notre homme était tombé sous ses poings.

Ysée n'était toujours pas arrivé et nous ne savions pas quand Gauderic frapperait. Jusqu'à ce qu'on ai l'idée d'attaquer les premiers. En tout cas, l'idée était de les affaiblir en nombre. D'après l'un de nos éclaireurs, ils étaient séparés en deux groupes dans la forêt. Il avait dispersé ses hommes. Moi, je pensais que s'était de la chair à canon, des appâts pour mieux nous abattre.

Après deux jours de pourparlers, nous partions en direction de la forêt à l'est du village. C'était notre terrain de chasse, nous connaissions chaque recoin, chaque arbre. Même si Gauderic s'attend à notre visite, il ne s'attendra pas à ce qu'on lui réserve.

Nous étions huit. Jaël, Vikem, Aaron et moi. Puis quatre autres chasseurs, les meilleurs que nous avions. Armés de nos arcs et nos couteaux de chasse, nous étions déterminés à tous les exterminer. La nuit était tombée, le moment idéale pour leur tomber dessus.

Après une petite heure de marche, une faible lueur attira notre attention. Séparés en groupe de deux, nous nous dispersions afin de les encercler. J'étais avec Jaël, depuis la nouvelle Angleterre, nous nous lâchions plus.

Jaël grimpa dans un arbre, je grimpe dans un autre à quelques pas du sien. Les soldats de Gauderic dormaient sous des tentes. Certains étaient autour du feu et buvaient en jouant aux cartes. Ces abrutis avaient allumé un feu. Jaël et moi échangions des paroles silencieuses.

Il avait aperçu des armes empilées dans une sorte de tipis, gardé par un homme qui piquait du nez. Il nous fallait ces armes. Je descends de l'arbre et m'approche doucement de leur armurerie. Armée de mon couteau, je me positionne derrière le garde somnolent et l'égorge d'un geste rapide. Je l'attrape avant que son corps ne touche le sol et le cache derrière le tipi.

Il n'y avait pas mal de leurs flingues revisités, des haches, des épées. C'était parfais. Le groupe d'hommes se chamaillaient sans remarquer ma présence et celle de quelques-uns de mes hommes. Les yeux rivés sur leur jeu, le regard trouble, ils ne nous voyaient pas approcher lentement d'eux. Tous armés d'un couteau, nous attrapions chacun d'eux avant de les égorger comme des cochons. Toujours en silence.

Puis, nous prenions des torches improvisées avant de mettre le feu à toutes les tentes dans lesquelles des hommes dormaient. Bientôt, nous entendîmes des cris d'agonie et de peur. Des hommes sortirent de leur tente et nous attaquèrent. Ils étaient désarmés, nous devions les empêcher de s'armer. Nous ne voulions pas attirer l'attention de l'autre camp.

Certains hommes sortaient de leur tente, en flamme et hurlaient en courant, dans l'espoir que les flammes s'éteigne. Nous nous battions à huit contre des centaines de soldats. Quitte à mourir, nous devions en tuer un maximum.

Bientôt, la clairière ressembla à une scène d'horreur. Des corps calcinés gisaient sur le sol pendant que d'autre se vidaient de leur sang. Jaël et Aaron tiraient pour nous couvrir du haut de leurs arbres durant que nous tentions de survivre face à tant d'homme.

Je tranchais des gorges, ouvraient des abdomens. Je tuais comme si je jouais tranquillement au Monopoli avec mes hommes qui se donnaient comme des fous. Bientôt, la fatigue nous prend. Je ne savais pas si nous allions survivre. Nous étions recouverts de sang et de sueur. Les hommes de Gauderic tombaient, mais nous avions l'impression que d'autre arrivaient.

Je ne savais pas si mes hommes étaient encore en vie. Je commence à reculer quand soudain, tout explosa autour de moi. Je vole en arrière et tombe près d'un arbre. Mes oreilles sifflaient. Je tente de me redresser, mais j'étais totalement sonnée. Des mains puissantes me soulèvent pour me remettre sur pied. Je cligne des yeux plusieurs fois et aperçois le visage de mon mari qui me secouait par les épaules.

-Mila, réponds-moi !

-Oui, ça va. Que s'est-il passé ? Je demande en secouant la tête pour me remettre les idées en place.

-Paula et d'autres hommes sont arrivés en renforts. Je crois qu'elle voulait tester ses bombes artisanales. Me répond Jaël.

Elle avait de la chance que leur campement se trouvait dans une clairière. Elle aurait pu embraser la forêt toute entière. Je me tourne vers la scène qui était une vraie boucherie. Il y avait des corps partout. Des corps complètement déchiquetés, brûlés à cause des explosifs. Des images de ma mission suicide me reviennent à l'esprit. Je me trouvais dans la même situation, mais à grande échelle.

Paula et mes hommes nous rejoignirent.

-Ils sont tous morts, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Me demande l'un de mes hommes.

-Nous prenons les armes et on se taille. Je réponds sobrement.

-Mes explosifs sont puissants. J'ai eu de la chance de ne pas avoir rasé l'Écosse de la carte. Plaisante Paula en regardant autour d'elle.

-Tu as fait du bon boulot. Je lui dis en tentant de sourire.

-Vous êtes dans un état ? Regardez-vous, vous êtes couvert de sang et de poussière.

-Nous devrions rentrer avant que Gauderic ne rapplique. On y va.

Tout le monde exécuta mes ordres et ramassèrent toutes les armes qu'ils pouvaient. Nous repartîmes au village, épuisé. Demain, Gauderic ne nous ratera pas. 

Amour FuturOù les histoires vivent. Découvrez maintenant