Amour Futur

La cabane du chasseur

Une semaine passa. Mes blessures avaient guéri grâce à la baume de Driss que Paula m'appliquait tous les jours. Il ne restait plus que des petits bleus par-ci par là qui commençaient à disparaître.

Jaël était revenu dormir et s'occuper des animaux quand je n'étais pas là où quand je dormais. Il ne voulait pas me voir, Paula me disait qu'il avait beaucoup de travail en plus de la chasse. Je ne la croyais pas du tout, je savais qu'il m'évitait depuis notre lendemain de nuit de noce. Mon accident avec les loups n'avait rien arrangé.

Gaïd et Barek refusaient de me dire où il était, avec chance, personne n'était au courant. En tout cas pas pour l'instant, tant qu'ils le voyaient travailler tôt le matin à la ferme.

-Je vous préviens, je retourne le chercher dans sa saloperie de cabane, quitte à me faire bouffer par les loups cette fois !

-Mila, il a besoin d'être seul, la chasse lui prend beaucoup de temps ! Tentait de me raisonner Gaïd.

-Je n'en crois pas un mot, si vous êtes là alors lui aussi !

Alors je l'attendais jusqu'à ce qu'un beau jour, je décide de retourner à la cabane. J'avais besoin d'explication et cette fois, il ne m'échappera pas. Alors, je pris la route sans rien dire à personne.

Je mis une journée entière à traverser la forêt jusqu'à trouver une cabane bien dissimulée parmi les arbres. Je frappe à la porte, mais personne ne vint m'ouvrir. Alors je pousse la pousse et entre à l'intérieur. C'était une pièce assez simple avec deux lits doubles, une cheminée et une table à manger. Mais Jaël n'était pas là.

Je sors les nerfs en pelote. J'étais fatiguée et j'avais vraiment faim. Je n'avais pas repris le sport depuis ma guérison et j'avais beaucoup d'énergie en réserve qui n'attendait que de sortir.

J'attendis un peu au cas où mon fantôme de mari réapparaîtrait. Les heures passèrent et toujours pas de traces de lui. Alors, je décide de faire demi-tour et d'abandonner mes pas en avant. S'il fallait que l'on vive comme ça et bien soit !

Je marche le pas décidé depuis une bonne heure quand des bruits de sabots au trot firent trembler le sol sous mes pieds. Je me retourne, il n'y avait rien et pourtant j'entendais qu'ils approchaient. Je prends mon couteau quand des cris m'interpellèrent. Je pivote vers les cris en question quand un sanglier fonça sur moi. Je me jette sur le côté pour l'éviter. Par chance, le sanglier suivit sa trajectoire quand une flèche se logea à l'arrière de son crâne.

Je me tourne vers Jaël qui courut vers moi. Il semblait en colère. Je me lève quand il prit mon visage entre ses mains comme s'il recherchait une quelconque blessure. Je le repousse, pas d'humeur à le voir inquiet alors qu'il m'évitait depuis plusieurs semaines.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu devrais être à la maison ! Me réprimande-t-il.

-Je suis venue chercher mon mari qui m'évite depuis trois semaines ! Je lui réponds, le ton mauvais.

-Je travaille. Me répond seulement Jaël.

Il me dépasse et marche à grandes enjambées vers le sanglier. Il s'accroupit pour l'égorger par sécurité.

-Tu travailles ou tu m'évites ? Je lui demande en le rejoignant, les poings sur les hanches.

-Je ne t'évite pas, j'ai un métier et des bouches à nourrir. Me répond Jaël en se redressant.

-Je suis censé être ton binôme, je te rappelle, c'est pour cela qu'on est marié !

-On est marié parce qu'on n'a pas eu le choix et je ne t'apprendrais pas à chasser ! Tu es une catastrophe ambulante, tu as failli mourir deux fois !

-J'ai failli mourir des milliers de fois dans ma vie Jaël, la mort en fait partie !

-Pas tant que tu seras ma femme !

-Ta femme ? C'est la première fois que l'on a une conversation toi et moi ! Quand on a une femme, on ne la laisse pas dans un coin ! Alors maintenant que je suis là, je ne te lâcherai pas d'une semelle !

-Rentres au village Mila.

-Non, c'est hors de question !

-Rentres tout de suite au village, je n'ai pas le temps de me battre avec toi !

-Tu ne me donnes pas d'ordres et je ne rentrerais pas sans toi !

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et prend la route destination la cabane. Je l'entends jurer derrière moi puis enfin me suivre en silence. Je souris, j'avais eu le dernier mot et je comptais bien gagner la partie que j'avais commencée.

Nous rentrâmes à la nuit tombée. Jaël dépeça le sanglier puis le vida sous mon regard attentif. Je comptais bien lui coller aux basques et lui prouver que j'étais capable d'être un bon binôme. J'étais une très bonne chasseuse d'hommes et je visais toujours dans le mille. Chasser un animal n'était pas différent d'une chasse à l'homme.

Nous préparons le repas du soir en silence, nous mangeâmes toujours en silence et nous nous couchâmes sans un mot. Chacun dans son lit.

Le lendemain, je me lève avant lui. Il faisait encore sombre et j'avais besoin de me dépenser. Je m'échauffe et cours une bonne heure avant d'attaquer ma séance de sport. Après deux semaines sans faire de cardio, je peinais un peu au début et repris très vite le rythme. Après ma séance d'une heure, je m'étire en sifflant de douleur.

La porte du chalet s'ouvrit sur Jaël qui buvait une tasse de thé fumante. Je l'ignore et continue mes étirements en grimaçant. Puis une main attrape ma jambe. Jaël s'était accroupi face à moi et m'aidait à m'étirer en pliant ma jambe et en la poussant vers moi. Je gémis de douleur.

-Tes jambes ont percuté une branche très solide, tu devrais adapter ton entraînement.

-J'ai toujours eu cet entraînement. Je lui réponds en grimaçant quand il passa à l'autre jambe.

-Pour l'instant, il est trop intensif.

-Comment tu connais ma routine ? Tu n'es jamais là.

-J'étais là, par moment.

Je ne réponds pas et finis mon étirement avec son aide. Puis, il me fait une tasse de thé que je bus d'une traite avant de prendre la route. Jaël avait repéré un terrier de lapin et comptait bien en attraper quelques-uns pour le déjeuner.

Il passa la matinée à m'apprendre à faire des collets, puis à fabriquer des arcs et des flèches. C'était une petite victoire pour moi. Il n'était pas réticent à répondre à mes questions et se détendait peu à peu en ma compagnie. Nous mangeâmes deux lapins que nous avions attrapés grâce aux collets, puis nous passâmes l'après midi à faire du repérage.

Jaël était un homme discret, la nature et la vie isolée lui plaisait. Il était d'un tempérament calme alors que moi, j'étais une boule de nerf. Parler de son métier m'aidait à en savoir plus sur lui. Il chassait depuis son plus jeune âge avec son oncle Barek et son père qui était mort il y a quelques années. Sa mère avait suivi l'année d'après, emportée par une fièvre fulgurante. C'est comme ça qu'il avait hérité de la ferme.

Il avait épousé sa femme et amour de jeunesse quelques mois plus tard avant de la perdre dans un accident de chasse. Cette partie-là m'avait été racontée par ses frères, Jaël restait très discret sur cette partie de sa vie.

Je lui parlais de mes parents et de Frank en restant assez vague sur mon travail au sein de l'armée. Je lui ai sorti des semis vérités sur mon entraînement physique et mon travail au sein d'un village que j'avais inventé de toute pièce en prenant exemple sur ma vie à la base.

Le soir, nous mangeâmes une soupe de légume que m'avait appris Dona. Jaël l'approuva en me souriant pour la première fois. C'était une autre petite victoire pour moi.

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Coucou!!! Fin du chapitre qui j'espère vous a plu§

On a enfin une petite avancée dans la relation Jaël/Mila. Ils apprennent à se connaître mais tout ne sera pas si facile.

La suite au prochain chapitre!

Gros bisous! Lilie <3