L'interrogatoire

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-Je ne comprends pas très bien à quoi vous faites allusion Monsieur.

Mon interlocuteur lâche un petit gloussement sournois et se lève de son siège. Il n'était pas si grand qu'il en avait l'air. Et il était assez fin. Il met ses mains dans ses poches et sourit à pleine dent.

-Ne faites pas comme si je ne savais rien, après tout nous venons de la même époque. Dit-il.

-Vous êtes beaucoup trop jeune pour avoir construit une cité et en être le chef. Je rétorque.

-Je ne suis pas venu seul, figurez-vous, je n'étais qu'un enfant quand mon père et moi avions atterri ici. Une explosion dans un petit hôpital de Londres lors d'une mission qui a mal tourné. C'est lui qui a construit ce qui nous entoure, cela a pris vingt longues années.

Je déglutis, j'avais fait exploser cet hôpital lors de cette mission. Je ne le visais pas spécialement.

-Et où est-il ?

-Mort, il avait un cancer dû aux radiations du voyage dans le temps, je pense et ici avoir une maladie sans pouvoir de guérison... vous connaissez la suite.

-J'imagine, oui.

-Maintenant, venons-en à votre présence ici. Que faites-vous chez moi ?

-Je représente Kendhal Nielson de l'Ancienne Écosse, nous sommes ici afin de, vous demandez votre aide.

-Mon aide ? S'esclaffe le jeune homme.

-Oui, Monsieur. Nous subissons la canicule, nos récoltes en pâtissent et nous aurions besoin des plans de votre système d'arrosage.

-Vous êtes flic n'est-ce pas ? Me demande-t-il sans prendre la peine de m'avoir écouté.

-Non, Monsieur. Je réponds en soupirant mentalement.

-Oh, je sais ! Vous êtes militaire ! Armée de terre ?

-Légion étrangère, Monsieur.

-Impressionnant, de quelle année venez-vous ?

-Je ne suis pas ici pour parler de moi.

-Oui, vous avez une mission. Dit-il d'une manière théâtrale. Mais ce qui m'intéresse aujourd'hui c'est vous et tant que je n'aurais pas de réponses à mes questions, il n'y aura pas de place à la négociation.

-Je viens de la même époque que vous, il n'y a rien d'intéressant à savoir. Je raille en croisant les bras.

-Votre nom ?

-Le vôtre d'abord. J'enchéris.

-Vous le connaissez très bien, tout le monde le connait.

-Quelque chose me dit que Gauderic n'est pas votre vrai nom.

-Pourtant il l'est.

-Je veux retourner dans ma cellule.

-Je veux votre nom.

-Sandra. Je lui réponds.

-Vous mentez. Je n'aime pas qu'on me mente. Manie !

L'édenté entra et s'inclina devant Gauderic.

-Emmènes là dans sa cellule et montres lui comment ont puni les petites insolentes comme elle. N'ayez pas peur, vous êtes militaire, un passage à tabac devrait être similaire à une petite partie de scrabble.

Le fameux Manie me prend par le bras et me tire vers l'extérieur. Je ne lâche pas Gauderic du regard jusqu'à temps que la porte ne se referme sur mon nez. Deux autres hommes nous attendaient à l'extérieur. Ils me frappèrent au visage jusqu'à ce que tout devient noir.

Amour FuturOù les histoires vivent. Découvrez maintenant