Le Chef Kendhal

1.5K 111 2
                                    

-Tu devrais faire ce qu'ils disent Mila.

Paula avait la voix qui tremblait contre mon oreille. Elle avait peur et ça se comprenait, ces inconnus semblaient sortir d'un autre monde. Peut-être avions-nous affaire à quatre acteurs en pleine reconstitution historique. En tout cas, ils avaient l'air très sérieux et leurs armes surement pas factices. Je lève ma main libre en signe de reddition et m'accroupis pour cacher mon arme sous la pierre.

-Ok, je la dépose sur le sol, vous voyez ?

Ils me suivent du regard sur le qui-vive. Cela aurait pu être comique s'ils n'avaient pas des haches et des machettes prêtes à nous décapiter.

Je me redresse doucement en gardant mes mains en l'air. Les quatre hommes de compagnons nous lancent des sourires mauvais et s'avancent vers nous. Instinctivement, je recule en cachant Paula derrière moi avec un bras protecteur.

-Nous vous suivrons à la seule condition de ne pas poser vos pattes crasseuses sur nous. Je leur impose en insistant bien sur chaque mot que je prononçais.

Ils éclatent de rire sans pour autant s'arrêter de s'approcher. Sans crier gare, j'assène un coup de poing au plus proche de moi. Il recula en jurant comme un charretier, provoquant les éclats de rire des trois autres. Ils s'intensifièrent quand son nez commença à pisser le sang. Il jura plus fort en tentant d'essuyer son nez avec sa manche terreuse.

-C'est notre seule condition. J'insiste en prenant Paula par la main. J'espère qu'on est d'accord ?

-Accordé. Suivez-nous, vous êtes sur nos terres, nous n'avons pas le choix de vous amener à notre chef. Me répondit le plus vieux sans cesser de rire.

-Je suis guérisseuse si vous voulez, je peux regarder votre nez. Proposa timidement Paula au plus jeune qui tentait d'arrêter les saignements de son nez.

Celui-ci lui jeta un regard mi-étonné, mi-curieux. Puis, il secoua la tête en grognant.

-Ne me touche pas. Répond-il, mauvais.

Il s'avança en frappant l'un de ses camarades au passage qui riait toujours et prend la tête du cortège. Les trois autres nous firent signe d'avancer et fermèrent la marche. Paula n'avait pas lâché ma main et la serrait comme si sa vie en dépendait.

-Tu as caché ton arme n'est-ce pas ? Me demande-t-elle en chuchotant.

-Tu crois vraiment que j'allais m'en débarrasser ? Je lui réponds entre mes lèvres.

Elle sourit faiblement et desserre son étreinte sans pour autant lâcher ma main.

-Je rêve, ou tu commences à m'apprécier ? Je lui demande, moqueuse.

-Je n'ai jamais dit que je ne t'appréciais pas. Et puis, tu viens de lui foutre un poing dans la figure, ça vaut bien mon amitié. Me répond elle sur le même ton.

-Taisez vous. Grogna le jeune blessé devant nous.

-Vous dévirez me laisser regarder votre nez. Lui répond Paula, le ton plus ferme.

-Laisses mon nez tranquille et avance.

-Comme vous voudrez. Murmure Paula en reprenant sa mine boudeuse.

Maudit sermon d'Hippocrate.

Nous ne savions pas où ils nous emmenaient ni combien de temps cela prendrait. Mais nous n'avions pas le choix si nous voulions atteindre la ville et rechercher une quelconque aide.

Les trois mousquetaires derrière moi parlaient de chasse et de femmes en riant comme des gorets. Tout le long du voyage. On se serait cru à la caserne ! Le jeune homme devant nous ne disait rien et boudait toujours en tenant son nez entre ses doigts.

Amour FuturOù les histoires vivent. Découvrez maintenant