Amour Futur

La mort d'un tyran

J'ouvre les yeux. Derrière Gauderic se tenait Jaël, une arme pointée contre sa nuque.

-Je vois que tu l'as trouvé avant moi mon cœur. Dit-il, la voix rauque.

-Oui, j'ai gagné, on dirait. Je lui réponds, soulagée.

-Je suis là maintenant. Dit-il sans lâcher la nuque de Gauderic des yeux.

Celui-ci fronça le nez, dégoûté.

-Lâches ton arme, Ysée vient d'arriver avec son armée, tu es foutu.

Je soupire de soulagement en entendant le prénom de notre allié. Il était venu à temps pour nous sauver de ce massacre. Gauderic ne lâche pas pour autant son arme. Il grimace, ou sourit, son regard noir dans le mien.

-Je n'y crois pas un seul mot. Je vais tuer ta femme Jaël, tu pourras me tuer ensuite si tu veux. Je ne mourrai pas tant qu'elle ne sera pas morte elle aussi. Si je ne peux pas l'avoir dans cette vie, je l'aurais dans la prochaine.

-Je serais toujours là pour t'en empêcher. Rétorque mon mari.

-Si tu tires, tu nous auras tous les deux. Réfléchis bien Jaël, tu ne voudrais pas avoir la mort de ta femme sur la conscience.

Jaël semble hésiter. Il n'avait pas prévu que la balle pourrait le traverser et me tuer au passage. Il ne connaissait pas les armes à feu et les dégâts qui pourrait en découler.  

-Bébé, tu peux tirer. Je lui demande, la voix tremblante. 

-Comme c'est touchant. Crache Gauderic.

-Jaël, écoute-moi chéri. Tu peux tirer, ça va aller. 

Les yeux verts de mon homme rencontrèrent les miens. J'espérais qu'il comprenait ce que je lui demandais. Gauderic, lui, riait aux éclats, les traits déformés à cause de ses cicatrices et sa folie. 

 -Je t'aime mon amour. Dit-il sans me lâcher des yeux. 

 -Je t'aime aussi, amour de ma vie. Je lui réponds. 

 Puis tout se passa très vite. Jaël tira dans la jambe de Gauderic qui hurla de douleur. J'attrape son arme au vol et la pointe sur son front. À genoux devant moi, la douleur et la rage dans nos regards, je tire.

Je jette l'arme sur le sol et pousse son corps du pied. Celui-ci roule sur le dos. Jaël jette la sienne et fond sur ma bouche en attrapant mon visage dans ses grandes mains salis par la guerre. Je lui rends son baiser en me serrant contre lui. Des larmes de soulagement coulaient sur mes joues. Il s'écarte de moi et pose son front contre le mien.

-J'ai gagné. Je souffle soudain.

Il rit et me serre contre lui.

 §

Kendhal et Ysée mesuraient les dégâts les poings sur les hanches. Des hommes de Gauderic attendaient à genoux, les mains derrière la tête, en ligne. Ils étaient une bonne centaine, les visages fermés. Vikem et Aaron étaient en vie. Je les prends dans mes bras, soulagée.

-Ysée est arrivé à temps. Nous apprend Aaron.

-Gauderic est mort, nous allons devoir décider de leur sort. Dit Jaël en regardant durement les prisonniers. 

-Kendhal et Ysée sont pour leur mise à mort sur le champ. Ils ne veulent prendre aucun risque. Mais, la morale les fait hésiter un peu. Que faisait-on à ton époque ? Me demande Aaron.

-À mon époque, on tuait dans le secret. Personne n'était au courant. Quand s'étaient des missions officielles, on en faisait des prisonniers de guerre. Je lui réponds.

Je ne dirais pas ce qui s'est passé pour ces prisonniers. Cette histoire doit se finir sur un happy end, pas vrai ?

Nous avions réussi à sauver le village. Paula et Driss s'activaient à soigner les blessés avec l'aide de Meïlah et d'autre femme du village. Il n'y avait pas mal de morts parmi les nôtres. Un bûcher funéraire et une cérémonie en leur honneur était prévus dans la soirée. Nos ennemis eurent le droit à un bûcher funéraire, dont Gauderic.

La question de l'Ancienne Angleterre fut posée. Qu'allons-nous faire de cette ville, ensevelie par le désert ? Une expédition fut organisée avec l'aide d'Ysée afin de sauver cette ville de ses habitants et leur offrir une meilleure vie au sein de notre village et celui d'Ysée. Les biens seront partagés et la ville de la terreur et du cannibalisme détruite.

En espérant que nos nouveau voisins ne tentent pas de nous manger pendant notre sommeil.