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J'ai fini les cours à 11h et je travaillais qu'à 14h. Ça me laissait donc un bon moment pour me poser un peu chez moi.

Quand je suis arrivée au quartier j'ai croisé un groupe de garçons. Les filles on se sait hein, quand on croise ce genre de groupe on est pas du tout sereine, encore moins quand on est seule.

J'étais obligée de passer devant pour pouvoir rejoindre mon bâtiment, alors j'ai commencé à avancer comme si de rien était.

Sauf qu'en me rapprochant, j'ai reconnu une personne que je connaissais très bien parmi ce groupe. Alors d'un coup je me suis sentie moins stressée, même si je n'avais plus aucun contact avec cette personne depuis un bon moment déjà.

Je suis passée devant et quand j'étais un peu plus loin j'ai entendu mon prénom...et c'est ce que je redoutais.

.... : JIHENE ATTEND

Je me suis retournée et quand je l'ai vu.. je ne savais même plus quoi penser. J'avais l'impression que mon cœur avait loupé un battement.

Il est arrivé vers moi et on s'est retrouvé face à face. Ça faisait très très longtemps que je ne l'avais pas vu.

Riyad : tu dis pas bonjour ?

Moi : attend t'es sérieux là ?

Riyad : Jihene stp arrêtes d'être énervée

Moi : tu t'attendais à quoi ?

Riyad : je sais que Dénia t'as parlé samedi soir

Moi : bah c'est bien, elle n'a pas perdu de temps pour se mêler de ma vie encore une fois

Riyad : ne soit pas énervée comme ça contre elle miskina

Moi : ah parce que toi tu trouves ça normal ?

Riyad : elle a fait ça pour toi Jihene. Moi même je suis le premier à te dire que je ne suis pas un gars pour toi

Moi : que toi tu le dise c'est une chose puisque cette histoire te concerne. Par contre personne d'autre que nous deux n'a le droit d'intervenir. C'est trop compliqué à comprendre ?

Riyad : je sais que t'as été vexé mais stp Jihene ne lui en veut pas éternellement

Moi : toi tu t'en fou parce que t'as pu passer à autre chose facilement. Moi regardes comment je suis maintenant. Vous ne vous rendez même pas compte du mal que vous m'avez fait.

Riyad : au début je ne voulais pas mais Dénia m'a convaincu. Je devais te laisser Jihene, c'était beaucoup mieux

Moi : alors au lieu de venir m'en parler t'as préféré écouter ma cousine et prendre la première fille venue ?

Riyad : t'arrives pas à comprendre que c'est pour toi qu'on a fait ça en fait

Moi : oui bah c'est pour moi que ma cousine a poussé le gars que j'aimais dans les bras d'une autre sans m'en parler avant. C'est vrai que c'est adorable, je devrais carrément lui en être reconnaissante à vie.

Riyad : smeh Jihene, vraiment je suis désolé. Mais cette meuf ça a duré même pas deux jours, parce que je n'y arrivais pas, alors ça a été aussi difficile pour moi

Moi : tu te fou vraiment de ma gueule toi en fait. Admettons que je n'aurais jamais entendu Dénia te parler de ça au téléphone, ça veut dire que vous auriez fait comme si de rien était ? Elle ne m'aurait jamais dit la vérité et toi tu m'aurais lâché du jour au lendemain ?

Riyad : sah je pensais qu'en te lâchant comme ça t'aurais eu le déclic. Je voulais que de toi même tu comprennes que je n'étais pas bon pour toi et qu'on arrête de se fréquenter

Moi : ne tkt pas, ton souhait est déjà réalisé depuis longtemps. Fais ta vie et je fais la mienne, c'est beaucoup mieux comme ça

Riyad : Jihene toi même tu sais que c'est à contre cœur que j'ai fais ça

Moi : non mais c'est bon ne tkt pas, j'ai compris. Je te souhaite que du bonheur pour ta nouvelle vie. Je ne serais plus là pour te freiner, c'est terminé. Juste merci de m'avoir donné espoir encore une fois avant de me lâcher. Comptes le nombre de fois où tu m'as lâché depuis le début, ça commence à faire beaucoup tu sais

Riyad : attend mais tu crois que ça me fait plaisir ? Si j'avais le choix je serais avec toi depuis longtemps et tu le sais très bien

Moi : mais tu as le choix Riyad, c'est ça que tu n'arrives pas à comprendre. Mais tu sais quoi ? Je n'ai plus envie de me battre, c'est bon je suis fatiguée. J'ai tout donné depuis le début pour réparer tout ça, mais au final ça n'a servit à rien. Alors on continues comme ça, on ne se parle plus et on fait comme si on ne se connaissait pas.

Riyad : si tu veux... mais ça ne va pas être facile et tu le sais.

Moi : ce n'est pas moi qui ai voulu en arriver là. Bref moi je dois y aller, selem.

Riyad : selem

Je suis montée chez moi au bord des larmes. J'avais l'impression une fois de plus d'avoir été un simple jouet pour qu'il puisse s'amuser.

Je ne voulais plus entendre parler de cette histoire, je voulais laisser Riyad loin derrière moi et passer définitivement à autre chose dans ma vie. Je n'avais pas le choix, il fallait que je le fasse.

Le truc qui m'énervait c'est qu'à chaque fois je disais la même chose : je disais que je le détestais, que je lui en voulais ou que je ne voulais plus jamais parler avec lui. Mais quand je le voyais, toutes ces pensées quittaient mon esprit. J'avais qu'une seule envie c'était de retrouver notre histoire d'avant, la période où on était bien lui et moi. C'est tout ce que je voulais, qu'il revienne.

Malheureusement tout ça était désormais terminé et il fallait que j'ai ce déclic. Il fallait que je passe à autre chose, que j'arrête d'être freiner par les sentiments que j'éprouvais pour lui. Parce que oui, ce qui était encore plus énervant c'est que je l'aimais toujours au fond.
Une partie de moi le haïssait mais une autre l'aimait énormément. J'étais totalement perdue mais j'en avais aussi marre d'être traité comme si je n'avais aucun sentiment.

J'avais donc pris la décision que malgré n'importe quelle raison, j'arrêterais de me faire du mal pour Riyad.

Mais je ne savais pas encore ce que la vie me réservait comme coup dur.

Chronique de Jihene : c'était le destin (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant