Chronique de Jihene : c'était le destin (tome 2)

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Le jour de la khotba :

Aujourd'hui c'était le grand jour. Riyad allait demander la main de Lydia.

Ma mère voulait qu'on y aille un peu plus tôt pour aider alors je n'avais pas trop le choix que d'y aller.

Je ne réalisais même pas encore ce à quoi j'allais assister. Ça me semblait irréel tellement c'était dur.

J'avais mis une tenue très très simple. C'était juste une robe longue rose pâle avec quelques décorations mais rien de fou, c'était très basique. C'était juste la khotba alors ça ne servait à rien de venir habillée très extravagant.

On s'est donc rendue chez les parents à Lydia pour les aider à tout préparer.

On a toqué et c'est sa mère qui est venue nous ouvrir.

Khalti Marwa : selem ! Ça me fait plaisir que vous soyez venues, venez entrez

Yemma : c'est un jour important pour Lydia alors on ne pouvait pas ne pas venir

Euh si si, moi je pouvais m'en passer perso

Khalti Marwa : Jihene si tu veux Lydia est dans sa chambre, elle se prépare. Vas la voir, ça lui fera plaisir

Je ne crois pas qu'elle sautera de joie tata hein

Moi : euh oui d'accord..j'y vais

Je me suis dirigée vers la chambre et j'ai toqué. En vrai je stressais un peu j'avoue mdrr

Lydia : entrez

J'ai donc ouvert et elle était sur sa coiffeuse en train de se maquiller. Quand elle a vu mon reflet dans le miroir elle s'est tout de suite arrêtée.

J'ai fermé la porte derrière moi parce que je sentais que ça allait partir en cacahuètes

Lydia : je peux savoir pourquoi t'es là ? Je t'avais dis que tu n'étais pas invitée

Moi : je te comprend mais c'est ma mère qui décide, pas moi.

Lydia : d'accord. Mais ne vient pas te plaindre après hein

Moi : sérieusement Lydia t'as vraiment envie de gâcher ton jour avec ces histoires ? Tu devrais plutôt ignorer et profiter de ton moment

Lydia : ouais t'as pas tord. Mais comprend que ça me met mal à l'aise de vous voir Riyad et toi dans la même pièce

Moi : je comprend Lydia, c'est vrai que ce n'est pas respectueux pour toi. Mais tkt, il n'y a plus rien maintenant. On ne se parle même plus alors tu n'as pas a t'inquiéter

Lydia : c'est vrai ?

Moi : oui. Maintenant Riyad et toi vous allez prendre votre vie en main et je n'ai pas le droit de vous freiner. C'est une histoire passée alors je vous souhaite d'être heureux ensemble.

Oui même moi je ne réalisais même pas ce que je disais. C'était sûrement le déclic qui commençait à se faire dans ma tête. J'étais en train de comprendre que Riyad et moi c'était terminé et qu'il fallait à présent accepter que chacun fasse sa vie de son côté. Au lieu d'être triste, il fallait plutôt que je sois heureuse pour lui. C'était la moindre des choses après tous ce qu'il avait fait pour moi.

Lydia : mmh..merci. C'est vrai que j'ai peut être été un peu mauvaise avec toi. En vrai t'es quelqu'un de bien. J'espère qu'on pourra laisser ça derrière nous et vivre normalement.

Moi : j'espère aussi. Bon je ne t'embête pas plus longtemps, je te laisse te préparer.

Je suis sortie et je me suis immédiatement réfugiée dans la salle de bain pour sécher mes larmes qui commençait à couler. Je ne savais pas si c'était des larmes de tristesse ou de soulagement mais je pense surtout que c'était les nerfs qui avaient lâchés.

Je me suis arrangé rapidement et je suis ressortie aider tout le monde au salon.

Mes tantes étaient arrivées, on était vraiment pas beaucoup. Mes cousins n'étaient pas venu, il y avait seulement Dénia.

Elle est venue me voir dès qu'elle est arrivée.

Dénia : ça va ?

Moi : je fais comme je peux

Dénia : je ne sais pas comment tu fais..t'as tout mon respect Jihene

Moi : j'essaye juste d'être heureuse pour lui, c'est tout. Il m'a énormément aidé depuis que je le connais alors je ne peux pas me permettre de ne pas lui souhaiter tout le bonheur du monde. Même si moi ça me fait mal, mehlish. Comme on dit, quand on aime on laisse partir. C'est ça le proverbe ?

Dénia : mdr oui c'est ça..c'est bien si tu le prend comme ça. Ça prouve que tu es une personne mature et que tu n'es pas rancunière

Moi : c'est surtout que je ne peux pas être rancunière avec une personne que j'aime de tout mon cœur. En plus je t'ai dis, je suis heureuse pour lui. Il a rendu sa mère fière et ça c'est le plus important

Dénia : désolée mais j'ai une question...si tout s'était arrangé entre vous..pourquoi vous n'avez pas concrétisé les choses ensemble ?

Moi : honnêtement même moi je ne sais pas vraiment. D'un côté je pense que j'avais peur après ce qu'il s'était déjà passé. En plus cette fois il y avait Lydia alors ça aurait été compliqué de s'en débarrasser. Mais vas-y de toute façon c'est de l'histoire ancienne ça. Si on peut éviter d'en parler ça m'arrangerait

Dénia : oui c'est vrai excuses moi... allez viens on va parler avec nos mères, ça va te changer un peu les idées

Moi : d'accord

Environ un quart d'heure plus tard, tout était prêt. Le salon était décoré, la table était mise, tout le monde était là. On était en très petit comité alors c'était assez calme. Maintenant on attendait juste Riyad et sa famille.

Je fixais l'horloge au mur et plus je voyais les minutes défilées, plus j'avais la boule au ventre.

Mon reflex typique quand je stresse si vous vous en souvenez c'est de jouer avec la bague que j'ai à la main droite. Je la fais tourner instinctivement quand je stresse, peu importe pour quelle raison. Ceux qui me connaissent savent que j'ai ce tic alors ils me le font directement remarquer. Là j'étais assise dans un coin avec Dénia alors c'est elle qui y a prêté attention.

Dénia : arrêtes de stresser

Moi : je stresse pas

Dénia : alors pourquoi tu joues avec ta bague ?

Moi : ouais bon d'accord je stresse un peu. Mais ça va passer tkt

Elle m'a prit la main et l'a serré à la sienne.

Dénia : c'est qu'un mauvais moment a passer, ne tkt pas. InshAllah toi aussi tu trouveras dans ta vie une personne qui te mérites et qui prendras soin de toi Jihene. Alors place ta confiance en Allah d'accord ?

Moi : c'est vrai t'as raison...merci

Ça faisait déjà dix minutes de retard...puis quinze....puis trente.....

Ce jour là, Riyad n'est jamais venu.