Alors que je suis dans ma chambre en train de me préparer pour la soirée au Batofar, Lucas me prévient qu'il arrive dans cinq minutes.
Je termine d'appliquer mon maquillage : un peu de mascara et une touche de fond de teint suffiront, et retouche une dernière fois mes cheveux. Pour une fois, j'ai réussi à les discipliner ! J'attrape ensuite une petite veste et, quand j'arrive au rez-de-chaussée, j'entends le klaxon répété de Lucas. Je m'empresse de sortir, ferme à clé et me précipite jusqu'à lui. Il est sorti de sa voiture et m'y attend, adossé contre la portière.
— Lucas !
Je ne peux m'empêcher de lui sauter dans les bras. Lucas est un grand métis. Il porte des lunettes rondes qui lui donnent un côté décalé.
— Salut beauté, me répond-il en me rendant mon étreinte. Ça fait plaisir de te voir.
Je note le reproche masqué de sa phrase, mais comme je l'ai dit à Julia, c'est quand ça l'arrange. Il ne demande à me voir que lorsqu'il est célibataire, autrement la meilleure amie disparaît du tableau. Je ne le lui fais pas remarquer, on vient à peine de se retrouver et je ne voudrais pas qu'on se dispute déjà. Je me détache de lui et contourne le véhicule pour prendre place.
— Allez, vite, sinon il n'y aura plus de places pour voir les garçons jouer !
— T'as raison, je ne voudrais pas que tu rates ces hormones de bad boys.
Sa remarque est complètement fausse et il le sait.
— Comme si c'était mon genre! Tu sais bien que je ne fais que dans l'intello, lui dis-je en lui faisant un clin d'œil.
— Ouais, sauf...
Voldemort...
— Oui bon passons. Alors, alors ? Prêt à te faire de la pouf ?
— Comme si c'était mon genre! Tu sais bien, je ne fais que dans l'intello, m'imite-t-il.
— Alors d'abord, c'est très mal imité et ensuite « Ouais, sauf... »
— Mais c'est que t'es devenue encore plus peste à ce que je vois, me dit-il en m'écrasant les joues. Je ne t'en croyais pas capable.
Il porte une main à son cœur avec une fausse moue vexée Je celle qui est toujours sur mes joues et contourne la voiture avant de m'y installer. Je profite du voyage pour lui raconter en version résumée l'été que j'ai passé. Il me demande à son tour si j'ai pu profiter et je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel lorsque je comprends ce qu'il sous-entend par là. Lui et Julia pourraient être jumeaux. J'en viens parfois à me demander si c'est eux qui sont anormalement portés sur la chose ou si c'est moi qui ne le suis pas assez.
Quinze minutes plus tard, nous arrivons au bord des quais et, par chance, trouvons rapidement une place où nous garer. Nous marchons sur la rive quelques minutes avant d'arriver devant le Batofar.
Je sors mon sac et m'aperçois que j'ai oublié mon portefeuille dans ma chambre, je le signale à Lucas qui ne peut s'empêcher de se moquer de moi, me traitant de profiteuse. Je sais bien qu'il me charrie et, pour rentrer dans son jeu, j'en rajoute à mon tour. Heureusement que nos places étaient prépayées.
Après avoir traversé la petite passerelle, nous entrons dans le bar. C'est une petite péniche rouge, qui ne peut accueillir beaucoup de monde, mais c'est ce qui en fait tout le charme. Mike et son groupe sont en train de boire un dernier verre avant de monter sur scène. Julia nous rejoint et nous rions des moqueries de Dylan. Ce mec est un expert en mode, qui ne peut s'empêcher de critiquer les tenues vestimentaires de tout le monde. Il est exubérant et son manque de discrétion lui a parfois valu de se retrouver dans des situations délicates.

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Plutôt mourir
RomanceEn entrant au conservatoire de danse de Paris, Maxime réalise enfin son rêve d'enfant. Elle deviendra une danseuse renommée, c'est sûr. Mais très vite, rien ne se passe comme prévu. Le niveau est élevé et son corps peine à suivre. Et c'est sans comp...