Plutôt mourir

Chapitre 35

Je me relève, le maudissant de me laisser comme ça et, en plus, de s'en amuser. J'en profite pour regarder ce qu'il m'a préparé comme affaires. Visiblement, il est passé chez ma mère, mais je ris en voyant que rien ne va dans ce qu'il m'a pris. Je vide le contenu et me rends compte que les sous-vêtements qu'il a préparés sont neufs. De la lingerie fine, de marque et visiblement très sexy. Je rougis instantanément, m'imaginant difficilement dans ces sous-vêtements. Je les range et profite de son absence pour aller prendre une douche.

Quand j'en sors, il n'est toujours pas là. Je me dirige vers le salon et attrape la télécommande, allume la télé et zappe. Malheureusement aucun programme ne me plaît et mon choix se porte sur une chaîne people. Je repose la télécommande et me dirige vers la cuisine pour me remplir un verre d'eau. La cuisine est très joliment décorée et surtout bien éclairée. Cet endroit respire la sérénité.

— Bonjour, Lucie Lambert, comment avez-vous vécu le jour de votre mariage ?

Mon verre d'eau reste suspendu à mes lèvres à l'entente de ce nom. Je retourne, presque effrayée, dans la salle à manger et ne rêve pas, c'est bien elle. Lucie, à la télévision.

— Très mal, vous vous en doutez..., se plaint-elle en essuyant une larme.

— Avez-vous eu des nouvelles de Seth ?

— Oui, il est venu me voir il y a quelques jours pour me demander pardon. Pour me dire qu'il regrettait.

Je lève les yeux au ciel. Menteuse va. Je suis surprise que cette fille n'ait jamais songé à s'inscrire aux cours Florent.

— Pourquoi est-il parti ? lui demande une des deux présentatrices.

Une blonde peroxydée et complètement botoxée. Je déteste ces bonnes femmes. Marrant... Habituellement, tu trouves cette émission plutôt amusante, non ? Je fais taire cette fois et scrute l'écran, attendant sa réponse.

— Une ex-petite amie a visiblement voulu jouer avec ses sentiments. Elle lui a fait croire qu'elle était mourante, se moque-t-elle.

Les femmes éclatent de rire et moi je reste là, perdue, fixant l'écran. Sans m'en rendre compte, j'ai avancé et je suis à présent devant la télévision. J'ai juste envie de l'attraper à travers cet écran et de la gifler aussi fort qu'elle me l'a fait.

— Il faut vraiment être dingue, poursuit la présentatrice.

— C'est une fille qui a besoin d'attention, son père est décédé il y a peu, elle a perdu sa place dans une prestigieuse école, puis en plus...

L'écran devient noir. Quoi ? Je me retourne pour voir Seth, furieux, agrippant la télécommande.

— Mon avocat vient de m'appeler, on s'occupe de tout.

Je hoche la tête et récupère les sacs qu'il tient dans la main. Je me dirige vers la cuisine, sans un mot.

— Tu devrais garder tes béquilles, Max.

— C'est bon, je veux marcher tant que je le peux, me contenté-je de répondre un peu sèchement.

Je range les courses et m'affaire rapidement dans la cuisine.

— Max ?

Je ne l'écoute pas et poursuis ma tâche. Je retiens la rage qui me consume. Parce que là, malheureusement, c'est lui qui va prendre alors qu'il n'y est pour rien.

— Max ! me hurle-t-il.

Je sursaute et me retourne vers lui, agacée.

— Quoi ? aboyé-je.