— Qu'est-ce que tu fais là, Lucie ? Je t'ai dit de rester en dehors de ça.
Elle tente de retirer sa main, mais Seth resserre sa prise. Elle se tourne vers lui et l'assassine du regard. Lui reste froid et stoïque.
— Comment peux-tu m'humilier comme ça devant cette putain ?
Putain ? Carrément. C'est toujours la faute de l'autre femme. Peu importe qu'elle ait été dupée, elle aussi. Voyant que je n'ai rien à faire au milieu de cette dispute conjugale, je me retourne et m'éloigne. Je ne sais pas ce qu'il lui dit, mais j'entends la folle hurler. Cette nana est une grande malade. Ma joue me brûle toujours, mais pour être honnête, je n'en ai vraiment rien à faire. J'ouvre la porte et sors du bâtiment. L'air frais adoucit la douleur de ma joue et je traverse la cour lorsqu'un bras me retient. Mes pas s'arrêtent et je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que c'est lui.
— Tu as reçu mon message ?
— Tu devrais retourner auprès de ta fiancée.
— Est-ce que tu as reçu mon message ? répète-t-il les dents serrées.
Parce qu'il pense avoir le droit de s'agacer ? Je me retourne vivement.
— Oui, Wes ! Oui, j'ai reçu ton message. Mais je n'avais rien à répondre. Je ne vois pas ce que tu pourrais me dire d'intéressant, lui craché-je, glaciale.
Je retire sèchement mon bras et pars, la tête haute. Mais c'était sans compter sur ma jambe qui me lâche. Pitié, non. J'en ai marre ! Pourquoi toujours dans ces moments-là ? Wes me rejoint rapidement, la mine inquiète.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive, Max ?
— Rien, juste de la fatigue.
Il m'aide à me relever et je me détache de lui. Nos regards se croisent, mais le mien ne s'attarde pas, je reprends ma route en claudiquant. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrive que Seth me porte. Un bras sous les genoux, l'autre dans le dos.
— Repose-moi, Wes, m'énervé-je.
— Tu ne peux pas marcher. Laisse-moi te raccompagner. Juste ça..., me supplie-t-il.
Je n'ai pas la force de refuser. Ma jambe me lance et je me sens incapable de marcher pour rentrer. Seth traverse la cour sous le regard des autres élèves et je m'agrippe à ses épaules en gardant la tête baissée.
Il approche de sa voiture et me pose délicatement pour m'ouvrir la portière. Je m'assois tandis qu'il referme la porte avant de faire le tour du véhicule. J'attache difficilement ma ceinture et ai tout de suite l'impression d'avoir du mal à respirer. Cette situation me met en colère, m'angoisse et me blesse. Trop d'émotions se livrent bataille et mon cœur en pâtit.
Seth s'engouffre à son tour et prend place derrière le volant. Du coin de l'œil, je peux voir sa tête pivoter vers moi, mais je détourne le regard. Il ne dit rien et démarre la voiture. Nous roulons en silence. Sans musique, sans un mot. C'est inconfortable et le stresse me démange. Quand je vois qu'il ne prend pas la bonne route, je me retourne vers lui.
— Wes, je n'habite pas là.
— Je sais, se contente-t-il de répondre.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— On va chez moi.
— Hors de question, ris-je faussement.
— Si, on va parler et si après, tu veux toujours partir, je te laisserai faire.
— Je n'ai rien à te dire.
— Toi non, mais moi si. J'ai plein de choses à te dire.
— Parce que maintenant tu veux la jouer honnête ? Sérieusement ? dis-je sarcastique.
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Plutôt mourir
RomanceEn entrant au conservatoire de danse de Paris, Maxime réalise enfin son rêve d'enfant. Elle deviendra une danseuse renommée, c'est sûr. Mais très vite, rien ne se passe comme prévu. Le niveau est élevé et son corps peine à suivre. Et c'est sans comp...