Armin Arlert [Shingeki No Kyojin]

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One shot basé sur la légende chinoise de Liang Shanbo et Zhu Yingtai traduit par « Les amants papillons ».

Il est difficile d'être une femme. Il est difficile en temps normal d'en être une. Mais il est d'autant plus difficile de s'intégrer, de se sentir en sécurité dans un monde patriarcal.

Comment se sentir vivante ? Est-ce trop demandé d'être considéré comme un être humain et non juste une femme, devant se taire devant ses aînés, empêchée de respirer convenablement dû au corset qui lui comprime la poitrine. Devoir sourire, pas trop, mais assez. Faire que ses yeux ne reflètent que la soumission et aucun soupçon de rébellion. Devoir subir ces regards perfides, ces attouchements, ces paroles injustes et blessantes. Être regardée, au plus bas, maltraitée, avec pour seule raison apparente, celle d'être une femme.

Toutes ces femmes, qui rêvaient d'un avenir meilleur, ont été réduites au silence. Celles qui ne voulaient pas se plier aux exigences, entendez-vous leurs cris, leurs haines, leurs rages ? Toutes ces femmes, qui possédaient une étincelle de vie, qu'en avez vous fait ? Par quels moyens ignobles l'avez-vous éteinte ? Toutes ces femmes, qui représentaient la preuve que l'homme n'était pas le seul à pouvoir réfléchir, où sont leurs cendres, éparpillées dans l'air ? Enfin libre.

Cette jeune femme espérait un meilleur avenir que celui qui lui était réservé dans son pays natal. Un avenir fait de milliers de connaissances. Une vie de recueil et de savoir, de bataille et de combat. Celui d'être considéré à sa juste valeur. Au même niveau que tous ces hommes qui se plaignent de la chance qu'ils ont.

Issue d'une riche famille chinoise, elle était douée d'une intelligence hors normes. Benjamine de huits grands frères allant tous à l'école, peut-on lui reprocher de vouloir briller d'elle-même ? Elle aimerait elle aussi s'instruire, connaître le monde, mais, à cette époque, la tradition veut que les petites filles n'aillent pas à l'école et restent à la maison pour apprendre ce que toutes les petites filles doivent apprendre. Tenir le rôle de génitrice, mère, sœur, servante, infirmière et tout ceci en silence, le sourire aux lèvres.

Comment faire pour avoir la chance de rejoindre le pays de l'érudition ? Devenir un homme. Extérieurement parlant, être la preuve que ces injustices ne sont dues qu'à son apparence. Alors, voici la solution. Il suffit simplement de se cacher sous des vêtements de garçon et personne ne se doutera de rien. Elle coupa ainsi ses cheveux à ras de la tête, comme les garçons avaient l'habitude de faire, pour ressembler aux militaires. Elle mis un uniforme assez large, lui permettant de cacher ses formes et récupéra d'anciennes chaussures de l'un de ses frères.

C'est donc ainsi déguisée qu'elle parvient à conquérir l'accord de son père et le droit de franchir la porte de l'école, sans que personne la remarque. Sans éveiller les soupçons, elle fit son entrée dans ce milieu d'hommes, où la richesse et l'orgueil prenaient une place assez importante pour que ses camarades la détaillent d'un regard soucieux, se demandant s'il serait sage d'accepter ce « garçon » dans leur bande.

Le savoir n'avait pas de prix. Elle le comprit dès le premier cours auquel elle assista. ces équations dansaient sur ce tableau et la réponse s'affichait d'elle-même dans son esprit. Les tournures littéraires tourbillonnaient au grès des mots, et son âme se réjouit de pouvoir s'en apercevoir de ses propres yeux. Son intelligence et sa curiosité firent d'elle une personne à laquelle on voulait être attachée. Les garçons se bousculaient pour rester avec cet homme au visage enjôleur qui aurait selon les dires des professeurs, un grand et merveilleux avenir.

Le temps était passé. Les gens s'étaient lassés et avaient trouvé une autre popularité à surveiller. Lors d'une excursion à Hangzhou avec sa classe, la jeune femme observait le lac de l'ouest, espérant pouvoir un jour montrer sa véritable face. Celle d'une femme assoiffée de connaissances, aussi intelligente que ces faons qui se pavanent, n'estimant pas la chance qu'ils avaient. Elle continuait de regarder cette place, quand elle sentit une présence à sa droite. Aussi réchauffante que le soleil, elle tourna la tête et vit ce garçon, dont les cheveux reflétaient le sable et les yeux, l'océan. Il la regarda d'un autre œil et lui adressa la parole d'une douce voix.

Le Recueil de Reader-ChanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant