Beyond The Grave

15· Ethelred

10-11 George IV Bridge, Edinburgh
❤️‍🔥 (présence de smut)

— Un grand chocolat chaud à emporter s'il vous plaît.

Je me surprends à vérifier si il ne s'agit pas d'Abigail de l'autre côté du comptoir, mais ma déception est de retour en voyant une mère avec son gamin.
Pourquoi je la cherche alors que je lui ai demandé la paix?

C'était il y a plus d'un mois. Depuis plus de nouvelles. Plus un mot. Je l'ai recroisé quelques fois dans les couloirs mais à part un regard vide, c'est tout ce que nous avons échangé.

J'ai été lâche ce soir là. Je me suis enfui comme un voleur de chez elle.
En même temps, en ce moment là, c'est ce que j'étais.
Et ça n'a pas changé, au contraire. Notre petit groupe de cambrioleurs de l'extrême, comme elle nous a appelé, a bien évolué. Les bras cassés sont partis et tout tourne mieux. Nous faisons ça une fois par semaine et pour une première fois, je vis bien. Je vis mieux. J'essaie de mettre de côté l'argent que mon père m'envoie et de me débrouiller avec ce que je gagne, au cas où Walter déciderait soudainement de vivre seul.

J'ai été un gros con avec elle. Elle avait raison sur toute la ligne et au lieu d'avouer et de faire face à ce qu'elle me disait, je l'ai embrassé comme un lâche et je suis parti.
Elle a du croire que je voulais simplement la faire taire alors que bordel... j'en avais depuis le premier jour où je l'ai vu, où je l'ai dessiné. Mais ça elle ne le comprendra jamais après cet accident, même si j'ose lui dire la vérité. 

Le gobelet de chocolat chaud déposé sur le comptoir, je sors à l'arrière du bâtiment prendre une pause. J'ai besoin d'air.

— Putain plus que deux heures et j'ai fini bordel! Bye bye ce putain de café de merde, hurle Logan derrière moi en sautillant comme un clown.

— Tu te casses?

— Carrément mec. Avec notre plan je me fait mille deux cent balles par semaine. Plus besoin de ce café pouris.

— Je comprends. Mais ce sera pas éternel Logan.

— Pour l'instant ça fonctionne alors salut Duncan et son humeur de merde!

***

Alister me remplit un gobelet de vodka en me voyant arriver et son sourire m'indique qu'il a déjà pas mal bu.

— Mec il était trop cool ce match!! On est trop fort!!

Je hausse les sourcils en hochant la tête l'air blasé pour approuver ses propos, ça a l'air de lui faire plaisir. Personnellement, pas des masses. Ils prennent ce putain de jeu bien trop au sérieux.

— Salut Ethel comment ça va? Me demande Gavin en arrivant dans la cuisine accompagné.

Mon regard se fige en voyant Abigail cramponnée à son bras. En un instant j'ai envie de lui enfoncer mon gobelet entre les deux yeux.

— Salut. Bien. Je te remercie. On te voit jamais ici qu'est ce que tu fous là?

Mes yeux sont braqués dans ceux de la rousse qui ne fuit pas mon regard pour autant. Ça fait des semaines que je viens ici le soir, dans l'espoir de la voir, mais rien ne fait. Elle n'est jamais là. Et lorsque je la vois, je la retrouve coller au bras de ces gros con sans cervelle du hockey. Selon ses mots. Mais quelle blague.