18· Abigail

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Old College, South Bridge, Edinburgh

La porte de l'écurie claque derrière Ethelred et Eleanor se précipite dans les bras d'Edgar. Tout ce qui vient de se passer est lunaire.
Le simple fait de voir Ethelred aussi bien monter à cheval m'a subjugué, son baiser encore plus, je ne m'y attendais pas du tout. Mais alors voir Edgar débarquer et laisser sous entendre que la jument que je monte est celle de leur mère décédée, annonçant au passage qu'ils sont frères. C'est beaucoup trop. 

Récupère le Abigail, me murmure Edgar, il a l'air de te faire confiance, empêche le d'être encore plus stupide qu'il ne l'est déjà je t'en pris.

Eleanor dans ses bras, les larmes aux yeux approuve les paroles de son conjoins tout en passant tendrement sa main vernie sur son torse.

Je ne sais pas si je vais pouvoir changer grand chose, mais toutes les raisons sont bonnes pour sortir d'ici. L'air devient étouffant. Autant que l'ambiance.

Mes mains lâchent la longe de la jument, même si je me rends bien compte que je ne servais à rien. Même avec toute cette agitation, elle n'a pas bougé.

Ma bombe quitte mon crâne et le mal de tête remplace l'effet casque de cette dernière.

Leur mère est décédée et de ce que j'en ai vu, c'est ce qui anime la rage d'Ethelred. Là où Edgar a réussi à passer à autre chose, à donner un sens à sa vie, son frère est reste bloqué avec sa rancoeur et ses non dits. Sans compter son père qui a l'air d'être une source de conflit intérieur pour lui, alors qu'Edgar le défend. Je n'ai pas toutes les pièces du puzzles mais certaines commencent à apparaître de façon évidentes.

Devant le gymnase Ethelred est assit sur le banc où je me trouvais quelques semaines plus tôt, la tête dans ses bras.
Je m'approche de lui et pose ma main sur son épaule, le faisant sursauter.

Abigail c'est vraiment pas le moment...

Il s'interrompt en sentant mes bras passer autour de lui et entourer ses épaules. Mes mains se posent sur son torse tandis que mon visage se rapproche du siens et à ma grande surprise, il ne dit rien et accepte mon pseudo câlin en attrapant une de mes mains, allant même jusqu'à enrouler nos doigts.

C'est adorable de venir me consoler, mais j'ai besoin d'être seul Campbell... vraiment. Je... j'aurais voulu savoir que tu connaissais mon frère et que le cheval en question venait de lui. Ça aurait évité... tout, dit il en soupirant.

Alors, sache que je ne savais rien de tout ça. Ni pour Edgar, ni pour Ablette et encore moins pour votre mère. Je suis terriblement désolée Ethelred. Pour tout. Mais de ce que j'ai pu voir, cette confrontation, c'était pas que pour le cheval, y'a quelque chose de plus profond qui n'est pas dit depuis longtemps non?

Abigail, ne te mêles pas de ça s'il te plais.

Il lâche ma main et se relève, mais cette fois ci je le laisse partir. Je n'ai pas à m'interposer et je comprends son besoin d'être seul.
Même si je n'ai jamais vécu de drame familiale aussi intense, j'ai perdu mon grand père étant plus jeune et la rancoeur que j'ai envers mes parents de ne pas m'avoir prévenu plus tôt de son état de santé, me pèsera toujours. Je n'ai pas pu lui dire au revoir et ça me blesse encore aujourd'hui de temps à autre. Mais rien ne sera jamais égal que de perdre sa propre mère.

Beyond The GraveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant