26· Abigail

28 3 0
                                    

26A CandelMaker Row, Edinburgh

Ma serviette en éponge s'enroule autour de mes cheveux et cette journée est enfin finie. J'ai eu du mal à aller jusqu'au bout, étant beaucoup trop fatiguée par la soirée de la veille. Mauvaise idée de sortir le jeudi soir.

En enfilant mon pantalon en velours ainsi que mon pull avec les ailes de Cassian brodés dessus, mon esprit divague instantanément vers notre week-end dans les Highlands et plus particulièrement vers Ethelred. Il a lu le livre que je lisais, et il a l'air, selon ses mots, d'avoir bien aimé. C'est surréaliste. En général la plupart des gens ne s'intéressent pas à ce que lisent les autres à moins d'être passionnés par le même type de lecture, alors que lui a décidé de se donner pour mission de lire les mêmes choses que moi pour pouvoir en discuter. Je ne sais pas si je dois trouver ça mignon ou flippant.

Une tasse de thé à la main, mon livre entamé dans l'autre, je m'installes sur le rebord de fenêtre donnant sur le cimetière. Avec le temps, j'ai réussi à rendre ce petit coin assez agréable, j'y ai mis des coussins et un plaid ainsi qu'une petite lanterne qui fonctionne à la bougie.

À nous deux Cemetery Boys.

Il est minuit passé lorsque je refermes mon livre avant d'avaler mes dernières gorgées de thé devenue froides avec le temps. Je profites un instant du calme du cimetière avant de me décider à aller me coucher mais du mouvement près d'un caveau m'intrigue. Au vu des déplacements des personnes masquées, il doit à nouveau s'agir du petit groupe d'Ethelred. En y regardant de plus près, la carrure du joueur de hockey se distingue rapidement entre tout ses amis gringalets. Je ne sais pas pourquoi il continue à prendre ce genre de risque mais ça ne me regarde pas, il m'a demandé de ne pas m'en mêler, je ne m'en mêle pas.
Au moment où je me lèves pour ranger mes affaires à leur place, une lueur bleu se reflétant à l'intérieur de mon appartement m'interpelle et il me suffit de quelques secondes pour deviner qu'il s'agit des forces de l'ordre. Ethelred est coincé.

J'ouvre la fenêtre, espérant pouvoir l'aider en quoi que ce soit, et je remarque qu'aussi imprudents soient ils, ils ont belle et bien vu la lumière eux aussi. Le regard d'Ethelred croise le miens lorsqu'il cherche désespérément une porte de sortie et je m'empresse de lui faire des grands gestes l'invitant à venir se cacher.
Sans tarder, il abandonne ses coéquipiers, lâchant sa pelle au passage et court à toute vitesse vers la porte de mon immeuble.

Je m'empresse d'appuyer sur le bouton de l'interphone, lui déverrouillant la porte d'entrée du rez-de-chaussée et le bruit de ses chaussures lourdes martelant le sol en bois résonne dans la cage d'escalier. Le blondinet entre dans mon appartement, essoufflé à s'en décoller les poumons, mais son premier réflexe est de fermer la fenêtre délicatement, sans faire un bruit.

Il fini par retirer ses gants ainsi que sa cagoule, laissant apparaître ses cheveux en désordre, avant de se laisser tomber sur mon lit.

Putain Abigail, tu m'as sauvé la vie là, me dit il entre deux respirations saccadées. Sans toi je partais en taule.

Et tes amis?

J'ose demander en m'asseyant sur une de mes chaise, me plaçant en face de lui.

C'est pas mes amis, c'est des putains de bras cassés. Ils sont pas foutu de faire les choses correctement. Ça fait au moins trente minutes qu'on est là, un de tes voisins a dû nous repérer et nous dénoncer. Logique. Mais ils sont pas assez futés pour penser à ça ces cretins.

Beyond The GraveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant