Nothing More

Prologue

– Tu n'as que dix ans, tu ne peux pas savoir ce que tu veux faire plus tard et je refuse de payer pour des conneries de ce genre !

Hurla le paternel du brun, les poings serrés contre le bureau en bois vernis. Son regard dur et déçu frappa le jeune tel un uppercut dans son estomac.

– Alors je trouverai moi-même un moyen ! Je n'ai pas besoin de toi et de ton argent de toute manière !

Ce furent les derniers mots qu'il lança au grand brun, le regard rempli de larmes suites au refus de la personne qu'il estimait le plus. Il sortit du bureau rapidement et claqua la porte en verre contre le mur, fissurant celle-ci. Le poing et la mâchoire serrés, il essuya rageusement une larme et sortit à grande vitesse du bureau de la mairie pour se diriger vers le seul lieu qui lui restait : la patinoire.

La jeune blonde baissa la tête en laissant ses fesses glisser sur la glace, les mains entre ses jambes écartées après son énième échec, essuyant les cris et les remarques sanglantes de la femme qui lui avait donné la vie sept ans plus tôt. 

– J'ai un appel. Quand je reviens je veux te voir réussir cette figure. dit la brune en patinant jusqu'à sa fille.

Ses doigts prirent le pâle visage de la jeune fille et le relevèrent de force afin de plonger ses yeux dans ceux de sa fille. 

– Tu en es capable, mi angelo. Ne te décourage pas, on a un très long chemin à faire et seul la persévérance nous fera gagner.

La blonde hocha lentement la tête, les yeux remplient de larmes afin de satisfaire les désirs de sa mère qui s'éloignait déjà vers la sortie de la piste. Un sanglot s'échappa de la bouche de l'enfant alors que son regard se fixa de nouveau sur la glace sous elle. 

– Ne pleure pas, papillon. lui dit une voix qu'elle pourrait reconnaître parmi des milliards, lui fournissant de drôle de sensations qu'elle ne connaissait pas au creux de son ventre.

Ses yeux remontèrent progressivement le long de la silhouette qui apparaissait devant elle, faisant battre son coeur au fur et à mesure de son inspection, remontant jusqu'aux yeux verrons du garçon.

La blonde saisi la main qu'il lui tendait et se releva sans le quitter une seconde des yeux. 

Si je ferme les yeux, il disparaîtra à nouveau. pensa-t-elle. 

Ses yeux ne se détournèrent pas une seule seconde du brun face à elle. Plus grand qu'elle de seulement quelques centimètres, il la fit glisser sur la glace telle une plume, un sourire aux coins des lèvres. 

– Qu'essayes-tu de faire ? lui demanda l'enfant aux yeux vairons.

– Le saut de trois, mais je n'y arrive pas et ma maman s'énerve contre moi...

Elle baissa sa tête sans lâcher le corps de son ange gardien des yeux, mais celui-ci le fit se relever pour fixer son regard au sien. 

– Tu sais, moi j'ai déçu mon père aussi aujourd'hui et il m'a crié très fort dessus. J'ai même pleuré en venant jusqu'ici.

La bouche de la jeune fille s'ouvrit pour parler, mais aucun mot n'en sorti. Au lieu de ça, ses bras s'enroulèrent autour du corps du brun pour le serrer entre ses bras dans l'espoir de le faire se sentir mieux, comme son père le fait pour elle. 

Le garçon sourit et souleva la blonde du sol pour la faire tourner dans les airs, lui arrachant un rire au milieu de toutes les larmes qui quittaient le petit corps de celle qu'il nommait «papillon».