16.

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Skye

Présent

- C'est donc vous la distraction de mon fils.

Un frisson de malaise s'empare de mon corps alors que l'homme devant moi me dévisage ouvertement des pieds à la tête.

- Une... Une distraction ?

- Sais-tu que l'avenir de mon fils est tracé depuis qu'il a trois ans ? Je le lui ai tracé. Et je refuse qu'il soit distrait. Encore moins par une fille comme toi.

Mon cerveau se reconnecte à ce moment-même et je fronce les sourcils en plantant mon regard dans le sien.

- Une fille comme moi ? Une femme qui se bat pour réaliser ses rêves ?

- Non. Une enfant qui ne connaît rien à la vie et qui n'a pas été élevé correctement pour le comprendre.

Je me tends de tout mon corps et je vide littéralement le contenu de mon sac sur le banc afin de trouver mon téléphone le plus vite possible. Une fois l'objet dans mes mains, je me concentre à nouveau sur le père de mon partenaire et me rapproche un peu de lui.

- Ecoutez, avec tout le respect que je vous dois, ne vous avisez pas de juger la façon dont mes parents m'ont élevé, car, si vous voulez mon avis, la vôtre est encore pire.

Je le dépasse pour aller sur la glace, mais avant que je ne puisse mettre un pied dessus, je me retrouve repoussée en arrière.

- Tu n'es qu'une sale putain de gosse ingrâte . Je suis au courant de l'accident de ta mère. Moi aussi je me serais tué si j'avais une fille comme toi, tu sais ? Incapable de faire quoi que ce soit de bien, ni même de se débrouiller toute seule. Obligée d'aller chercher chez quelqu'un qui a un minimum de valeur aux yeux des gens pour pouvoir se sentir un minimum bien. Pauvre fille que tu es à tenter d'entrer dans un monde qui ne t'accueillera jamais. Cela ne m'étonne pas que ton père ait préféré choisir Stephen plutôt que toi pour l'entreprise.

Les mots de l'homme face à moi manque de m'achever de plus en plus, enfonçant de plus en plus le couteau dans des plaies que je m'efforce depuis longtemps d'essayer de guérir et non d'envenimer.
La tête haute, je l'écoute, refusant à tout prix de pleurer devant un tel homme.

Aeden

Présent

" Moi aussi je me serais tué si j'avais une fille comme toi, tu sais ?"

La mâchoire plus que serrée, je m'avance en direction de mon géniteur. Plus ses mots sortent de sa bouche, plus des envies de meurtres me prennent aux tripes.

Qu'il me brise et me blesse moi, je n'en ai absolument rien à foutre. Je ne suis plus à ça près, mais elle ? C'est absolument hors de question.
Son enfer personnel lui suffit bien assez pour avoir en plus le diable qui s'invite dans ses songes et la torturer.

Sans réfléchir, je récupère le bâton que Jordy tient dans sa main et avance d'autant plus vite.

"Pauvre fille que tu es à tenter d'entrer dans un monde qui ne t'accueillera jamais".

L'enfer t'accueillera avec les bras grands ouverts, toi.

- Ca suffit, ferme ta gueule.

Je m'interpose entre les deux et, le sang bouillonnant dans mes veines, le pousse de toutes mes forces sur la glace, le faisant glisser de quelques mètres loin de nous.

Tous les hommes autour s'écartent, me laissant régler mes comptes avec mon paternel, bien que certains d'entres-eux soient également énervés des paroles énoncées par l'homme, maintenant en position de faiblesse.

S'il croyait pouvoir s'en prendre à mon papillon sans que je réplique, il se fourre le doigt dans l'oeil.

- Du patinage avec elle ? Est-ce à cela que tu en es réduit pour pouvoir te vider les couilles ?

- Je ne suis réduit à rien du tout par personne et encore moins pour tes raisons. La seule chose dont je suis réduit et dont j'aurais honte toute ma vie, c'est d'être ton fils. T'es qu'un putain d'enfoiré de merde.

- Je suis ton père et tu ne pourras rien contre ça. Tout comme tu vas arrêter tes conneries et tes tendances de danse gay et te reconcentrer sur le hockey ou...

- Ou quoi ? Au cas ou tu ne l'aurais pas compris, je n'ai plus dix ans. Plus jamais tu ne me feras quoi que ce soit.

- A toi non, mais à elle...

Commence-t-il en se redressant sur ses coudes.
Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase, sachant très bien de quoi il est capable et enfonce mon pied dans son plexus solaire avant de frapper la glace avec le bâton toujours dans ma main à seulement quelques centimètres de la tête de ce qui me sert de père.

- Ose t'approcher encore une fois de ma partenaire et me dire quoi faire et je te promets que ce que tu me faisais quand j'étais petit sera minime comparé à ce que je te ferais.

J'appuie d'autant plus mon membre sur sa poitrine en le regardant dans les yeux afin de lui faire comprendre à quel point je suis sérieux.

- Qu'ais-je fais de toi, Aeden ?

- Un monstre encore pire que toi quand je le souhaite. Maintenant dégage de là. Je veux m'entrainer avec ma partenaire. Et compte seulement sur moi pour le repas de ce soir, je ne serais plus là pendant un moment après.

Je me recule afin de lui laisser la possibilité de se lever, balance le bâton sur le sol loin de mon père et moi avant de venir me placer devant la seule blonde pour qui je pourrais crever et tout abandonner de manière à la protéger de mon père si besoin même si, vu ce à quoi elle vient d'assister, elle doit avoir envie de me fuir.

Contre toute attente, elle se rapproche de mon dos et se colle presque contre moi. Je peux sentir ses tremblements contre mon tee-shirt, me faisant détourner mon attention de celui qui partage mon sang pour me concentrer sur celle avec qui je souhaite partager mon coeur et ma vie entière.

- Je suis désolée...

Elle chuchote, les yeux fermés.

Je la prends immédiatement dans mes bras et colle son visage contre mon torse avant de frictionner son dos.

Elle est gelée.

- Ce n'est pas de ta faute, rien de tout cela n'est de ta faute. Viens, on va se changer et on y va. On aura un peu de temps avant d'aller chez toi comme ça, d'accord ?

Elle hoche la tête sans cesser de trembler avant de se détacher de moi pour avancer vers les vestiaires.

- Attends.

Je la rattrape par la main pour l'arrêter avant de retirer mon pull pour le lui tendre.

- Tiens, t'es frigorifiée et ce n'est pas ta robe qui va te tenir chaud.

Elle me sourit légèrement et l'enfile rapidement avant d'aller en direction de la pièce.

Je m'occupe de ranger son sac avant d'aller moi-même me changer, la patinoire toujours silencieuse malgré les membres de l'équipe toujours présents.

¤¤¤

Je sors des vestiaires et une musique que je ne connais pas se fait entendre sur la piste. Mon regard se tourne vers les vestiaires des femmes dont la porte est ouverte.

Elle est déjà sortie.

Je m'avance donc en direction de la patinoire avec un mauvais préssentiment et mon sac de sport ainsi que celui de Skye fermement agrippé dans ma main droite.

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